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Fièvre modérée : comprendre, agir et savoir quand consulter

Publié le 
July 21, 2025
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  1. Une fièvre modérée correspond à une température entre 38°C et 39°C et n'est généralement pas dangereuse chez un adulte en bonne santé.
  2. Les premiers gestes essentiels : bien s'hydrater, se reposer et surveiller régulièrement la température et les symptômes associés.
  3. Le paracétamol est le traitement de premier choix pour faire baisser la fièvre, en respectant bien les doses et les intervalles entre les prises ; l'ibuprofène peut être utilisé avec précautions spécifiques.
  4. Les signes d'alerte (fièvre persistante, symptômes graves ou profils fragiles comme bébés, personnes âgées, femmes enceintes) nécessitent une consultation médicale rapide.
  5. Évitez les erreurs courantes : ne pas se couvrir excessivement, ne pas prendre de douche froide, ne jamais donner d'aspirine aux enfants, et ne pas prendre d'antibiotiques sans prescription.

Fièvre modérée (38°C - 39°C) : Le guide complet pour savoir que faire et quand s'inquiéter

Une température qui grimpe, des frissons, une sensation de fatigue... La fièvre s'est invitée. Lorsque le thermomètre affiche entre 38°C et 39°C, on parle de fièvre modérée. C'est une situation extrêmement courante, mais qui suscite souvent son lot de questions et une légère inquiétude : Est-ce grave ? Que dois-je faire immédiatement ? Comment me soigner à la maison ? Et surtout, quand faut-il appeler un médecin ?

Cet article est conçu pour vous guider pas à pas, de manière simple et pratique, à travers la gestion d'une fièvre modérée. Vous y trouverez des réponses claires pour vous rassurer, des conseils concrets pour soulager l'inconfort et des repères précis pour identifier les situations qui nécessitent un avis médical.

1. L'essentiel : Faut-il s'inquiéter maintenant ?

Face à la fièvre, les premières minutes sont celles du doute. Voici les réponses directes à vos questions les plus urgentes.

ENCADRÉ : L'ESSENTIEL EN 3 POINTS CLÉS

  • Qu'est-ce qu'une fièvre modérée ?
    On parle de fièvre modérée lorsque la température corporelle, prise correctement, se situe entre 38°C et 39°C. En dessous de 38°C, on parle de fébricule (ou fièvre légère). Au-dessus de 39°C, la fièvre est considérée comme élevée.
  • Est-ce dangereux ?
    Pour un adulte en bonne santé générale, une fièvre modérée n'est pas dangereuse en soi. C'est le signe que votre corps se défend activement contre une infection. L'inquiétude doit se porter sur les symptômes qui l'accompagnent et sur les profils plus fragiles (nourrissons, personnes âgées, etc.).
  • Les 3 premiers gestes à faire immédiatement :
    1. Hydratez-vous : Buvez de l'eau, une tisane ou un bouillon.
    2. Reposez-vous : Mettez votre corps en pause pour l'aider à combattre.
    3. Surveillez : Prenez votre température régulièrement et soyez attentif à l'apparition d'autres symptômes.

2. L'action : Comment bien gérer la situation à la maison ?

Une fois l'urgence écartée, l'objectif est de gérer l'inconfort et d'adopter les bons réflexes pour favoriser la guérison. La prise en charge repose sur deux piliers : les traitements médicamenteux pour soulager et les gestes de bon sens pour aider le corps.

A. Les traitements médicamenteux : Le bon usage

Le premier réflexe : le paracétamol
Le paracétamol est le médicament de premier choix pour faire baisser la fièvre (antipyrétique) et soulager les douleurs associées (courbatures, maux de tête). Il est bien toléré et présente peu de contre-indications.

  • Quelle dose ? Pour un adulte, la posologie usuelle est de 500 mg ou 1 g par prise, à renouveler toutes les 4 à 6 heures si nécessaire.
  • Quelle fréquence ? Il est impératif de respecter un intervalle d'au moins 4 heures entre chaque prise.
  • Dose maximale : Ne jamais dépasser 3 grammes par 24 heures en automédication (soit 3 comprimés de 1g ou 6 comprimés de 500mg). Un surdosage en paracétamol peut causer des lésions graves et irréversibles au foie.
  • Chez l'enfant : La dose dépend impérativement de son poids (généralement 15 mg par kg, toutes les 6 heures). Utilisez toujours les formes pédiatriques (sirops, sachets, suppositoires) avec le dispositif de mesure fourni (pipette, cuillère-mesure) pour éviter toute erreur.

Et l'ibuprofène (ou autres anti-inflammatoires non stéroïdiens - AINS) ?
L'ibuprofène et les autres AINS (comme le kétoprofène) ont également des propriétés antipyrétiques et anti-douleurs, avec en plus une action anti-inflammatoire. Ils peuvent être une option, mais nécessitent plus de précautions.

