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Antipyrétiques : Comment choisir et doser en toute sécurité

Publié le 
July 21, 2025
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  1. Le paracétamol est le médicament antipyrétique de première intention, adapté à tous les âges (sous avis médical chez les nourrissons < 3 mois) et en grossesse, tandis que l’ibuprofène est une alternative anti-inflammatoire à utiliser avec précaution.
  2. La dose doit toujours être calculée en fonction du poids, surtout chez l’enfant : 15 mg/kg par prise pour le paracétamol et 10 mg/kg pour l’ibuprofène, avec respect des doses maximales journalières.
  3. Respectez les intervalles entre les prises : au moins 6 heures pour le paracétamol (4 heures en cas de douleur intense sans dépasser 3 g par jour) et 6 à 8 heures pour l’ibuprofène (maximum 3 à 4 prises par jour).
  4. Ne jamais donner d’ibuprofène en cas de varicelle ou chez un nourrisson de moins de 3 mois, et attention aux contre-indications et interactions médicamenteuses (notamment éviter la prise simultanée de plusieurs AINS).
  5. En cas de fièvre persistante, très élevée, ou associée à des symptômes graves, consultez rapidement un médecin ; parallèlement, hydratez régulièrement, ne pas trop couvrir, aérer la pièce et favoriser le repos.

Les Antipyrétiques : Guide complet pour soulager la fièvre en toute sécurité

Avoir de la fièvre, ou voir son enfant en souffrir, est une situation inconfortable et souvent anxiogène. Dans ces moments, on cherche des réponses claires, rapides et fiables pour agir efficacement et en toute sécurité. Cet article est conçu comme un guide pratique pour vous aider à comprendre et à bien utiliser les médicaments contre la fièvre (les antipyrétiques).

Nous aborderons les questions les plus urgentes d'abord : quel médicament prendre, à quelle dose et comment. Ensuite, nous passerons en revue les règles de sécurité essentielles pour éviter les risques. Enfin, nous verrons que faire si la fièvre persiste et quand il est indispensable de consulter un médecin.

Partie 1 : L'Urgence et le "Comment faire ?" – Vos questions immédiates

Face à la fièvre, l'action prime. Voici les réponses directes aux questions que vous vous posez maintenant.

1. Quel médicament choisir pour faire baisser la fièvre ?

Il existe deux principaux médicaments antipyrétiques disponibles sans ordonnance, que vous connaissez certainement sous différents noms de marque.

Le Paracétamol : Le premier choix recommandé

Le paracétamol est l'antipyrétique de référence, le plus souvent conseillé en première intention par les médecins et les pharmaciens pour traiter la fièvre et la douleur légère à modérée. Il est efficace et bien toléré lorsqu'il est utilisé correctement.

  • Noms courants : Doliprane®, Efferalgan®, Dafalgan®
  • Action principale : Il agit directement sur le centre de régulation de la température dans le cerveau pour faire baisser la fièvre. Il est également un antalgique (anti-douleur).
  • Pour qui ? Il convient aux adultes, aux enfants et aux nourrissons (dès la naissance, mais sur avis médical pour les moins de 3 mois). C'est également l'antipyrétique de choix pendant la grossesse et l'allaitement (toujours après avis médical).
L'Ibuprofène : L'alternative anti-inflammatoire

L'ibuprofène appartient à la famille des Anti-Inflammatoires Non Stéroïdiens (AINS). En plus de faire baisser la fièvre et de calmer la douleur, il possède une action anti-inflammatoire.

  • Noms courants : Advil®, Nurofen®, Spedifen®
  • Action principale : Il bloque la production de substances (les prostaglandines) responsables de la fièvre, de la douleur et de l'inflammation.
  • Pour qui ? Il peut être utilisé chez l'adulte et l'enfant de plus de 3 mois (pesant plus de 6 kg). Il est particulièrement intéressant lorsque la fièvre s'accompagne de douleurs de type inflammatoire (courbatures intenses, maux de gorge, etc.).
Comparaison rapide : Lequel est le meilleur pour moi ?

