Tout savoir sur l'impétigo : informations et conseils

Publié le 01/02/2025
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  1. Infection bactérienne superficielle, surtout chez l’enfant de 2 à 5 ans, due principalement à Staphylococcus aureus et Streptococcus pyogenes.
  2. Deux formes cliniques : impétigo croûteux (croûtes miel jaunâtre) et bulleux (bulles claires), prurigineux, souvent accompagné d’adénopathies régionales.
  3. Haute contagiosité par contact direct ou via objets contaminés, favorisée par chaleur, microtraumatismes cutanés et milieux collectifs (écoles, crèches).
  4. Diagnostic essentiellement clinique, avec prélèvement si forme étendue ou échec du traitement ; traitement de 1re intention par mupirocine 5 jours, amoxicilline-acide clavulanique en cas de formes étendues ou compliquées, associé à des mesures d’hygiène rigoureuses.
  5. Prévention : isolement jusqu’à 48 h de traitement, désinfection quotidienne du linge et des surfaces, dépistage nasal des porteurs et éducation sanitaire en milieu scolaire.

L'impétigo constitue l'une des dermatoses infectieuses les plus fréquentes en pédiatrie, avec une incidence annuelle estimée entre 15 et 20 cas pour 1000 enfants. Cette infection superficielle de la peau, principalement causée par Staphylococcus aureus et Streptococcus pyogenes, se manifeste sous deux formes cliniques distinctes : l'impétigo croûteux (70 % des cas) et l'impétigo bulleux (30 %). Son caractère hautement contagieux explique les épidémies récurrentes en milieu scolaire. Les dernières recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) insistent sur l'importance d'un diagnostic précoce et d'une prise en charge hygiénique rigoureuse pour limiter sa propagation.

Impétigo : une infection cutanée bactérienne courante chez l'enfant

L'impétigo constitue l'une des dermatoses infectieuses les plus fréquentes en pédiatrie, avec une incidence annuelle estimée entre 15 et 20 cas pour 1000 enfants. Cette infection superficielle de la peau, principalement causée par Staphylococcus aureus et Streptococcus pyogenes, se manifeste sous deux formes cliniques distinctes : l'impétigo croûteux (70% des cas) et l'impétigo bulleux (30%). Son caractère hautement contagieux explique les épidémies récurrentes en milieu scolaire. Les dernières recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS) insistent sur l'importance d'un diagnostic précoce et d'une prise en charge hygiénique rigoureuse pour limiter sa propagation.

Épidémiologie et mécanismes pathogéniques

Profil démographique des patients

L'impétigo touche préférentiellement les enfants âgés de 2 à 5 ans, avec un pic saisonnier estival lié à la chaleur et aux activités extérieures favorisant les microtraumatismes cutanés. Les collectivités (crèches, écoles) constituent des foyers de transmission privilégiés, avec des taux d'attaque pouvant atteindre 30% lors d'épidémies non contrôlées. Chez l'adulte, l'infection survient généralement sur des terrains fragilisés : diabète, immunodépression ou dermatoses préexistantes comme l'eczéma atopique.

Physiopathologie de l'infection

L'invasion bactérienne s'effectue par effraction de la barrière cutanée, souvent à partir d'une simple égratignure ou piqûre d'insecte. S. aureus produit des exotoxines (exfoliatines) responsables de la lyse des desmosomes dans l'épiderme, conduisant à la formation de bulles caractéristiques. Les streptocoques du groupe A libèrent quant à eux des streptokinases et des DNases facilitant la dissémination locale. Une étude récente montre que 40% des souches de S. aureus isolées en France présentent une résistance à l'érythromycine, mais restent sensibles à la mupirocine dans 95% des cas.

Tableau clinique et formes nosologiques

Impétigo croûteux ou non bulleux

Cette forme débute par une macule érythémateuse évoluant en vésicule puis en pustule rompue, laissant place à une croûte mélicérique jaunâtre "miel foncé". Les lésions, multiples et satellites, prédominent sur les zones découvertes (visage, membres) et s'accompagnent fréquemment d'adénopathies régionales. Le grattage induit une dissémination auto-inoculable, créant des plaques circinées typiques.

