Tout sur l'ostéoporose : Symptômes, traitements et prévention

Publié le 01/02/2025
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  1. L’ostéoporose est une maladie silencieuse caractérisée par une baisse de la densité osseuse et un risque accru de fractures, surtout chez les femmes ménopausées et les personnes âgées.
  2. Elle reste asymptomatique jusqu’aux « fractures de fragilité » (vertébrales, de hanche, poignet), souvent déclenchées par de faibles traumatismes.
  3. Le diagnostic repose sur la densitométrie osseuse (DEXA, T-score ≤ -2,5), complétée par le score FRAX et des radiographies pour détecter les fractures vertébrales asymptomatiques.
  4. Les traitements incluent les bisphosphonates, le dénosumab, les agents anabolisants (romosozumab, tériparatide), associés à une supplémentation en vitamine D et calcium, adaptés au profil de risque du patient.
  5. La prévention repose sur une alimentation riche en calcium et vitamine D, l’exercice en charge, l’équilibre, et la réduction des facteurs de risque modifiables (tabac, alcool, sédentarité).

L’ostéoporose, caractérisée par une diminution de la densité osseuse et une altération de la microstructure du tissu osseux, constitue un enjeu majeur de santé publique en raison de son association avec un risque accru de fractures, notamment chez les personnes âgées et les femmes ménopausées. Silencieuse dans ses phases initiales, cette pathologie est souvent diagnostiquée à l’occasion d’une fracture, engendrant des conséquences fonctionnelles et économiques significatives. Les avancées récentes dans les stratégies diagnostiques, incluant l’utilisation de l’absorptiométrie biphotonique (DEXA) et des outils d’évaluation du risque fracturaire comme FRAX, ont permis une meilleure identification des patients à haut risque. Parallèlement, les recommandations thérapeutiques actualisées par la Haute Autorité de Santé (HAS) en 2023 soulignent l’importance d’une approche personnalisée, intégrant des traitements médicamenteux ciblés et des mesures hygiéno-diététiques. Ce rapport explore les mécanismes physiopathologiques, les innovations diagnostiques, les options thérapeutiques contemporaines et les initiatives de santé publique visant à optimiser la prise en charge de cette maladie.

Physiopathologie et Facteurs de Risque

Mécanismes Osseux et Déséquilibre du Remodelage

L’os est un tissu dynamique soumis à un processus continu de remodelage, assuré par les ostéoclastes (résorption) et les ostéoblastes (formation). L’ostéoporose résulte d’un déséquilibre prolongé en faveur de la résorption, conduisant à une perte progressive de masse osseuse et à une détérioration de l’architecture trabéculaire. Ce phénomène est exacerbé par le vieillissement, mais également par des facteurs hormonaux, tels que la carence en œstrogènes post-ménopausique, qui accélère la perte osseuse de 2 à 3 % par an. Les glucocorticoides, utilisés dans certaines pathologies inflammatoires, inhibent directement l’activité ostéoblastique et augmentent l’apoptose des ostéocytes, aggravant la fragilité osseuse.

Facteurs de Risque Modifiables et Non Modifiables

Outre l’âge et le sexe féminin, des facteurs génétiques influencent jusqu’à 80 % de la variance de la densité minérale osseuse (DMO). Les antécédents familiaux de fracture du col fémoral multiplient par deux le risque individuel. Les comportements à risque incluent le tabagisme, qui réduit la vascularisation osseuse, et l’alcoolisme chronique, associé à une diminution de l’activité ostéoblastique. Une carence en vitamine D (≤ 20 ng/mL) et un apport calcique insuffisant (< 800 mg/jour) compromettent également l’homéostasie osseuse. Enfin, un indice de masse corporelle (IMC) < 19 kg/m² et une sédentarité prolongée sont des déterminants majeurs de l’ostéoporose.

Tableau Clinique et Diagnostic

Manifestations Silencieuses et Fractures Indicatrices

L’ostéoporose reste asymptomatique jusqu’à la survenue de fractures dites « de fragilité », survenant pour des traumatismes minimes (chute de sa hauteur, effort de torsion). Les fractures vertébrales, fréquentes mais souvent méconnues, se manifestent par des douleurs dorsales aiguës, une réduction de la taille (> 4 cm) ou une cyphose progressive. Les fractures de la hanche, bien que moins fréquentes, entraînent une morbidité élevée, avec un taux de mortalité à un an atteignant 20 %. Les fractures périphériques (poignet, humérus) constituent souvent un signe d’alerte précoce.