CaractéristiqueParacétamol (Doliprane®, Efferalgan®)Ibuprofène (Advil®, Nurofen®)Première intentionOui, c'est le choix prioritaire.En seconde intention, ou si inflammation.ActionFait baisser la fièvre, calme la douleur.Fait baisser la fièvre, calme la douleur, réduit l'inflammation.Prise avec repasIndifférent.Fortement recommandé pour protéger l'estomac.Grossesse/AllaitementPossible sur avis médical.Déconseillé (contre-indiqué après 5 mois de grossesse).Enfant < 3 moisPossible sur avis médical.NON.Cas de varicelleLe seul choix possible.NE JAMAIS DONNER ! Risque de complications cutanées graves.

En résumé : Commencez toujours par le paracétamol. Si l'efficacité est insuffisante et en l'absence de contre-indications, l'ibuprofène peut être une alternative, notamment si des douleurs inflammatoires sont présentes.

2. Quelle est la bonne dose ? La règle d'or : le POIDS avant l'âge

C'est la question la plus critique, surtout pour les enfants. Une dose insuffisante sera inefficace, une dose excessive est dangereuse. La dose se calcule toujours en fonction du POIDS de la personne, et non de son âge.

Dosage du paracétamol
  • Chez l'adulte et l'adolescent de plus de 50 kg :
    • Dose par prise : 500 mg à 1 g (soit 1 à 2 comprimés de 500 mg, ou 1 comprimé/sachet de 1 g).
    • Dose maximale par jour : Ne jamais dépasser 3 g de paracétamol par 24 heures sans avis médical. La dose de 4 g est réservée à certaines situations sous contrôle strict.
  • Chez l'enfant : LA RÈGLE EST 15 mg par kg de poids corporel, par prise.
    • Utilisez impérativement le dispositif de dosage fourni avec le sirop ou la solution buvable (pipette-doseuse graduée en kg, cuillère-mesure). C'est le moyen le plus sûr d'administrer la bonne dose.
    • Exemple : Pour un enfant de 10 kg, la dose est de 10 kg x 15 mg = 150 mg de paracétamol par prise. La pipette graduée vous indiquera directement la graduation "10 kg".

Tableau de dosage indicatif pour le Paracétamol chez l'enfant :

Poids de l'enfantDose de paracétamol par priseExemple de forme4 kg60 mgPipette-doseuse8 kg120 mgPipette-doseuse10 kg150 mgPipette-doseuse13 kg195 mg (environ 200 mg)Pipette-doseuse ou sachet de 200mg16 kg240 mgPipette-doseuse ou sachet de 250mg20 kg300 mgSachet de 300 mg27-40 kg500 mgComprimé ou sachet de 500 mg

Dosage de l'ibuprofène
  • Chez l'adulte et l'adolescent de plus de 40 kg :
    • Dose par prise : 200 mg à 400 mg.
    • Dose maximale par jour : Ne jamais dépasser 1200 mg par 24 heures.
  • Chez l'enfant (plus de 3 mois et plus de 6 kg) : LA RÈGLE EST 10 mg par kg de poids corporel, par prise.
    • Là encore, utilisez uniquement la pipette ou la cuillère-mesure fournie avec le flacon.
    • Exemple : Pour un enfant de 10 kg, la dose est de 10 kg x 10 mg = 100 mg d'ibuprofène par prise.

Tableau de dosage indicatif pour l'Ibuprofène chez l'enfant :

Poids de l'enfantDose d'ibuprofène par prise6-9 kg50 mg10-14 kg100 mg15-19 kg150 mg20-29 kg200 mg30-40 kg300 mg

3. À quelle fréquence puis-je en prendre ?

Respecter l'intervalle entre les prises est aussi important que de respecter la dose.

  • Pour le paracétamol :
    • Attendre au minimum 6 heures entre deux prises.
    • En cas de douleur intense non soulagée, l'intervalle peut être réduit à 4 heures, mais sans jamais dépasser 3 g par jour.
    • Maximum 4 prises par jour.
  • Pour l'ibuprofène :
    • Attendre au minimum 6 à 8 heures entre deux prises.
    • Maximum 3 à 4 prises par jour.

4. Comment bien prendre son médicament ?

La façon de prendre le médicament influence son efficacité et sa tolérance.

