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Guide complet sur les AINS : définition, utilisation et précautions

Publié le 
July 21, 2025
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  1. Les AINS sont des médicaments efficaces contre la douleur, la fièvre et l'inflammation, avec une triple action anti-inflammatoire, antalgique et antipyrétique.
  2. Ils doivent être pris au milieu d’un repas, à la dose la plus faible possible et pour la durée la plus courte, en respectant strictement la posologie et la durée maximale en automédication (3 jours pour la fièvre, 5 jours pour la douleur).
  3. Ne jamais combiner deux AINS ou associer AINS avec de l'alcool, et toujours informer son médecin ou pharmacien des traitements en cours en raison des nombreuses interactions possibles.
  4. Les AINS sont contre-indiqués chez certaines personnes (notamment à partir du 6ᵉ mois de grossesse, en cas d’ulcère, insuffisance rénale ou cardiaque, allergies, et varicelle) en raison des risques graves potentiels.
  5. En cas de signes d’alerte (douleur intense, vomissements de sang, réaction allergique, troubles urinaires, aggravation ou persistance des symptômes), il est impératif de consulter immédiatement un médecin.

La douleur, la fièvre ou une inflammation sont des expériences que nous connaissons tous. Pour y faire face, une famille de médicaments est souvent sur le devant de la scène : les anti-inflammatoires non stéroïdiens, plus connus sous l'acronyme "AINS". Efficaces et largement utilisés, ils ne sont cependant pas des médicaments anodins. Comprendre ce qu'ils sont, comment les utiliser correctement et connaître leurs limites est essentiel pour bénéficier de leurs avantages tout en se protégeant des risques.

Ce guide complet est conçu pour vous, le patient. Il répondra à toutes vos questions, des plus simples aux plus cruciales, pour vous permettre de gérer votre santé en toute confiance et en toute sécurité, que vous utilisiez un AINS en automédication ou sur prescription de votre médecin.

Partie 1 : Comprendre les AINS – Les Bases Essentielles

Qu'est-ce qu'un Anti-Inflammatoire Non Stéroïdien (AINS), en termes simples ?

Imaginez que votre corps subisse une petite agression : une entorse, une rage de dents, une infection. Il réagit en déclenchant un processus de défense appelé inflammation. Cette réaction se manifeste par quatre signes cardinaux : la douleur, la rougeur, le gonflement (œdème) et la chaleur. Parfois, la fièvre s'y ajoute.

Les AINS sont des médicaments conçus pour combattre directement ce processus. Leur nom, "non stéroïdiens", signifie simplement qu'ils sont différents d'une autre classe d'anti-inflammatoires puissants, les corticoïdes (dérivés de la cortisone).

En résumé, les AINS ont une triple action :

  1. Anti-inflammatoire : Ils réduisent le gonflement, la rougeur et la chaleur. C'est leur action principale.
  2. Antalgique : Ils calment la douleur.
  3. Antipyrétique : Ils font baisser la fièvre.

Ce sont donc des alliés puissants pour soulager des symptômes désagréables et vous aider à vous sentir mieux rapidement.

La Différence Fondamentale avec le Paracétamol : Une Confusion à Éviter

C'est l'une des confusions les plus courantes. Le paracétamol (Doliprane®, Dafalgan®, Efferalgan®...) et les AINS (comme l'ibuprofène) sont tous deux disponibles sans ordonnance pour la douleur et la fièvre. Pourtant, ils n'agissent pas de la même manière.

Le Paracétamol : Il est antalgique (calme la douleur) et antipyrétique (lutte contre la fièvre). Il est très efficace pour les douleurs non inflammatoires (maux de tête légers, états grippaux...). Mais il n'a PAS d'action anti-inflammatoire significative.

Les AINS : Ils font tout ce que fait le paracétamol (douleur, fièvre) ET ils combattent l'inflammation.

En pratique, quand choisir l'un ou l'autre ?

  • Pour une fièvre ou un mal de tête simple, le paracétamol est souvent le premier choix car il présente moins de risques pour l'estomac.
  • Pour une douleur clairement liée à une inflammation (entorse avec cheville gonflée, douleurs de règles intenses, rage de dents avec gencive enflée, crise d'arthrose), l'action anti-inflammatoire de l'AINS sera plus adaptée et plus efficace.

Dans Quels Cas Puis-je Utiliser un AINS ?

