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Virus Varicelle-Zona : Tout Comprendre pour Agir Rapidement

Publié le 
July 20, 2025
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  1. Le virus varicelle-zona (VZV) cause deux maladies distinctes : la varicelle (primo-infection) principalement chez l’enfant, et le zona (réactivation virale) chez l’adulte.
  2. La varicelle est très contagieuse, transmise par voie respiratoire et contact direct avec les lésions, et la contagion dure jusqu’à la formation complète de croûtes sur toutes les vésicules.
  3. Le zona se manifeste par une douleur unilatérale intense suivie d’une éruption cutanée le long d’un nerf, il n’est pas contagieux en tant que zona mais peut transmettre la varicelle à une personne non immunisée.
  4. Le traitement de la varicelle est symptomatique, évitant aspirine et AINS, tandis que le zona nécessite un traitement antiviral précoce pour limiter la douleur et les complications.
  5. La vaccination contre la varicelle et le zona est la meilleure prévention, notamment pour les personnes à risque, tandis que les femmes enceintes et les immunodéprimés requièrent une surveillance particulière.

Virus Varicelle-Zona (VZV) : Le Guide Complet pour Comprendre la Varicelle et le Zona

Recevoir un diagnostic de varicelle pour son enfant ou de zona pour soi-même peut être une source d'angoisse et de nombreuses questions. Qu'est-ce que c'est exactement ? Est-ce grave ? Comment le soigner ? Suis-je contagieux ? Ce guide est conçu pour vous fournir des informations claires, directes et pratiques sur le virus varicelle-zona (VZV), le responsable commun de ces deux maladies pourtant si différentes.

Le VZV est un herpèsvirus humain qui cause deux entités cliniques distinctes :

  1. La varicelle, qui est la primo-infection, survenant le plus souvent dans l'enfance.
  2. Le zona, qui est la réactivation du même virus, des années plus tard, chez une personne ayant déjà eu la varicelle.

Nous allons aborder ces deux maladies séparément pour vous aider à y voir plus clair.

Partie 1 : La Varicelle – L'incontournable maladie infantile

La varicelle est une maladie extrêmement contagieuse et généralement bénigne chez l'enfant en bonne santé. Elle est si fréquente que plus de 90 % des adultes sont immunisés pour l'avoir contractée durant leur enfance.

1. Identification et Symptômes : Est-ce bien la varicelle ?

L'un des premiers soucis d'un parent est de savoir si les boutons qui apparaissent sur son enfant sont bien ceux de la varicelle. Voici comment les reconnaître.

L'éruption cutanée, une évolution caractéristique :
L'aspect des boutons et leur évolution dans le temps sont les signes les plus parlants. Le processus se déroule en trois étapes clés, souvent présentes simultanément sur le corps car les boutons apparaissent par vagues successives :

  1. Stade 1 : Les macules. L'éruption commence par de petites taches rouges et planes, semblables à des piqûres d'insecte, qui apparaissent en premier.
  2. Stade 2 : Les vésicules. En quelques heures, ces taches se transforment en petites cloques remplies d'un liquide clair et transparent, souvent décrites comme des "gouttes de rosée". C'est à ce stade que le virus est le plus présent dans les lésions.
  3. Stade 3 : Les croûtes. Après un jour ou deux, les vésicules se troublent, se percent et sèchent pour former une croûte brunâtre. La chute de la croûte, au bout d'une à deux semaines, signe la guérison de la lésion, généralement sans laisser de cicatrice si elle n'a pas été grattée ou surinfectée.

Localisation de l'éruption :
Les premiers boutons apparaissent typiquement sur le tronc, le thorax ou le visage. L'éruption s'étend ensuite rapidement en l'espace de quelques jours à l'ensemble du corps, n'épargnant aucune zone : le cuir chevelu (un signe très évocateur), les membres, et même les muqueuses (bouche, gorge, parties génitales), ce qui peut être particulièrement inconfortable.

Autres symptômes associés :
L'éruption n'arrive pas seule. Elle est souvent précédée ou accompagnée de :

  • Une fièvre légère à modérée (38-38.5°C).
  • Un sentiment de malaise général, de fatigue ou de courbatures.
  • Des maux de tête.

La Démangeaison (Prurit) : Le symptôme majeur
Le prurit est intense, constant et constitue le principal défi de la varicelle. Ces démangeaisons épuisent l'enfant (et ses parents), perturbent son sommeil et l'incitent à se gratter, ce qui augmente considérablement le risque de surinfection bactérienne des lésions et de cicatrices permanentes.

