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Maîtrisez votre traitement avec les corticoïdes inhalés

Publié le 
July 21, 2025
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  1. Les corticoïdes inhalés sont des médicaments anti-inflammatoires locaux essentiels au traitement des maladies respiratoires chroniques comme l'asthme et la BPCO, agissant comme une "crème apaisante" pour réduire l'inflammation des bronches.
  2. Ils constituent un traitement de fond à prendre régulièrement tous les jours, même en absence de symptômes, et sont différents de l'inhalateur bleu de secours qui sert uniquement à soulager les crises aiguës.
  3. La bonne technique d'inhalation et le rinçage de la bouche après chaque prise sont essentiels pour assurer l'efficacité du traitement et prévenir les effets secondaires locaux, principalement des irritations de la gorge et du muguet buccal.
  4. Les effets secondaires systémiques sont rares aux doses habituelles, et les bénéfices du traitement l'emportent largement sur les risques, surtout comparés aux complications d'une maladie non contrôlée.
  5. Le traitement peut être long terme mais doit être adapté régulièrement par le médecin ; il ne faut jamais arrêter sans avis médical, même si les symptômes ont disparu, et il est compatible avec la grossesse, l'allaitement et la pratique sportive.

Tout savoir sur votre traitement par Corticoïdes Inhalés : Le Guide Complet pour les Patients

Recevoir le diagnostic d'une maladie respiratoire chronique comme l'asthme ou la BPCO (Bronchopneumopathie Chronique Obstructive) peut être une source d'inquiétude. Lorsque votre médecin vous prescrit un "corticoïde inhalé", ce nom peut sembler impressionnant, voire alarmant. Vous avez probablement de nombreuses questions : Qu'est-ce que c'est exactement ? Est-ce dangereux ? Vais-je devoir en prendre toute ma vie ?

Ce guide est conçu pour vous. Son objectif est de répondre à toutes vos interrogations de manière claire, honnête et rassurante. Car bien comprendre votre traitement est la première étape pour reprendre le contrôle de votre souffle et de votre vie.

1. Compréhension de Base : "Qu'est-ce que c'est et pourquoi moi ?"

Qu'est-ce qu'un corticoïde inhalé ? La "crème apaisante" de vos poumons.

Commençons par démystifier ce terme. Un corticoïde inhalé est un médicament anti-inflammatoire puissant qui est administré directement là où il doit agir : à l'intérieur de vos bronches.

Imaginez que vous ayez une irritation sur la peau, comme un eczéma. Vous appliqueriez une crème apaisante directement sur la zone concernée pour calmer l'inflammation et la rougeur. Le corticoïde inhalé fonctionne sur le même principe, mais pour l'intérieur de vos poumons. Il s'agit d'une sorte de "crème apaisante" pour vos bronches, qui sont chroniquement irritées et enflammées à cause de votre maladie.

Il est absolument crucial de comprendre une chose pour balayer immédiatement une peur très répandue :

Les corticoïdes inhalés NE SONT PAS des stéroïdes anabolisants.

Ce ne sont pas les mêmes produits que ceux parfois utilisés illégalement dans le monde du sport pour augmenter la masse musculaire. Les corticoïdes (ou corticostéroïdes) sont une classe de médicaments qui imitent le cortisol, une hormone naturelle produite par notre corps pour, entre autres, réguler l'inflammation. Leur but est purement thérapeutique et anti-inflammatoire.

Pourquoi mon médecin m'en a-t-il prescrit ?

Si un corticoïde inhalé vous a été prescrit, c'est parce que vous souffrez d'une maladie où l'inflammation chronique des voies respiratoires est le problème central. Les deux principales maladies concernées sont :

  1. L'Asthme : Chez les personnes asthmatiques, les bronches sont hyper-réactives. Au contact de certains déclencheurs (allergènes, pollution, fumée, air froid...), elles réagissent de manière excessive en s'enflammant. Cette inflammation persistante, même quand vous vous sentez bien, est le terrain fertile sur lequel se développent les crises d'asthme. Le corticoïde inhalé traite cette inflammation de fond pour rendre vos bronches moins réactives et donc prévenir les crises.
  2. La BPCO (Bronchopneumopathie Chronique Obstructive) : Souvent liée au tabagisme, la BPCO se caractérise par une inflammation permanente des bronches qui entraîne leur obstruction progressive. Les corticoïdes inhalés sont souvent prescrits (généralement en association avec un autre médicament, un bronchodilatateur) pour réduire cette inflammation, diminuer la fréquence des exacerbations (poussées sévères de la maladie) et améliorer la qualité de vie.

