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Céphalées: Votre Guide Pratique pour Agir et Prévenir

Publié le 
July 21, 2025
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  1. Reconnaître les signes d’alerte graves (drapeaux rouges) et consulter en urgence si présents.
  2. Identifier le type de céphalée (céphalée de tension, migraine, algie vasculaire) pour adapter le soulagement et la prévention.
  3. Utiliser des gestes simples (calme, obscurité, froid/chaud, hydratation, relaxation) et traitements en vente libre dès le début de la crise.
  4. Prévenir les crises en évitant les facteurs déclenchants (stress, sommeil irrégulier, alimentation, environnement) et en adoptant une hygiène de vie équilibrée.
  5. Préparer la consultation médicale avec un agenda des céphalées pour un diagnostic clair et bénéficier si besoin de traitements de fond ou approches complémentaires efficaces.

Avoir mal à la tête est une expérience que nous connaissons presque tous. Qu'il s'agisse d'une gêne sourde ou d'une douleur intense qui vous cloue au lit, la céphalée peut être déroutante, inquiétante et épuisante. Vous êtes ici parce que vous cherchez des réponses, du soulagement et des solutions. Vous êtes au bon endroit.

Cet article est conçu pour vous. Pas pour les médecins, mais pour vous, qui vivez avec cette douleur. Notre objectif est de vous apporter des informations claires et fiables pour vous aider à comprendre ce qui vous arrive, à savoir quand vous devez vous inquiéter, à trouver un soulagement immédiat et à mettre en place des stratégies pour vivre mieux, avec moins de maux de tête.

1. Première étape : Est-ce grave ? Quand consulter en urgence ?

C'est la question la plus importante, celle qui génère le plus d'anxiété. La très grande majorité des maux de tête sont bénins, même s'ils sont très douloureux. Cependant, dans de rares cas, ils peuvent être le signe d'une urgence médicale. Il est crucial de savoir reconnaître ces signaux d'alerte.

ENCADRÉ : LES SIGNES D'ALERTE (DRAPEAUX ROUGES) – À NE JAMAIS IGNORER

Si vous présentez l'un des symptômes suivants, il ne s'agit pas d'attendre ou de prendre un antidouleur. Contactez immédiatement le 15 (SAMU) ou le 112, ou rendez-vous aux urgences les plus proches.

  • Mal de tête "en coup de tonnerre" : Une douleur brutale, explosive, qui atteint son intensité maximale en moins d'une minute. C'est la pire céphalée de votre vie, apparue soudainement.
  • Accompagné de fièvre et de raideur de la nuque : Si vous avez de la fièvre et que vous ne pouvez pas toucher votre poitrine avec votre menton, cela peut être le signe d'une méningite.
  • Suite à un traumatisme crânien : Tout mal de tête qui apparaît après un choc ou une chute sur la tête, même s'il semble mineur, doit être évalué par un médecin.
  • Avec des troubles neurologiques : Si le mal de tête s'accompagne d'une faiblesse dans un bras ou une jambe, de difficultés à parler, d'une confusion, de troubles de la vision (vision double, perte d'une partie du champ visuel) ou de troubles de l'équilibre.
  • Qui s'aggrave progressivement : Un mal de tête qui devient de plus en plus intense et fréquent sur plusieurs jours ou semaines.
  • Apparition après 50 ans : Si vous n'avez jamais eu de maux de tête auparavant et qu'un nouveau type de douleur apparaît après l'âge de 50 ans.
  • Changement de nature : Si vos maux de tête habituels changent soudainement de caractéristiques (intensité, localisation, symptômes associés).

Si votre situation ne correspond à aucun de ces drapeaux rouges, respirez. Il est très probable que votre mal de tête, bien que pénible, ne soit pas dangereux. L'étape suivante est d'essayer d'identifier de quel type de céphalée il s'agit.

2. Comprendre votre mal de tête : Identifier le type pour mieux agir

"Mal de tête" est un terme générique. Pour trouver le bon soulagement et la bonne stratégie de prévention, il est utile de savoir à qui vous avez affaire. Voici les trois types les plus courants, décrits simplement.

La céphalée de tension : "Comme un étau qui serre la tête"

C'est le mal de tête le plus fréquent. La plupart des gens en ont fait l'expérience.

  • La douleur : Continue, non pulsatile. La sensation est souvent décrite comme un casque trop serré, un bandeau ou un étau qui comprime toute la tête.
  • Localisation : Elle est généralement bilatérale (des deux côtés de la tête), souvent au niveau du front, des tempes ou de la nuque.
  • Intensité : Légère à modérée. Elle est gênante mais permet souvent de continuer ses activités.
  • Facteurs aggravants : Elle n'est généralement pas aggravée par l'effort physique, la lumière ou le bruit. Le stress et la fatigue en sont les principaux déclencheurs.