2. Contagion : Un virus qui se propage très facilement

La varicelle est l'une des maladies les plus contagieuses. Comprendre son mode de transmission et sa période de contagiosité est capital pour protéger l'entourage.

Mode de transmission :
Le VZV se transmet de deux manières principales :

  1. Par voie respiratoire : Le virus est présent dans les gouttelettes de salive expulsées lors de la toux ou des éternuements d'une personne infectée.
  2. Par contact direct : Le liquide contenu dans les vésicules est extrêmement riche en virus. Un contact direct avec ces lésions peut transmettre la maladie.

Période de contagiosité : L'information cruciale
C'est un point essentiel à retenir : un individu est contagieux bien avant de savoir qu'il a la varicelle.

  • La contagiosité débute 1 à 2 jours AVANT l'apparition des premiers boutons.
  • Elle se poursuit pendant toute la phase éruptive et ne cesse que lorsque TOUTES les vésicules ont séché et formé des croûtes.

Cette période dure en moyenne 7 à 10 jours après le début de l'éruption.

Éviction scolaire et professionnelle :
En raison de cette forte contagiosité, l'éviction est nécessaire. L'enfant ne pourra retourner à l'école ou à la crèche qu'après la fin de la période de contagion, c'est-à-dire une fois que la dernière vague de boutons s'est transformée en croûte. Il en va de même pour un adulte qui doit s'isoler de son lieu de travail.

3. Traitement et Soins : Que faire pour soulager ?

Pour une varicelle simple chez un enfant en bonne santé, il n'existe pas de traitement pour guérir la maladie plus vite. La prise en charge est purement symptomatique : elle vise à soulager l'inconfort et à prévenir les complications.

Soulager les symptômes :

  • Contre les démangeaisons : Votre médecin pourra vous conseiller des lotions apaisantes (type calamine) ou des antiseptiques locaux pour assécher les boutons et éviter la surinfection. Dans certains cas de prurit très intense, un antihistaminique par voie orale peut être prescrit.
  • Contre la fièvre : Utilisez uniquement du paracétamol.

AVERTISSEMENT DE SÉCURITÉ ESSENTIEL :
NE JAMAIS DONNER D'ASPIRINE OU D'ANTI-INFLAMMATOIRES NON STÉROÏDIENS (AINS) comme l'ibuprofène ou le kétoprofène à une personne atteinte de varicelle.
• L'aspirine est associée à un risque de syndrome de Reye, une complication rare mais potentiellement mortelle affectant le foie et le cerveau.
• Les AINS (ibuprofène) sont suspectés d'augmenter le risque de complications cutanées bactériennes graves (fasciite nécrosante).

L'hygiène, votre meilleure alliée :

  • Donnez une à deux douches ou bains courts et tièdes par jour avec un savon surgras ou un pain dermatologique. Séchez la peau en tamponnant doucement avec une serviette propre, sans frotter, pour ne pas percer les vésicules.
  • Gardez les ongles de l'enfant courts et propres pour limiter les lésions de grattage et le risque de surinfection.

Le traitement antiviral :
Un traitement antiviral (comme l'aciclovir) n'est généralement pas nécessaire pour un enfant en bonne santé. Il peut cependant être prescrit par un médecin dans des situations spécifiques : les adolescents et les adultes (qui font des formes plus sévères), les formes compliquées de la maladie, ou chez les personnes à risque.

4. Complications et Signes d'Alerte : Quand s'inquiéter ?

Bien que la varicelle soit le plus souvent bénigne, des complications peuvent survenir. Il est vital de savoir reconnaître les signaux d'alarme.

Quand consulter un médecin en urgence ?
Contactez immédiatement un médecin ou les services d'urgence si vous observez :

  • Une fièvre très élevée ou qui persiste plus de 3-4 jours.
  • Une toux importante, des difficultés à respirer ou des douleurs thoraciques (signe possible de pneumonie varicelleuse, plus fréquente chez l'adulte).
  • Une raideur de la nuque, des maux de tête intenses, une confusion, une somnolence excessive ou des troubles de l'équilibre (signes possibles d'atteinte neurologique comme une méningite ou une encéphalite).
  • Des vomissements répétés.
  • Une surinfection bactérienne des boutons : si une lésion devient très rouge, chaude, douloureuse, gonflée ou qu'elle suinte du pus.

Les personnes à risque de complications :
La varicelle peut être beaucoup plus grave chez :

  • Les adultes n'ayant jamais eu la varicelle.
  • Les femmes enceintes non immunisées (voir section dédiée plus bas).
  • Les nouveau-nés dont la mère a développé la varicelle juste avant ou après l'accouchement.
  • Les personnes immunodéprimées (patients sous chimiothérapie, porteurs du VIH, greffés, sous traitement immunosuppresseur).