Le but de votre traitement n'est donc pas seulement de calmer vos symptômes actuels, mais de traiter la cause sous-jacente de ces symptômes pour vous protéger sur le long terme.

Quelle est la différence avec mon inhalateur bleu (de secours) ? L'information CAPITALE.

C'est sans doute le point le plus important à maîtriser pour bien gérer votre maladie. Vous avez probablement deux types d'inhalateurs, et ils ne sont pas interchangeables.

  • Le Corticoïde Inhalé (souvent de couleur orange, marron, violet, rouge) = LE TRAITEMENT DE FOND
    • Son Rôle : C'est votre bouclier protecteur. Il agit lentement pour réduire l'inflammation jour après jour. Il ne soulage pas une crise en cours.
    • Son Utilisation : Il doit être pris ABSOLUMENT TOUS LES JOURS, une ou deux fois par jour selon la prescription de votre médecin, MÊME ET SURTOUT QUAND TOUT VA BIEN. C'est justement parce que vous le prenez régulièrement que vous vous sentez bien. L'arrêter, c'est baisser votre bouclier et vous exposer à une nouvelle attaque (une crise).
    • Exemples : Fluticasone (Flixotide®), Budésonide (Pulmicort®), Béclométasone (Qvar®, Bécotide®), Ciclésonide (Alvesco®). Il est aussi souvent associé à un bronchodilatateur de longue durée d'action dans des inhalateurs "2 en 1" (ex: Symbicort®, Seretide®, Fostair®).
  • L'Inhalateur Bleu (ex: Ventoline®) = LE TRAITEMENT DE CRISE (ou de SECOURS)
    • Son Rôle : C'est votre extincteur. Il agit très rapidement (en quelques minutes) pour ouvrir les bronches qui se sont contractées et soulager immédiatement les symptômes d'une crise (sifflements, oppression thoracique, essoufflement).
    • Son Utilisation : Il doit être utilisé UNIQUEMENT EN CAS DE BESOIN, lorsque les symptômes apparaissent. Il ne traite pas l'inflammation. Si vous avez besoin de l'utiliser de plus en plus souvent, c'est le signe que votre inflammation n'est pas bien contrôlée et que votre traitement de fond doit être réévalué par votre médecin.

En résumé : Le traitement de fond prévient l'incendie, le traitement de crise éteint les flammes. Vous avez besoin des deux, mais pour des raisons très différentes.

2. Utilisation Pratique : "Comment bien l'utiliser ?"

Un médicament n'est efficace que s'il est bien administré. Pour les corticoïdes inhalés, la technique d'inhalation est la clé du succès.

La bonne technique : un prérequis à l'efficacité

Il existe plusieurs types d'inhalateurs. Il est essentiel que votre médecin ou votre pharmacien vous montre comment utiliser le vôtre et vérifie votre technique.

  • Les Aérosols-doseurs (ou "puffers") :
    1. Retirez le capuchon et agitez vigoureusement l'inhalateur.
    2. Expirez profondément, videz vos poumons.
    3. Placez l'embout dans votre bouche et serrez les lèvres autour.
    4. Commencez à inspirer lentement et profondément par la bouche et, juste après le début de l'inspiration, appuyez fermement sur la cartouche pour libérer une dose.
    5. Continuez d'inspirer jusqu'à remplir vos poumons.
    6. Retirez l'inhalateur, gardez la bouche fermée et retenez votre souffle pendant 10 secondes (ou aussi longtemps que possible).
    7. Expirez lentement.
  • Utilisation avec une Chambre d'Inhalation :
    La chambre d'inhalation (un réservoir en plastique) est fortement recommandée avec les aérosols-doseurs. Elle élimine le problème de coordination entre l'appui et l'inspiration et permet au médicament de mieux se déposer dans les poumons.
    1. Agitez l'aérosol et insérez-le dans la chambre.
    2. Expirez profondément.
    3. Placez l'embout de la chambre dans votre bouche.
    4. Appuyez une fois sur l'aérosol pour libérer la dose dans la chambre.
    5. Inspirez lentement et profondément par l'embout.
    6. Retenez votre souffle 10 secondes, puis expirez.
  • Les Inhalateurs de Poudre Sèche (Diskus, Turbuhaler, etc.) :
    La technique est différente : l'inspiration doit être rapide et puissante.
    1. Chargez la dose en suivant les instructions spécifiques à votre appareil (ex: tourner une molette, baisser un levier). N'agitez jamais un inhalateur de poudre.
    2. Expirez profondément, loin de l'embout.
    3. Placez l'embout dans votre bouche.
    4. Inspirez fort et profondément. Vous devez sentir la poudre entrer.
    5. Retenez votre souffle 10 secondes, puis expirez.