Les AINS sont indiqués pour soulager les douleurs d'intensité légère à modérée et/ou la fièvre, notamment dans les situations suivantes :

  • Maux de tête et migraines
  • Douleurs dentaires (rage de dents, après une extraction)
  • Règles douloureuses (dysménorrhées)
  • Douleurs articulaires (poussée d'arthrose, polyarthrite rhumatoïde)
  • Douleurs musculaires (courbatures intenses, lumbago, torticolis)
  • Traumatismes légers (entorses, foulures, tendinites)
  • Fièvre, notamment dans le cadre d'un état grippal.

Reconnaître les AINS : Quels sont les Médicaments Concernés ?

Il est crucial de savoir identifier un AINS pour ne pas en prendre plusieurs en même temps. Lisez toujours la notice ou demandez conseil à votre pharmacien. On les classe en deux catégories :

1. AINS disponibles SANS ordonnance (pour l'automédication de courte durée)

Ces médicaments sont destinés à un usage ponctuel et limité dans le temps.

  • Ibuprofène : C'est le plus connu. On le trouve sous de nombreux noms de marque (Advil®, Nurofen®, Spedifen®, Upfen®...) et en génériques.
  • Kétoprofène en gel : Disponible sans ordonnance uniquement pour une application locale sur la peau (Ketum® en gel...). Les comprimés de Kétoprofène sont, eux, sur ordonnance.

2. AINS disponibles UNIQUEMENT sur ordonnance

Ces AINS sont plus puissants ou présentent un profil de risque nécessitant un suivi médical. Ne les prenez JAMAIS sans l'avis de votre médecin.

  • Diclofénac (Voltarène®, Flector®)
  • Naproxène (Naprosyne®, Apranax®)
  • Kétoprofène en comprimés (Profemigr®, Bi-Profénid®)
  • Célécoxib (Celebrex®) - un AINS dit "sélectif", avec un peu moins de risques pour l'estomac mais des précautions cardiovasculaires.
  • Acide niflumique (Nifluril®)
  • Et bien d'autres...

L'aspirine (acide acétylsalicylique) à haute dose (supérieure à 500 mg par prise) est également un AINS.

Partie 2 : La Sécurité Avant Tout – Le Mode d'Emploi pour Éviter les Risques

C'est la section la plus importante de ce guide. Les AINS sont efficaces, mais leur pouvoir a un revers : un risque d'effets secondaires non négligeables s'ils sont mal utilisés.

Quels sont les Effets Secondaires Possibles ?

La plupart des gens qui prennent un AINS sur une courte période ne ressentiront aucun effet indésirable. Cependant, il est essentiel de les connaître. Le risque augmente avec la dose et la durée du traitement.

Les effets fréquents et généralement bénins :
Ce sont les plus courants et concernent principalement le système digestif.

  • Maux d'estomac, brûlures, aigreurs
  • Nausées, vomissements
  • Diarrhée ou constipation

Ces effets surviennent car les AINS diminuent la production de substances qui protègent la paroi de votre estomac.

Les effets secondaires graves (plus rares mais à ne jamais ignorer) :

  • Toxicité digestive :
    • Ulcère de l'estomac ou du duodénum : Une véritable plaie dans la paroi digestive.
    • Hémorragie digestive : L'ulcère peut se mettre à saigner. C'est une urgence médicale qui peut se manifester par des vomissements de sang ou des selles noires et goudronneuses.
  • Toxicité rénale :
    • Les AINS peuvent diminuer l'afflux de sang vers les reins. Chez les personnes fragiles ou en cas de déshydratation, cela peut conduire à une insuffisance rénale aiguë.
  • Risques cardiovasculaires :
    • Une utilisation prolongée, surtout à forte dose, peut augmenter légèrement le risque de crise cardiaque (infarctus du myocarde) ou d'accident vasculaire cérébral (AVC). C'est pourquoi ils sont utilisés avec une grande prudence chez les personnes ayant des antécédents cardiaques.
  • Réactions allergiques : Éruption cutanée, démangeaisons, asthme, ou plus rarement un gonflement brutal du visage et du cou (œdème de Quincke) qui est une urgence vitale.

Comment Bien les Prendre ? Les Règles d'Or pour une Utilisation Sécuritaire

Heureusement, suivre quelques règles simples permet de minimiser considérablement ces risques.

ENCADRÉ : LA RÈGLE D'OR
Pour tout AINS, la règle est simple et non négociable :
"Prendre la dose efficace la plus faible possible, pendant la durée la plus courte possible."