Partie 2 : Le Zona – Le réveil douloureux du virus

Le zona n'est pas une nouvelle infection. C'est le second acte du virus varicelle-zona, qui se réactive après être resté "endormi" pendant des décennies dans l'organisme. Il touche principalement les adultes, et sa fréquence augmente avec l'âge.

1. Identification et Symptômes : Pourquoi maintenant ?

Le lien avec la varicelle :
Après avoir eu la varicelle, le virus ne disparaît pas complètement du corps. Il se réfugie dans les ganglions nerveux sensitifs le long de la colonne vertébrale ou à la base du crâne, où il reste latent, inoffensif. Pour des raisons diverses, des années plus tard, ce "locataire endormi" peut se réveiller. Il va alors se multiplier et voyager le long d'un nerf jusqu'à la peau, provoquant l'éruption caractéristique du zona.

Les facteurs déclenchants :
Tout ce qui affaiblit le système immunitaire peut favoriser une réactivation du VZV :

  • L'âge : C'est le principal facteur de risque. L'immunité cellulaire diminue naturellement avec le temps, expliquant pourquoi plus de 50 % des cas de zona surviennent chez les plus de 50 ans.
  • Le stress physique ou psychologique intense.
  • La fatigue chronique.
  • Une maladie affaiblissant l'organisme (grippe, infection...).
  • Les déficits immunitaires (cancer, VIH, traitements immunosuppresseurs).

Description des symptômes : Une douleur qui précède les boutons
Le zona se déroule en deux phases bien distinctes :

  1. Phase initiale (prodromique) : Avant toute éruption, le patient ressent des symptômes sur une zone de peau très localisée et strictement d'un seul côté du corps (gauche ou droit, mais jamais les deux). Ces sensations peuvent être :
    • Une douleur à type de brûlure, de décharge électrique ou de lancement.
    • Des picotements, un engourdissement.
    • Une sensibilité extrême de la peau, où le simple contact d'un vêtement est insupportable.
    Cette phase peut durer de 1 à 3 jours et est souvent accompagnée de fatigue et de fièvre.
  2. Phase éruptive : Ensuite, l'éruption apparaît sur la même zone douloureuse. Elle se présente sous forme de plaques rouges sur lesquelles surgissent des "bouquets" de vésicules, très similaires à celles de la varicelle. Ces bouquets suivent le trajet d'un nerf, formant une bande caractéristique (par exemple, autour d'une moitié du thorax, d'où le nom de "ceinture de feu").

La Douleur : Il est crucial de comprendre que dans le zona, la douleur est souvent le symptôme prédominant et le plus invalidant, bien plus que les démangeaisons. Elle peut être modérée ou absolument atroce.

2. Contagion : Peut-on attraper le zona ?

Cette question est une source fréquente de confusion.

  • NON, on ne peut pas "attraper" le zona de quelqu'un. Le zona est une réactivation d'un virus que l'on porte déjà en soi.
  • MAIS, une personne atteinte de zona peut transmettre la VARICELLE. Le liquide contenu dans les vésicules du zona est rempli de virus. Si une personne qui n'a jamais eu la varicelle (et n'est pas vaccinée) entre en contact direct avec ce liquide, elle pourra développer la varicelle, et non le zona.

Précautions à prendre :
Tant que les lésions ne sont pas au stade de croûtes sèches, il faut :

  • Couvrir les lésions avec un pansement propre pour éviter tout contact.
  • Se laver les mains très soigneusement après avoir touché les lésions.
  • Éviter tout contact avec des personnes à risque de varicelle grave : femmes enceintes non immunisées, nouveau-nés, et personnes immunodéprimées.

3. Traitement : Agir vite pour limiter les dégâts

Contrairement à la varicelle de l'enfant, le traitement du zona est une urgence relative.

Consulter un médecin rapidement : Il est primordial de consulter un médecin dès l'apparition des premiers symptômes (douleur, brûlure), idéalement dans les 72 heures suivant le début de l'éruption.

Le traitement médical :
Il repose sur deux piliers :

  1. Médicaments antiviraux (valaciclovir, famciclovir) : Prescrits pour une durée de 7 jours, ils permettent de réduire l'intensité et la durée de l'éruption, d'accélérer la cicatrisation et surtout de diminuer le risque de développer la complication la plus redoutée : les douleurs post-zostériennes.
  2. Gestion de la douleur : Le médecin prescrira des antalgiques adaptés à l'intensité de la douleur, allant du paracétamol à des médicaments plus puissants comme des anti-douleurs de palier supérieur (tramadol, codéine) ou des médicaments spécifiques pour les douleurs neuropathiques.