La migraine : Bien plus qu'un simple mal de tête

La migraine est une maladie neurologique complexe. La douleur n'est qu'un des symptômes.

  • La douleur : Pulsatile, c'est-à-dire qu'elle "tape" ou "bat" au rythme des battements du cœur.
  • Localisation : Le plus souvent unilatérale (d'un seul côté de la tête), bien qu'elle puisse changer de côté d'une crise à l'autre ou devenir généralisée.
  • Intensité : Modérée à sévère. La douleur est souvent invalidante et empêche de poursuivre ses activités.
  • Symptômes associés : C'est ce qui la distingue vraiment. La migraine s'accompagne presque toujours de :
    • Nausées, voire vomissements.
    • Photophobie (hypersensibilité à la lumière).
    • Phonophobie (hypersensibilité au bruit).
  • Facteurs aggravants : La douleur est typiquement aggravée par le moindre effort physique (monter un escalier, se pencher...).
  • La migraine avec aura : Chez environ 20% des migraineux, la crise est précédée d'une "aura". Ce sont des troubles neurologiques temporaires, le plus souvent visuels (points scintillants, lignes en zigzag, perte temporaire d'une partie de la vision), qui durent de 5 à 60 minutes et disparaissent avant que la douleur ne s'installe.

L'algie vasculaire de la face (Cluster Headache) : Une douleur extrême

Beaucoup plus rare mais d'une intensité redoutable, on la surnomme parfois la "céphalée suicidaire".

  • La douleur : Décrite comme atroce, insupportable, à type de brûlure ou de coup de poignard. Elle est strictement unilatérale.
  • Localisation : Toujours du même côté, centrée sur la région de l'œil et de la tempe.
  • Intensité : Extrême. La personne ne peut pas rester en place, elle est agitée, déambule.
  • Symptômes associés (du même côté que la douleur) :
    • Œil rouge et qui pleure.
    • Nez qui coule ou se bouche.
    • Chute de la paupière (ptosis).
    • Transpiration du front ou du visage.
  • Rythme particulier : Les crises surviennent en "grappes" (clusters), c'est-à-dire par périodes de plusieurs semaines ou mois durant lesquelles le patient subit une à plusieurs crises par jour, souvent aux mêmes heures (y compris la nuit). Ces périodes sont suivies de longues phases de rémission.

3. Soulagement immédiat : Que faire MAINTENANT pour calmer la douleur ?

Une fois rassuré sur la gravité, votre priorité est de faire cesser la douleur.

Les gestes simples et non-médicamenteux

Avant de vous tourner vers les médicaments, ces stratégies peuvent apporter un soulagement significatif, en particulier pour les céphalées de tension et les migraines légères à modérées.

  • Le calme et l'obscurité : Si vous le pouvez, allongez-vous dans une pièce sombre et silencieuse. C'est le réflexe numéro un pour les migraineux.
  • Le froid (ou le chaud) : Appliquez une compresse froide, un gant de toilette humide ou un pack de gel sur le front, les tempes ou la nuque. Le froid a un effet vasoconstricteur et anesthésiant qui peut calmer la douleur. Certaines personnes sont au contraire soulagées par la chaleur sur la nuque, qui aide à détendre les muscles. Expérimentez pour voir ce qui fonctionne pour vous.
  • L'hydratation : La déshydratation est une cause très fréquente de maux de tête. Buvez un grand verre d'eau dès les premiers signes.
  • La relaxation : Des exercices de respiration profonde peuvent aider à gérer la douleur et à réduire la tension. Inspirez lentement par le nez pendant 4 secondes, retenez votre souffle 7 secondes, puis expirez lentement par la bouche pendant 8 secondes. Répétez plusieurs fois.
  • Un café : La caféine peut aider, car elle a des propriétés vasoconstrictrices. Un café serré au début d'une crise peut parfois stopper une céphalée de tension ou une migraine légère. Attention cependant, une consommation excessive ou le sevrage de caféine peut aussi provoquer des maux de tête.

Les médicaments en vente libre : Utilisation et précautions

Si les gestes simples ne suffisent pas, les antalgiques en vente libre peuvent être efficaces. Il est crucial de les prendre dès le début de la crise, sans attendre que la douleur soit installée.

  • Paracétamol : Généralement le premier choix pour sa bonne tolérance.
  • Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) : L'ibuprofène ou l'aspirine sont souvent plus efficaces, en particulier pour la migraine, car ils combattent l'inflammation.