Règle n°1 : Toujours les prendre au milieu d'un repas.
Prendre votre comprimé avec un verre d'eau au milieu de votre petit-déjeuner, déjeuner ou dîner. La nourriture agit comme un pansement naturel et protège la paroi de votre estomac, réduisant ainsi le risque de brûlures et d'ulcère. Ne jamais prendre un AINS le ventre vide !

Règle n°2 : Respecter scrupuleusement la posologie.
La "posologie" est la dose et la fréquence de prise. Ne dépassez jamais la dose maximale indiquée sur la boîte ou prescrite par votre médecin. Par exemple, pour l'ibuprofène 400 mg, c'est généralement un comprimé par prise, à renouveler si besoin toutes les 6 à 8 heures, sans dépasser 3 comprimés par jour (1200 mg).

Règle n°3 : Respecter la durée maximale en automédication.
Si vous prenez un AINS sans ordonnance :

  • Pas plus de 3 jours en cas de fièvre.
  • Pas plus de 5 jours en cas de douleur.

Si les symptômes persistent au-delà de cette durée, ce n'est plus de l'automédication : vous devez consulter un médecin pour trouver la cause du problème.

Qui ne Doit SURTOUT PAS Prendre d'AINS ? Les Contre-Indications Absolues

Dans certaines situations, la prise d'AINS est formellement interdite car les risques sont bien trop élevés.

ENCADRÉ : ATTENTION – CONTRE-INDICATIONS FORMELLES

Ne prenez JAMAIS d'AINS (sauf avis médical contraire très spécifique) si vous êtes dans l'une de ces situations :

  • Femme enceinte, à partir du début du 6ème mois de grossesse (après 24 semaines d'aménorrhée). Les AINS peuvent provoquer de graves problèmes au fœtus, notamment au niveau du cœur et des reins. Par précaution, on les évite durant toute la grossesse.
  • Si vous allaitez.
  • Antécédents d'ulcère de l'estomac ou du duodénum, d'hémorragie digestive.
  • Maladie grave des reins (insuffisance rénale).
  • Maladie grave du foie (insuffisance hépatique).
  • Maladie grave du cœur (insuffisance cardiaque sévère).
  • Antécédents d'allergie ou d'asthme déclenchés par la prise d'aspirine ou d'un autre AINS.
  • En cas de varicelle. La prise d'AINS (notamment l'ibuprofène) est associée à un risque de complications cutanées bactériennes très graves (infections nécrosantes de la peau). En cas de varicelle, utilisez uniquement du paracétamol pour la fièvre.

Partie 3 : Interactions et Précautions – Les Mélanges à Éviter

Un médicament n'agit jamais seul dans le corps. Il peut interagir avec d'autres substances, ce qui peut soit annuler ses effets, soit les rendre toxiques.

Ne Jamais Mélanger les AINS entre Eux !

C'est l'erreur la plus fréquente et la plus dangereuse en automédication.

ENCADRÉ : NE PAS FAIRE

Ne prenez JAMAIS deux AINS différents en même temps.

Par exemple, prendre un comprimé d'Ibuprofène (Advil®) le matin et un comprimé de Kétoprofène (prescrit par le médecin) le soir est extrêmement dangereux. Cela ne rend pas le traitement plus efficace, mais cela multiplie de façon exponentielle les risques d'effets secondaires graves, notamment l'hémorragie digestive et l'insuffisance rénale.

Cela inclut les AINS sous différentes formes : un comprimé + un gel + un suppositoire, c'est NON.

Attention aux Interactions avec d'Autres Médicaments

Si vous suivez un traitement chronique, la plus grande prudence est de mise. Les AINS interagissent avec de nombreux médicaments. Informez systématiquement votre médecin ou votre pharmacien si vous prenez :

  • Des anticoagulants oraux (fluidifiants du sang) comme la warfarine (Coumadine®) ou les nouveaux anticoagulants (Xarelto®, Eliquis®...) : le risque d'hémorragie est majeur.
  • De l'aspirine à faible dose (Kardegic®) pour protéger le cœur : les AINS peuvent diminuer son efficacité et augmenter le risque de saignement.
  • Du lithium (traitement des troubles bipolaires).
  • Du méthotrexate (utilisé dans certaines maladies inflammatoires et cancers).
  • Certains médicaments pour la tension artérielle (diurétiques, inhibiteurs de l'enzyme de conversion...).