  • Quand l'envisager ? Il peut être utile en cas de douleurs inflammatoires importantes associées à la fièvre.
  • Précautions indispensables : L'ibuprofène est contre-indiqué dans de nombreuses situations :
    • Chez la femme enceinte à partir du 6ème mois de grossesse.
    • En cas d'antécédents d'ulcère à l'estomac ou de saignements digestifs.
    • En cas de maladie grave du foie, des reins ou du cœur.
    • En cas de varicelle ou de suspicion de certaines infections bactériennes, car il peut masquer ou aggraver les symptômes.
  • L'erreur à ne pas commettre : alterner paracétamol et ibuprofène. Cette pratique est déconseillée sans un avis médical formel. Elle augmente le risque d'erreur de dosage et de confusion, et donc d'effets secondaires. Tenez-vous-en à un seul type de médicament.

AVERTISSEMENT CRUCIAL : JAMAIS D'ASPIRINE CHEZ L'ENFANT !
Ne donnez jamais d'aspirine à un enfant ou un adolescent qui a de la fièvre, en particulier en cas d'infection virale (grippe, varicelle). Cela peut provoquer le syndrome de Reye, une maladie rare mais extrêmement grave, potentiellement mortelle, qui affecte le foie et le cerveau.

B. Les gestes non médicamenteux : Les remèdes validés

Ces gestes simples sont tout aussi importants que les médicaments pour votre confort et votre guérison.

  • L'hydratation, votre priorité absolue : La fièvre fait transpirer, ce qui entraîne une perte d'eau et de sels minéraux. La déshydratation peut aggraver la sensation de malaise et de fatigue.
    • Pourquoi ? Un corps bien hydraté fonctionne mieux pour combattre l'infection et réguler sa température.
    • Quoi boire ? De l'eau, en petites quantités mais très régulièrement. Les tisanes, les bouillons de légumes clairs ou les jus de fruits dilués sont aussi d'excellentes options pour varier les plaisirs et apporter quelques nutriments.
  • Le repos, l'allié de votre système immunitaire : Lutter contre une infection demande une énergie considérable à votre organisme.
    • Faut-il rester au lit ? Pas nécessairement cloué au lit toute la journée, mais vous devez impérativement lever le pied. Annulez vos activités sportives, évitez les tâches ménagères lourdes et privilégiez le calme et le repos. Dormir suffisamment est essentiel.
  • Les vêtements : arrêtez de vouloir "transpirer la fièvre" : C'est une idée reçue tenace et contre-productive. Chercher à transpirer en s'emmitouflant sous des couches de vêtements et de couvertures empêche la chaleur de s'évacuer et peut faire monter la température davantage.
    • La bonne pratique : Portez des vêtements légers et amples, en fibres naturelles (coton) qui laissent la peau respirer. Utilisez une couverture légère si vous avez des frissons, mais retirez-la dès que vous avez trop chaud.
  • La température de la pièce : un environnement sain.
    • Ne surchauffez pas : Maintenez la température de votre chambre autour de 19-20°C.
    • Aérez : Ouvrez les fenêtres plusieurs fois par jour pendant 10 à 15 minutes (même en hiver) pour renouveler l'air et évacuer les microbes.
  • Les bains et douches : une bonne idée, si c'est bien fait.
    • Un bain ou une douche peut aider à abaisser la température corporelle et procurer une sensation de bien-être.
    • La règle d'or : L'eau doit être tiède, soit 1 à 2°C en dessous de votre température corporelle. Une douche ou un bain trop froid serait un choc pour l'organisme : les vaisseaux sanguins se contracteraient pour lutter contre le froid, ce qui empêcherait la chaleur de s'évacuer et pourrait paradoxalement faire remonter la température interne.

3. Les signaux d'alarme : Quand est-ce que ça devient sérieux ?

C'est la section la plus importante pour votre sécurité. Une fièvre modérée est le plus souvent bénigne, mais elle peut parfois être le symptôme d'un problème plus grave. Voici la liste des "drapeaux rouges" qui doivent vous inciter à consulter un médecin sans tarder.

Quand consulter en fonction de la durée et de l'intensité ?

  • Si la fièvre persiste plus de 48 à 72 heures (2 à 3 jours) sans aucune amélioration ou sans cause évidente (comme un rhume).
  • Si la température dépasse 39,5°C ou 40°C et ne baisse pas malgré la prise correcte de paracétamol.
  • Si une fièvre qui avait baissé remonte brutalement quelques jours plus tard.

Quand consulter en fonction des symptômes associés ?

La présence d'un des symptômes suivants avec la fièvre justifie un avis médical rapide :

  • Difficultés à respirer ou un essoufflement anormal.
  • Une raideur de la nuque (difficulté ou douleur à pencher la tête en avant), qui est un signe d'alerte majeur pour la méningite.
  • Des maux de tête intenses, inhabituels et résistants aux antalgiques classiques.
  • Une confusion, une désorientation, une somnolence excessive ou des difficultés à se réveiller.
  • L'apparition d'une éruption cutanée, en particulier de taches rouges ou violacées qui ne s'effacent pas lorsqu'on appuie dessus avec un verre transparent (signe de purpura).
  • Une douleur dans la poitrine.
  • Des convulsions (crise d'épilepsie), même brèves.
  • Des vomissements répétés ou une diarrhée sévère qui vous empêchent de vous hydrater correctement.
  • Une douleur localisée intense (gorge, oreille, ventre, en urinant...).