Attention : Respectez toujours la posologie indiquée sur la notice et ne les associez pas sans avis médical. Les AINS sont déconseillés en cas de problèmes d'estomac, de reins, ou si vous prenez certains autres médicaments (anticoagulants...). Demandez conseil à votre pharmacien.

AVERTISSEMENT IMPORTANT : Le piège de l'abus médicamenteux

Prendre des antalgiques trop souvent peut avoir un effet paradoxal : ils finissent par provoquer eux-mêmes des maux de tête. C'est ce qu'on appelle la céphalée par abus médicamenteux (CAM). Elle se manifeste par un mal de tête quasi-quotidien, sourd, présent dès le réveil.

La règle d'or : ne prenez pas d'antalgiques pour un mal de tête plus de 8 à 10 jours par mois. Si vous dépassez cette fréquence, il est impératif de consulter votre médecin pour envisager un traitement de fond.

4. Prévenir pour ne plus subir : Comprendre les causes et adopter les bonnes habitudes

Le meilleur mal de tête est celui qu'on n'a pas. Identifier ce qui déclenche vos crises est la clé de la prévention.

Les facteurs déclenchants : Menez l'enquête

Chaque personne est différente. Ce qui déclenche une migraine chez l'un n'aura aucun effet sur l'autre. Tenez un "agenda des céphalées" pour repérer vos propres schémas. Notez quand vos maux de tête surviennent, ce que vous avez mangé, bu, comment vous avez dormi, votre niveau de stress, etc.

Voici les coupables les plus fréquents :

  • Hygiène de vie :
    • Le stress et l'anxiété (le déclencheur n°1).
    • Le manque de sommeil ou, à l'inverse, un excès de sommeil (la grasse matinée du week-end).
    • La fatigue accumulée.
    • Le fait de sauter un repas (hypoglycémie).
  • Alimentation et hydratation :
    • La déshydratation.
    • L'alcool, en particulier le vin rouge (à cause des sulfites et tanins).
    • La caféine (en excès, ou lors d'un sevrage brutal).
    • Certains aliments : fromages vieillis, charcuterie (nitrites), chocolat, glutamate monosodique (exhausteur de goût dans la cuisine asiatique et les produits transformés), agrumes...
  • Environnement :
    • Les lumières vives ou clignotantes.
    • Les bruits forts.
    • Les odeurs fortes (parfums, produits ménagers).
    • Les changements de temps et de pression atmosphérique.
    • Les écrans d'ordinateur (lumière bleue, fatigue oculaire).
  • Facteurs hormonaux :
    • Chez beaucoup de femmes, les crises de migraine sont liées au cycle menstruel (juste avant ou pendant les règles).
  • Facteurs physiques :
    • Une mauvaise posture (surtout devant un ordinateur).
    • Des tensions dans les muscles du cou et des épaules (cervicales).

Adopter une bonne hygiène de vie : Les piliers de la prévention

Une fois vos déclencheurs identifiés, vous pouvez agir. Les conseils suivants sont bénéfiques pour tous :

  • Régularité du sommeil : Essayez de vous coucher et de vous lever à des heures fixes, même le week-end.
  • Gestion du stress : Intégrez des activités relaxantes dans votre quotidien : méditation, yoga, sophrologie, cohérence cardiaque, ou simplement une marche dans la nature.
  • Activité physique régulière : Le sport est un excellent anti-stress et préventif contre les maux de tête, à condition d'être pratiqué de manière modérée et régulière (évitez les efforts intenses et brutaux si vous êtes migraineux).
  • Hydratation et alimentation : Buvez au moins 1,5 litre d'eau par jour et adoptez une alimentation équilibrée, en évitant les aliments que vous avez identifiés comme déclencheurs.

5. La consultation médicale : Comment bien la préparer ?

Si vos maux de tête sont fréquents (plus de 3-4 fois par mois), s'ils impactent votre qualité de vie ou si les médicaments en vente libre ne sont pas efficaces, il est temps de consulter votre médecin traitant. Une consultation bien préparée est une consultation plus efficace.

Avant de consulter : Rassemblez les informations clés

Votre médecin n'est pas avec vous pendant vos crises. Votre description est donc essentielle. Apportez votre agenda des céphalées ou, à défaut, préparez-vous à répondre à ces questions :

  • Fréquence : Combien de jours par mois avez-vous mal à la tête ?
  • Durée : Combien de temps dure une crise (quelques heures, une journée entière...) ?
  • Intensité : Sur une échelle de 1 (gêne) à 10 (insupportable), quelle est l'intensité de la douleur ?
  • Localisation : Où se situe la douleur (tout le crâne, un côté, derrière l'œil...) ?
  • Type de douleur : Est-ce que ça serre, ça tape, ça brûle ?
  • Symptômes associés : Avez-vous des nausées, une sensibilité à la lumière/au bruit, l'œil qui pleure ?
  • Ce qui aggrave/soulage : L'effort physique aggrave-t-il la douleur ? Le repos dans le noir vous aide-t-il ?
  • Médicaments : Qu'avez-vous déjà pris ? Était-ce efficace ? À quelle fréquence ?