  • Paracétamol : Peut être pris pendant ou en dehors des repas, avec un grand verre d'eau. Son absorption n'est pas affectée par la nourriture.
  • Ibuprofène : Doit impérativement être pris au milieu d'un repas ou d'une collation. Cela permet de protéger la paroi de l'estomac et de limiter le risque de douleurs gastriques ou d'ulcères.
  • Quelle forme choisir ?
    • Sirops et solutions buvables : Idéals pour les enfants, car ils permettent un dosage précis grâce à la pipette.
    • Comprimés (à avaler ou orodispersibles) : Pratiques pour les adultes et les enfants plus grands capables d'avaler.
    • Sachets : À dissoudre dans l'eau, une bonne alternative aux comprimés.
    • Suppositoires : Utiles en cas de vomissements, mais leur absorption peut être plus lente et irrégulière. Ils ne sont plus le premier choix.

Partie 2 : La Sécurité et les Risques – Ce qu'il faut absolument savoir

Une fois l'urgence gérée, l'inquiétude se porte sur la sécurité. Utiliser un antipyrétique est un acte courant, mais pas anodin.

5. Quels sont les risques et effets secondaires ?

Le risque de surdosage : À ne jamais prendre à la légère

Le surdosage est le principal danger. Il peut survenir par erreur (prise trop rapprochée, double dose) ou par méconnaissance (prise de deux médicaments contenant la même molécule).

  • Surdosage de paracétamol : Le risque est une atteinte grave et irréversible du foie (hépatite toxique). Les symptômes n'apparaissent pas immédiatement, mais 24 à 48h après la prise excessive, ce qui retarde la consultation. C'est une urgence médicale absolue.
  • Surdosage d'ibuprofène : Le risque concerne principalement l'estomac (brûlures, ulcères, hémorragies digestives) et les reins (insuffisance rénale aiguë).
Les effets indésirables courants

Même aux doses recommandées, des effets peuvent survenir :

  • Pour le paracétamol (rares) : Réactions cutanées allergiques.
  • Pour l'ibuprofène (plus fréquents) : Maux de ventre, nausées, vomissements, brûlures d'estomac.

6. Dans quels cas ne dois-je PAS en prendre ? (Les contre-indications)

  • Contre-indications communes :
    • Allergie connue à la substance active (paracétamol ou ibuprofène) ou à l'un des autres composants du médicament.
  • Contre-indications spécifiques au paracétamol :
    • Maladie grave du foie (insuffisance hépatocellulaire).
  • Contre-indications spécifiques à l'ibuprofène (et aux AINS en général) :
    • À partir du 6ème mois de grossesse.
    • Antécédents d'ulcère ou d'hémorragie digestive.
    • Maladie grave des reins, du cœur ou du foie.
    • Lupus érythémateux disséminé.
    • En cas de VARICELLE : C'est une information capitale. Donner de l'ibuprofène en cas de varicelle peut entraîner des complications infectieuses cutanées très graves (fasciite nécrosante). Utilisez uniquement du paracétamol. Cette précaution s'applique également à d'autres infections cutanées bactériennes.

7. Fièvre et grossesse ou allaitement : que puis-je prendre ?

La prudence est de mise.

  • Paracétamol : Il peut être utilisé à la dose efficace la plus faible et pour la durée la plus courte possible, quel que soit le terme de la grossesse ou pendant l'allaitement. Demandez toujours l'avis de votre médecin ou de votre pharmacien.
  • Ibuprofène : Il est formellement contre-indiqué à partir du début du 6ème mois de grossesse en raison de risques pour le fœtus (cardiaques et rénaux). Son utilisation est déconseillée avant, et doit se faire uniquement sur avis médical strict. Il passe en très faible quantité dans le lait maternel, mais le paracétamol reste le choix de référence.

8. Puis-je le mélanger avec d'autres médicaments ?

C'est une source fréquente d'erreurs et de surdosage.

  • Attention à la substance active ! L'erreur la plus courante est de prendre deux médicaments de marques différentes en pensant qu'ils sont différents, alors qu'ils contiennent la même molécule. Ne prenez jamais un Doliprane® ET un Efferalgan® en même temps ! Lisez la composition sur la boîte. De nombreux médicaments contre le rhume contiennent aussi du paracétamol.
  • Ne mélangez pas les anti-inflammatoires : Ne prenez pas d'ibuprofène (Advil®, Nurofen®) si vous prenez déjà un autre AINS (y compris l'aspirine à dose anti-inflammatoire) ou des corticoïdes. Le risque de problèmes digestifs et rénaux est majoré.
  • Interactions : L'ibuprofène peut interagir avec certains médicaments, notamment les anticoagulants (fluidifiants du sang) et les médicaments pour l'hypertension. Si vous suivez un traitement chronique, demandez toujours l'avis de votre médecin ou pharmacien avant de prendre de l'ibuprofène.