Le Geste Essentiel à ne JAMAIS Oublier

Après CHAQUE utilisation de votre corticoïde inhalé, rincez-vous la bouche avec de l'eau, gargarisez-vous, puis recrachez l'eau. Ne l'avalez pas.

Pourquoi est-ce si important ? Une petite partie du médicament se dépose inévitablement dans la bouche et la gorge. Ce simple geste permet d'éliminer ces résidus et de prévenir 99% des effets secondaires locaux (voir section 4). C'est une habitude simple à prendre qui fait toute la différence.

Posologie, Fréquence et Oubli

  • Fréquence : Suivez la prescription de votre médecin (généralement une ou deux bouffées, matin et/ou soir). Essayez de prendre votre traitement à des heures fixes pour en faire une routine, comme vous brosser les dents.
  • Régularité : Nous ne le répéterons jamais assez, la régularité est la clé. Le traitement agit en constituant une protection anti-inflammatoire continue. Manquer des doses, c'est créer des brèches dans ce bouclier.
  • Que faire si j'oublie une dose ? Pas de panique. Prenez la dose oubliée dès que vous vous en rendez compte. Cependant, s'il est presque l'heure de la dose suivante, sautez la dose oubliée et reprenez votre rythme normal. Ne doublez jamais la dose pour compenser. En cas de doute, votre pharmacien saura vous conseiller.

3. Efficacité et Délais : "Est-ce que ça marche ?"

Quand vais-je sentir une amélioration ?

C'est un point essentiel pour ne pas vous décourager. Contrairement à l'inhalateur bleu de secours qui agit en quelques minutes, le corticoïde inhalé est un traitement de fond. Son effet n'est pas immédiat.

  • Vous pourrez commencer à sentir une légère amélioration après plusieurs jours de traitement régulier.
  • L'efficacité maximale, avec un contrôle optimal de l'inflammation, est généralement atteinte après 2 à 4 semaines d'utilisation quotidienne.

Soyez patient et assidu. Ce n'est pas un sprint, mais un marathon. Chaque dose que vous prenez construit la protection dont vos poumons ont besoin pour être calmes et stables sur le long terme.

Comment savoir si le traitement fonctionne ?

Le succès du traitement se mesure par une amélioration globale de votre qualité de vie. Les signes qui ne trompent pas :

  • Vos symptômes quotidiens (toux, sifflements, essoufflement) diminuent ou disparaissent.
  • Vous ne vous réveillez plus la nuit à cause de votre respiration.
  • Vous avez de moins en moins besoin d'utiliser votre inhalateur bleu de secours. C'est un excellent indicateur ! L'objectif est de l'utiliser moins de deux fois par semaine.
  • Vous tolérez mieux l'effort : monter les escaliers, faire du sport ou jouer avec vos enfants devient plus facile.
  • Les crises deviennent rares, voire inexistantes.

4. Effets Secondaires et Sécurité : "Est-ce dangereux ?" (La plus grande source d'inquiétude)

La peur des "corticoïdes" est souvent liée aux effets secondaires des traitements pris en comprimés à fortes doses et sur de longues durées. Avec les corticoïdes inhalés, la situation est radicalement différente. La dose est des centaines de fois plus faible et elle est délivrée localement, ce qui limite considérablement le passage dans le sang et donc les effets sur le reste du corps.

Soyons transparents et abordons point par point vos craintes légitimes.

Les effets secondaires locaux (les plus courants et faciles à prévenir)

Ce sont les seuls effets que la plupart des patients rencontrent, et ils sont généralement bénins.

  • Voix rauque ou enrouée.
  • Irritation de la gorge.
  • Muguet buccal (candidose) : une infection à champignon bénigne qui se manifeste par des dépôts blanchâtres dans la bouche.

La bonne nouvelle ? Le rinçage de bouche systématique après chaque prise permet d'éviter très efficacement l'apparition de ces effets. Si malgré cela, ils persistent, parlez-en à votre médecin.

Les effets secondaires systémiques (rares aux doses habituelles)

C'est ici que se concentrent les plus grandes angoisses. Il est important de les adresser avec des faits.