Soins locaux :
Il est conseillé de nettoyer les lésions avec un antiseptique pour prévenir la surinfection bactérienne, puis de les laisser sécher à l'air libre ou de les couvrir d'un pansement non adhésif.

4. Complications : Les risques du zona

Les douleurs post-zostériennes : La complication la plus fréquente
C'est la hantise des patients et des médecins. Il s'agit de douleurs qui persistent plus de 3 mois après la guérison de l'éruption cutanée. Elles peuvent durer des mois, voire des années. Ces douleurs neuropathiques (liées aux nerfs endommagés par le virus) sont souvent très difficiles à traiter et peuvent avoir un impact dévastateur sur la qualité de vie. Le risque augmente significativement avec l'âge.

Autres complications :

  • Zona ophtalmique : Si le zona touche le nerf de l'œil (éruption sur le front, le nez, et autour de l'œil), c'est une urgence médicale absolue. Il y a un risque de complications graves pouvant mener à une perte de vision.
  • Surinfection bactérienne des lésions cutanées.
  • Plus rarement : paralysie faciale (syndrome de Ramsay Hunt), méningite, atteinte des organes internes.

Partie 3 : Questions Générales et Prévention

La Vaccination : Le meilleur moyen de protection

  • Vaccin contre la varicelle :
    Il est recommandé pour les personnes non immunisées (n'ayant pas eu la varicelle) et à risque de formes graves : adolescents, adultes, femmes en âge de procréer, et entourage de personnes fragiles. Dans certains pays, il est intégré au calendrier vaccinal des nourrissons.
  • Vaccin contre le zona :
    Il est spécifiquement conçu pour les personnes ayant déjà eu la varicelle. Son but est de "réveiller" et de renforcer l'immunité contre le VZV pour prévenir la réactivation du virus (le zona) ou, si le zona survient malgré tout, d'en réduire significativement la sévérité et surtout le risque de douleurs post-zostériennes. Il est généralement recommandé pour les adultes de plus de 50 ou 65 ans, selon les recommandations nationales.

Femme Enceinte et Varicelle/Zona

C'est une situation particulièrement préoccupante.

  • Varicelle pendant la grossesse : Si une femme enceinte non immunisée contracte la varicelle, il existe des risques pour elle (pneumonie sévère) et pour le fœtus. Le risque pour le bébé dépend du stade de la grossesse (risque de malformations avant 20 semaines, risque de varicelle néonatale grave si l'infection survient juste avant l'accouchement). Toute femme enceinte exposée à la varicelle doit consulter son médecin immédiatement.
  • Zona pendant la grossesse : C'est beaucoup plus rare et moins risqué pour le fœtus, car la mère possède déjà des anticorps contre le virus. Le traitement reste cependant nécessaire pour la mère.

Immunité et Récidive

  • Peut-on avoir la varicelle deux fois ?
    C'est extrêmement rare. Avoir eu la varicelle une fois confère généralement une immunité à vie. Des cas exceptionnels de seconde varicelle ont été décrits, souvent chez des personnes immunodéprimées.
  • Peut-on avoir le zona plusieurs fois ?
    Oui. Contrairement à la varicelle, avoir eu un épisode de zona ne protège pas complètement contre une future récidive. Le risque reste présent, bien que la plupart des gens n'en fassent qu'un seul dans leur vie.

En conclusion, bien qu'il soit causé par un seul et même virus, le VZV donne lieu à deux maladies très différentes en termes de symptômes, de population touchée et de prise en charge. La varicelle est une étape quasi-obligatoire et bénigne de l'enfance, tandis que le zona est une pathologie de l'adulte potentiellement très douloureuse. Dans tous les cas, une compréhension claire des symptômes, des règles de contagion et des signes d'alerte est votre meilleur atout. N'hésitez jamais à consulter votre médecin, qui est le seul à pouvoir poser un diagnostic certain et vous proposer le traitement le plus adapté à votre situation.

Dr. Dominique HOLCMAN
Médecin généraliste
Médecin généraliste depuis plus de 30 ans, le Dr. Holcman est partenaire et rédacteur chez Biloba. Engagé dans des actions humanitaires, il met son expertise au service de tous, avec une attention particulière portée à l'écoute, à la prévention et à l'accès aux soins.
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