Cette liste n'est pas exhaustive. Le réflexe à avoir : si vous prenez un traitement, demandez l'avis de votre pharmacien avant de prendre un AINS en automédication.

AINS et Alcool : Un Cocktail à Risque

La réponse est simple : oui, le mélange est dangereux. L'alcool est, comme les AINS, un irritant pour la paroi de l'estomac. Combiner les deux augmente de façon significative le risque de développer une gastrite (inflammation de l'estomac), un ulcère ou une hémorragie digestive. Il est donc fortement conseillé d'éviter de consommer de l'alcool pendant un traitement par AINS.

Partie 4 : Questions Pratiques du Quotidien

Au bout de combien de temps un AINS fait-il effet ?

En général, l'effet d'un AINS pris par voie orale commence à se faire sentir assez rapidement. Vous devriez ressentir un soulagement de la douleur ou une baisse de la fièvre entre 30 minutes et 1 heure après la prise.

Que faire si j'ai oublié une prise ?

C'est une situation fréquente. La règle est simple : ne doublez jamais la dose suivante pour compenser l'oubli. Cela vous exposerait à un surdosage et à un risque accru d'effets secondaires.
Reprenez simplement votre traitement au moment de la prise suivante prévue, en respectant le schéma normal. Si vous avez un doute, demandez conseil à votre pharmacien.

Quand dois-je absolument contacter un médecin ? Les Signaux d'Alerte

Soyez à l'écoute de votre corps. Cessez immédiatement de prendre l'AINS et contactez un médecin sans tarder (voire le SAMU - 15 en cas de signe de gravité) si vous présentez l'un des symptômes suivants :

ENCADRÉ : SIGNAUX D'ALERTE – CONSULTEZ IMMÉDIATEMENT

  • Douleur d'estomac intense, persistante, ou crampes violentes.
  • Selles noires, poisseuses et nauséabondes (comme du goudron). C'est le signe d'une hémorragie digestive.
  • Vomissements avec du sang rouge ou des filaments noirs (aspect "marc de café").
  • Réaction allergique : éruption cutanée soudaine, démangeaisons intenses, gonflement du visage, des lèvres ou de la gorge, difficultés à respirer. C'est une urgence vitale.
  • Fatigue intense et inhabituelle, essoufflement, prise de poids rapide avec gonflement des chevilles. (Signes possibles de problèmes cardiaques ou rénaux).
  • Diminution importante de la quantité d'urines.

Consultez aussi votre médecin si :

  • La douleur ou la fièvre ne s'améliore pas après la durée maximale d'automédication (3 à 5 jours).
  • Les symptômes s'aggravent malgré le traitement.

En Résumé : Votre Santé, Votre Responsabilité

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont des outils thérapeutiques précieux. Ils peuvent vous soulager efficacement et rapidement. Cependant, leur puissance exige le respect de règles strictes pour garantir votre sécurité.

Retenez ces quelques points clés :

  1. Ce ne sont pas des bonbons : Ils sont efficaces, mais comportent des risques.
  2. La règle d'or : Dose minimale, durée la plus courte.
  3. Le ventre plein : Toujours au milieu d'un repas.
  4. Connaître les contre-indications : Grossesse, ulcère, maladies graves des organes...
  5. Jamais deux en même temps : Ne mélangez jamais les AINS entre eux.
  6. À l'écoute des signaux d'alerte : Au moindre doute, arrêtez le traitement et consultez.

L'automédication est un acte de responsabilité. En étant bien informé, vous devenez le premier acteur de votre santé.

AVERTISSEMENT FINAL

Les informations contenues dans cet article sont destinées à des fins éducatives et informatives uniquement. Elles ne sauraient en aucun cas se substituer à un diagnostic, un conseil ou une prescription médicale. Pour toute question concernant votre santé ou avant de commencer, modifier ou arrêter un traitement, consultez toujours votre médecin ou votre pharmacien. Eux seuls sont habilités à évaluer votre situation personnelle et à vous fournir des recommandations adaptées.

Dr. Dominique HOLCMAN
Médecin généraliste
Médecin généraliste depuis plus de 30 ans, le Dr. Holcman est partenaire et rédacteur chez Biloba. Engagé dans des actions humanitaires, il met son expertise au service de tous, avec une attention particulière portée à l'écoute, à la prévention et à l'accès aux soins.
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