Outils Diagnostiques et Critères Densitométriques

Le diagnostic repose sur la mesure de la DMO par DEXA, examen de référence permettant de calculer le T-score, comparant la densité osseuse du patient à celle d’un adulte jeune. Un T-score ≤ -2,5 définit l’ostéoporose, tandis qu’un score entre -1 et -2,5 correspond à l’ostéopénie. La HAS recommande de compléter cet examen par des radiographies du rachis dorsolombaire pour détecter les fractures vertébrales asymptomatiques. Le score FRAX, intégrant l’âge, le sexe, les antécédents fracturaires et d’autres facteurs de risque, permet d’estimer la probabilité de fracture majeure à 10 ans, guidant ainsi la décision thérapeutique.

Stratégies Thérapeutiques et Innovations

Traitements Médicamenteux : Mécanismes et Indications

Les bisphosphonates (alendronate, risédronate) inhibent la résorption osseuse en induisant l’apoptose des ostéoclastes, réduisant le risque de fracture vertébrale de 40 à 70 %. Le dénosumab, anticorps monoclonal anti-RANKL, est indiqué en seconde intention chez les patientes ménopausées à haut risque, avec une réduction du risque de fracture de hanche de 40 %. Le romosozumab, agent anabolisant stimulant la formation osseuse, est réservé aux ostéoporoses sévères avec antécédent de fracture vertébrale. Enfin, le tériparatide, analogue de la PTH, est efficace dans les formes sévères mais limité par sa durée d’utilisation (24 mois maximum).

Rôle Central de la Supplementation et de l’Hygiène de Vie

Une supplémentation en vitamine D (800 à 2000 UI/jour) et en calcium (1000 à 1200 mg/jour) est essentielle pour optimiser l’efficacité des traitements. L’adhésion à un régime méditerranéen, riche en fruits, légumes et poissons gras, est associée à une réduction de 21 % du risque de fracture de hanche. L’activité physique, notamment les exercices en charge (marche, musculation) et les entraînements de l’équilibre, améliore la densité osseuse et réduit le risque de chutes.

Initiatives de Santé Publique et Perspectives

Programmes Nationaux et Campagnes de Sensibilisation

En France, le plan « Ma Santé 2022 » a intégré l’ostéoporose comme priorité, avec des actions ciblées comme la campagne « Nos territoires contre l’ostéoporose », visant à harmoniser les parcours de soins régionaux. L’Association Française de Lutte Antirhumatismale (AFLAR) et le Groupe de Recherche et d’Information sur les Ostéoporoses (GRIO) militent pour une systématisation du dépistage densitométrique chez les populations à risque et une meilleure coordination interprofessionnelle.

Évolutions Réglementaires et Accès aux Traitements

La révision des critères de remboursement par l’Assurance Maladie en 2023 a élargi l’accès aux traitements aux patients présentant un T-score ≤ -2,5 avec facteurs de risque, sans nécessiter de fracture préalable. Ces mesures s’accompagnent d’une intégration des recommandations HAS dans les logiciels d’aide à la prescription, facilitant l’adhésion aux bonnes pratiques.

Conclusion

L’ostéoporose, pathologie aux conséquences individuelles et collectives sévères, nécessite une approche multidisciplinaire alliant prévention précoce, diagnostic précis et traitements personnalisés. Les avancées récentes dans les thérapies anabolisantes et les outils d’évaluation du risque fracturaire offrent des perspectives encourageantes pour réduire l’incidence des fractures. Toutefois, la lutte contre cette maladie passe également par une sensibilisation accrue aux modèles alimentaires sains, à l’activité physique régulière et à l’évitement des facteurs de risque modifiables. Les initiatives gouvernementales et associatives récentes témoignent d’une dynamique positive, qui devra être soutenue par des politiques de santé ambitieuses et des investissements dans la recherche translationnelle.

Dr. Dominique HOLCMAN
Médecin généraliste
Médecin généraliste depuis plus de 30 ans, le Dr. Holcman est partenaire et rédacteur chez Biloba. Engagé dans des actions humanitaires, il met son expertise au service de tous, avec une attention particulière portée à l'écoute, à la prévention et à l'accès aux soins.
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Bibliographie

MSD Manuals – Ostéoporose

MSD Manuals • 2024

Avis du CTIS sur Rampardos – Ostéoporose

Ministère des Solidarités et de la Santé • 2024

Société Française de Rhumatologie – Ostéoporose

Société Française de Rhumatologie • 2023

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