Impétigo bulleux

Caractérisé par des bulles flasques de 1 à 2 cm à contenu clair puis purulent, cette forme touche préférentiellement les nourrissons et les jeunes enfants. Les lésions, fragiles et éphémères, laissent des collerettes épidermiques et des érosions suintantes. Une étude multicentrique française a récemment mis en évidence une prédominance des souches staphylococciques sécrétant l'exfoliatine B dans cette variante clinique.

Complications potentielles

Bien que généralement bénigne, l'infection peut évoluer vers un ecthyma (ulcération dermique) dans 2% des cas, notamment chez les patients immunodéprimés. La glomérulonéphrite post-streptococcique, complication redoutée mais devenue exceptionnelle en France (incidence <0.1%), justifie une surveillance néphrologique en cas de souche néphritogène identifiée.

Stratégies diagnostiques

Diagnostic positif

L'examen clinique suffit généralement au diagnostic devant les lésions typiques. Un prélèvement bactériologique par écouvillonnage des sécrétions sous-croûtes est indiqué en cas de :

  • Formes étendues (>5 lésions)
  • Échec du traitement probabiliste
  • Suspicion de souche résistante (SARM)
  • Contextes épidémiques

Diagnostic différentiel

Plusieurs pathologies doivent être éliminées :

  • Herpès cutané : vésicules regroupées en "grappe" sur base érythémateuse, récidivantes
  • Dermatophytose : lésions annulaires avec bordure squameuse active
  • Gale : sillons interdigitaux et vésicules palmoplantaires
  • Syndrome mains-pieds-bouche : en cas de localisation acrale, association à une stomatite

Prise en charge thérapeutique

Mesures hygiéniques fondamentales

Le traitement local repose sur un décapage méticuleux des croûtes par des bains antiseptiques quotidiens (savons à base de chlorhexidine). Les recommandations 2025 de l'HAS proscrivent l'utilisation isolée des antiseptiques, privilégiant leur association systématique à une antibiothérapie topique.

Antibiothérapie topique

La mupirocine en application biquotidienne pendant 5 jours constitue le traitement de première intention, avec une efficacité supérieure à 90% sur les souches sensibles. L'acide fusidique, alternative historique, voit son utilisation restreinte en raison de l'émergence de résistances (15% des isolats en 2025).

Antibiothérapie systémique

Indiquée pour les formes extensives (>5 lésions) ou compliquées, elle repose sur l'amoxicilline-acide clavulanique (50 mg/kg/jour) pendant 7 jours. En cas d'allergie aux β-lactamines, la pristinamycine (50 mg/kg/jour) représente une alternative validée par la Société Française de Dermatologie.

Mesures préventives et santé publique

Isolement en collectivité

L'éviction scolaire est obligatoire jusqu'à 48 heures après début du traitement, avec un certificat de non-contagion exigé pour le retour en classe. Les objets personnels (serviettes, jouets) doivent être désinfectés quotidiennement à l'eau de Javel diluée.

Dépistage des porteurs sains

Un prélèvement nasal systématique est recommandé chez les membres familiaux en cas de récidives multiples, suivi d'une décontamination par mupirocine intranasale si portage staphylococcique confirmé.

Perspectives futures

Les recherches actuelles explorent l'efficacité des vaccins anti-staphylococciques ciblant la toxine alpha-hémolysine, avec des essais précliniques prometteurs. Parallèlement, la télédermatologie émerge comme outil de dépistage précoce dans les zones sous-dotées, réduisant de 30% les délais de prise en charge selon une étude récente de l'ARS Occitanie.

L'optimisation des stratégies thérapeutiques, couplée à une éducation sanitaire renforcée en milieu scolaire, apparaît essentielle pour contrôler cette endémie pédiatrique. Les autorités sanitaires françaises préconisent d'ailleurs l'intégration systématique du dépistage cutané dans les visites médicales scolaires, mesure qui pourrait réduire l'incidence annuelle de 25% d'ici 2030.

Dr. Dominique HOLCMAN
Médecin généraliste
Médecin généraliste depuis plus de 30 ans, le Dr. Holcman est partenaire et rédacteur chez Biloba. Engagé dans des actions humanitaires, il met son expertise au service de tous, avec une attention particulière portée à l'écoute, à la prévention et à l'accès aux soins.
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