Quand consulter en fonction du profil du patient ?

Pour certaines personnes, la fièvre est toujours un motif de préoccupation plus important et justifie une consultation plus rapide.

  • LE NOURRISSON DE MOINS DE 3 MOIS : Toute fièvre (≥ 38°C) chez un bébé de moins de 3 mois est une URGENCE MÉDICALE ABSOLUE. Rendez-vous aux urgences ou appelez le 15 sans délai.
  • L'enfant en bas âge : Surtout s'il est abattu, geignard, refuse de boire ou présente un comportement inhabituel.
  • La femme enceinte : La fièvre pendant la grossesse doit toujours faire l'objet d'un avis médical.
  • La personne âgée (+ de 75 ans) : Les personnes âgées sont plus fragiles, les symptômes peuvent être atypiques et les complications plus rapides.
  • La personne avec une maladie chronique : Diabète, insuffisance cardiaque, rénale ou respiratoire.
  • La personne immunodéprimée : Suite à une chimiothérapie, un traitement par corticoïdes au long cours, une infection par le VIH, ou une greffe d'organe.

4. La cause : Mais pourquoi j'ai de la fièvre ?

Une fois la situation sous contrôle, il est naturel de se demander d'où vient cette fièvre.

La fièvre n'est pas la maladie : c'est une réaction de défense

Il est essentiel de comprendre que la fièvre n'est pas votre ennemie. Au contraire, c'est l'une des armes les plus efficaces de votre corps. Lorsque des agents pathogènes (virus, bactéries) pénètrent dans l'organisme, le système immunitaire s'active. Il libère des substances qui agissent sur le "thermostat" du cerveau (l'hypothalamus) pour lui ordonner d'augmenter la température corporelle.

Cet environnement plus chaud a deux avantages majeurs :

  1. Il ralentit la multiplication de nombreux virus et bactéries.
  2. Il stimule et accélère la réponse immunitaire (production de globules blancs, etc.).

Traiter la fièvre vise donc principalement à soulager l'inconfort, et non à "guérir" la maladie sous-jacente.

Les causes les plus courantes de fièvre modérée

Dans l'immense majorité des cas, la fièvre est due à une infection bénigne.

  • Les infections virales (les plus fréquentes) :
    • Le rhume, le syndrome grippal, le COVID-19.
    • La gastro-entérite virale.
    • Les maladies infantiles comme la roséole ou le pied-main-bouche.
    • La mononucléose.
  • Les infections bactériennes :
    • L'angine bactérienne (à streptocoque).
    • L'infection urinaire (cystite).
    • L'otite moyenne aiguë.
    • La sinusite ou la bronchite bactérienne.
  • Autres causes possibles :
    • Une réaction à un vaccin : une fièvre modérée est fréquente et normale dans les 24-48h suivant une vaccination.
    • Une insolation ou un coup de chaleur.
    • Plus rarement, une maladie inflammatoire chronique (polyarthrite rhumatoïde, etc.).

Faire le lien avec les autres symptômes :
Les symptômes qui accompagnent la fièvre sont de précieux indices :

  • Fièvre + nez qui coule + éternuements : Pensez au rhume.
  • Fièvre + courbatures intenses + toux + fatigue : C'est le tableau typique du syndrome grippal.
  • Fièvre + mal de gorge très intense + ganglions gonflés : Une angine est probable (un test permettra de savoir si elle est virale ou bactérienne).
  • Fièvre + brûlures en urinant + envies fréquentes : Une infection urinaire est fortement suspectée.

Conclusion : Les erreurs à éviter en résumé

Pour conclure, retenez cette liste des gestes à ne pas faire pour traverser un épisode de fièvre modérée en toute sérénité :

  • NE PAS se couvrir excessivement pour "transpirer".
  • NE PAS prendre de bain ou de douche glacé(e).
  • NE PAS donner d'aspirine à un enfant ou un adolescent.
  • NE PAS prendre d'antibiotiques sans prescription : ils sont totalement inefficaces contre les virus, qui sont la cause de la majorité des fièvres.
  • NE PAS forcer une personne malade à manger si elle n'a pas faim (mais insister sur l'hydratation).
  • NE PAS ignorer les signaux d'alarme ou la fièvre chez une personne fragile.

La fièvre modérée est un événement banal et le plus souvent sans gravité. En comprenant son rôle, en appliquant les gestes de confort et en sachant reconnaître les signes qui doivent vous alerter, vous disposez de tous les outils pour gérer la situation calmement et efficacement. Écoutez votre corps, reposez-vous, et en cas de doute, votre médecin reste votre meilleur interlocuteur.

Dr. Dominique HOLCMAN
Médecin généraliste
Spécialisée dans le diagnostic et le traitement des troubles cognitifs, le Dr. Laurent accompagne depuis plus de 15 ans les patients atteints de la maladie d'Alzheimer et leurs familles. Elle est particulièrement investie dans la recherche sur les thérapies innovantes et l'amélioration de la qualité de vie des patients.
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