À quoi s'attendre pendant la consultation ?

Le diagnostic des céphalées est avant tout clinique. Le médecin va :

  1. Vous interroger en détail (d'où l'intérêt de venir préparé).
  2. Procéder à un examen clinique et neurologique complet pour s'assurer qu'il n'y a pas de signe de gravité.

Dans la plupart des cas, si votre histoire est typique (migraine, céphalée de tension) et que l'examen est normal, aucun examen complémentaire (scanner, IRM) n'est nécessaire. Ces examens ne sont prescrits que s'il y a un doute ou la présence d'un "drapeau rouge". Ne soyez pas déçu si votre médecin ne vous en prescrit pas : c'est généralement un très bon signe !

6. Les traitements de fond : Des solutions durables pour une meilleure qualité de vie

Pour les personnes souffrant de maux de tête chroniques ou de migraines fréquentes et invalidantes, des solutions plus poussées existent. L'objectif n'est pas seulement de traiter la crise, mais de l'empêcher de survenir.

Les traitements de crise sur ordonnance

Si les antalgiques classiques ne fonctionnent pas, votre médecin pourra vous prescrire des traitements de crise plus spécifiques, notamment pour la migraine :

  • Les triptans : Ce sont les médicaments de référence pour la crise de migraine modérée à sévère. Ils agissent spécifiquement sur les mécanismes de la migraine.
  • Les anti-inflammatoires sur ordonnance : Plus puissants que ceux en vente libre.

Les traitements de fond : Réduire la fréquence et l'intensité

Si vous avez trop de crises, un traitement de fond peut vous être proposé. C'est un médicament à prendre tous les jours, même quand vous n'avez pas mal, pour rendre votre cerveau moins "excitable" et donc moins susceptible de déclencher une crise. Cela peut prendre plusieurs semaines avant de voir les effets. Plusieurs familles de médicaments peuvent être utilisées (bêtabloquants, antiépileptiques, antidépresseurs à faible dose, et plus récemment des anticorps monoclonaux). Le choix se fait au cas par cas avec votre médecin.

Les approches non-médicamenteuses validées

Les médicaments ne sont pas la seule réponse. De nombreuses thérapies complémentaires ont prouvé leur efficacité :

  • Kinésithérapie / Ostéopathie : Très utiles pour les céphalées de tension liées à des problèmes de posture ou à des tensions cervicales.
  • Acupuncture : Reconnue par plusieurs études pour son efficacité dans la prévention de la migraine et des céphalées de tension.
  • Thérapies Comportementales et Cognitives (TCC) : Aident à mieux gérer le stress et l'impact de la douleur sur votre vie.
  • Biofeedback, Sophrologie, Hypnose : Ces techniques vous apprennent à mieux contrôler les réactions physiologiques de votre corps (tension musculaire, stress).

7. Où trouver de l'aide et du soutien ?

Vous n'êtes pas seul(e). Parler à d'autres personnes qui comprennent ce que vous vivez peut être d'un grand réconfort. Des associations de patients existent pour vous informer, vous soutenir et défendre vos droits.

  • La Voix des Migraineux : Une association très active qui propose de l'information, des groupes de parole et des actions de sensibilisation.
  • D'autres structures peuvent exister au niveau local. N'hésitez pas à vous renseigner.

Conclusion : Reprenez le contrôle

Le mal de tête n'est pas une fatalité. Même s'il n'existe pas toujours de "guérison" miracle, il existe une multitude d'outils et de stratégies pour mieux vivre avec. La première étape, que vous venez de franchir en lisant cet article, est de comprendre. La seconde est d'agir. Tenez votre agenda, identifiez vos déclencheurs, préparez votre consultation et discutez ouvertement avec votre médecin des options qui s'offrent à vous. Vous êtes l'acteur principal de votre santé. Des jours meilleurs et sans douleur sont possibles.

Dr. Dominique HOLCMAN
Médecin généraliste
Spécialisée dans le diagnostic et le traitement des troubles cognitifs, le Dr. Laurent accompagne depuis plus de 15 ans les patients atteints de la maladie d'Alzheimer et leurs familles. Elle est particulièrement investie dans la recherche sur les thérapies innovantes et l'amélioration de la qualité de vie des patients.
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