  • "Vais-je prendre du poids ?"
    La réponse est NON. Le risque de prise de poids est quasi inexistant avec les corticoïdes inhalés aux doses standards prescrites pour l'asthme et la BPCO. La quantité de médicament qui passe dans le sang est trop infime pour provoquer les effets métaboliques (rétention d'eau, augmentation de l'appétit) associés aux corticoïdes en comprimés. Au contraire, en contrôlant mieux votre maladie, vous pourrez être plus actif physiquement, ce qui est excellent pour le maintien de votre poids de forme.
  • "Et le risque d'ostéoporose, de cataracte, de fragilité de la peau ?"
    Ces risques sont réels avec la corticothérapie orale au long cours. Avec les corticoïdes inhalés, ce risque est très faible et n'est une préoccupation que pour les patients nécessitant de très fortes doses, sur de très nombreuses années. Pour l'immense majorité des patients, le bénéfice de contrôler sa maladie respiratoire l'emporte de très loin sur ces risques potentiels et faibles. Un asthme ou une BPCO mal contrôlés vous exposent à des crises sévères, à une dégradation de votre fonction pulmonaire et à un besoin de cures de corticoïdes en comprimés, qui, eux, présentent de vrais risques. Votre traitement de fond vous protège de cela.
  • Le cas spécifique des enfants : "Mon enfant va-t-il arrêter de grandir ?"
    C'est une préoccupation majeure et légitime pour tous les parents. Des études ont montré qu'à fortes doses, les corticoïdes inhalés peuvent entraîner un très léger ralentissement de la vitesse de croissance (de l'ordre de 1 cm sur la taille finale à l'âge adulte). Cependant, il faut mettre cela en perspective avec un fait bien plus important : un asthme mal contrôlé est bien plus néfaste pour la croissance et le développement général de l'enfant. Les crises à répétition, le manque de sommeil et la limitation des activités physiques ont un impact bien plus grand. L'objectif du traitement est de permettre à l'enfant d'avoir une vie et une croissance parfaitement normales. Le médecin cherchera toujours la plus petite dose efficace pour y parvenir.

5. Questions sur le Long Terme et le Mode de Vie

Devrai-je en prendre toute ma vie ?

Cela dépend de la sévérité et de la nature de votre maladie. L'asthme et la BPCO sont des maladies chroniques. Pour beaucoup de patients, le traitement de fond est donc un compagnon au long cours.
Cependant, votre traitement n'est pas figé. Votre médecin l'évaluera régulièrement et cherchera toujours à trouver la dose minimale efficace pour vous. Parfois, si le contrôle est parfait depuis longtemps, une diminution progressive peut être envisagée, toujours sous stricte surveillance médicale.

Puis-je arrêter si je me sens mieux ?

NON, SURTOUT PAS SANS AVIS MÉDICAL ! C'est peut-être le piège le plus dangereux. Se sentir bien est la preuve que le traitement fonctionne, pas qu'il est devenu inutile. L'inflammation est une braise qui couve silencieusement. Arrêter votre traitement, c'est comme arrêter de surveiller cette braise et la laisser se ranimer en un incendie : une crise d'asthme potentiellement grave.

Puis-je prendre mon traitement pendant la grossesse et l'allaitement ?

OUI, et c'est même primordial. Il est essentiel de continuer votre traitement par corticoïdes inhalés pendant la grossesse. Un asthme non contrôlé représente un risque bien plus grand pour la mère (pré-éclampsie) et pour le bébé (faible poids de naissance, prématurité) qu'un traitement bien suivi. La plupart des corticoïdes inhalés sont considérés comme sûrs durant la grossesse et l'allaitement. Parlez-en à votre médecin pour être totalement rassurée.

Puis-je faire du sport ?

UN GRAND OUI ! C'est même l'un des principaux objectifs de votre traitement. En contrôlant l'inflammation et en prévenant les crises, les corticoïdes inhalés vous permettent de vivre une vie pleine et active, ce qui inclut la pratique sportive. Le sport est d'ailleurs excellent pour votre santé respiratoire et générale.

Conclusion : Votre traitement, votre allié

Votre traitement par corticoïdes inhalés n'est pas un ennemi ou un mal nécessaire. C'est votre allié le plus précieux dans la gestion de votre maladie respiratoire. Il vous protège silencieusement chaque jour, vous permet de respirer plus librement, de vivre sans la peur constante de la prochaine crise et de vous adonner aux activités que vous aimez.

En comprenant son rôle, en maîtrisant sa technique d'utilisation et en étant assidu, vous vous donnez le pouvoir de devenir l'acteur principal de votre santé. N'hésitez jamais à poser des questions à votre médecin ou à votre pharmacien. Ils sont là pour vous accompagner. Respirez, vous êtes sur la bonne voie.

Dr. Dominique HOLCMAN
Médecin généraliste
Médecin généraliste depuis plus de 30 ans, le Dr. Holcman est partenaire et rédacteur chez Biloba. Engagé dans des actions humanitaires, il met son expertise au service de tous, avec une attention particulière portée à l'écoute, à la prévention et à l'accès aux soins.
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