Partie 3 : Le Contexte et la Suite – Gérer la situation après la prise

Vous avez administré le médicament. Et maintenant ?

9. Au bout de combien de temps ça fait effet ?

Soyez patient. Un antipyrétique n'agit pas instantanément.

  • Il faut généralement compter entre 30 minutes et 1 heure pour que la fièvre commence à baisser et que la douleur s'atténue.
  • L'objectif n'est pas de faire disparaître totalement la fièvre (qui est une réaction de défense normale du corps), mais de la ramener sous le seuil de l'inconfort (généralement en dessous de 38,5°C) pour que la personne se sente mieux.

10. Que faire si la fièvre ne baisse pas ?

  • Vérifiez le dosage et l'intervalle : Avez-vous donné la bonne dose pour le poids ? Avez-vous attendu assez longtemps ?
  • Peut-on alterner paracétamol et ibuprofène ? C'est une pratique parfois conseillée par certains médecins, mais elle est aujourd'hui controversée car elle augmente le risque d'erreurs de dosage et de surdosage. L'Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) recommande de privilégier le traitement avec un seul médicament. Si vous optez pour une alternance, cela doit se faire sur conseil médical explicite, en notant précisément les heures de prise de chaque médicament pour ne pas se tromper.
  • L'essentiel est le confort : Si la fièvre persiste mais que la personne (surtout l'enfant) la supporte bien, joue et s'hydrate, il n'est pas forcément nécessaire de multiplier les médicaments.

11. Quand dois-je consulter un médecin ? Les signaux d'alerte ("Drapeaux Rouges")

Dans certaines situations, l'auto-médication ne suffit pas et un avis médical est indispensable. Consultez sans tarder si :

  • La fièvre concerne un nourrisson de moins de 3 mois. C'est une urgence médicale.
  • La fièvre dure plus de 3 jours pour un adulte, ou plus de 2 jours pour un enfant.
  • La fièvre est très élevée (supérieure à 40°C) ou mal tolérée (frissons importants, abattement).
  • La personne est très abattue, somnolente, difficile à réveiller.
  • La fièvre s'accompagne d'autres symptômes inquiétants :
    • Difficultés à respirer.
    • Raideur de la nuque (ne peut pas pencher la tête en avant).
    • Taches violettes sur la peau (purpura) qui ne s'effacent pas à la pression.
    • Maux de tête violents, vomissements.
    • Déshydratation (bouche sèche, absence d'urine depuis plusieurs heures).
    • Convulsions.
  • Votre état général ou celui de votre enfant vous inquiète pour toute autre raison. Faites confiance à votre instinct.

12. Y a-t-il des choses à faire en plus de prendre un médicament ?

Oui, ces gestes de bon sens sont aussi importants que le traitement.

  • Hydrater : C'est le conseil le plus important. La fièvre fait transpirer et déshydrate. Proposez de l'eau, des bouillons, des tisanes, très régulièrement, même en petites quantités.
  • Ne pas trop couvrir : Inutile d'empiler les couvertures. Habillez la personne avec des vêtements légers pour permettre à la chaleur de s'évacuer. Un drap ou une couverture légère suffit.
  • Maintenir une température ambiante fraîche : Aérez la pièce et maintenez une température autour de 19-20°C.
  • Se reposer : Le corps a besoin d'énergie pour combattre l'infection. Le repos est essentiel.

En conclusion, les antipyrétiques sont des alliés précieux pour améliorer le confort lors d'un épisode fiévreux. Leur efficacité dépend de leur bon usage : le bon médicament, à la bonne dose (selon le poids), à la bonne fréquence, et en respectant scrupuleusement les contre-indications et les règles de sécurité. En cas de doute ou d'inquiétude, le meilleur réflexe reste toujours de contacter votre pharmacien ou votre médecin.

Dr. Dominique HOLCMAN
Médecin généraliste
Médecin généraliste depuis plus de 30 ans, le Dr. Holcman est partenaire et rédacteur chez Biloba. Engagé dans des actions humanitaires, il met son expertise au service de tous, avec une attention particulière portée à l'écoute, à la prévention et à l'accès aux soins.
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