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Rhinovirus : votre guide complet pour comprendre et vaincre le rhume

Publié le 
July 20, 2025
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  1. Le rhinovirus est la cause principale (plus de 50%) des rhumes banals, caractérisés par des symptômes tels que mal de gorge, nez qui coule, éternuements, nez bouché, toux légère et fatigue modérée.
  2. Il n'existe aucun traitement antiviral spécifique contre le rhinovirus ; le traitement est uniquement symptomatique avec repos, hydratation, lavages de nez et paracétamol pour la fièvre ou les douleurs légères.
  3. Un rhume typique dure en moyenne 7 à 10 jours, avec une phase aiguë durant les 3 premiers jours et une toux résiduelle possible jusqu'à deux semaines.
  4. Consultez un médecin si la fièvre dépasse 38,5°C pendant plus de 3 jours, si les symptômes s'aggravent après 5 à 7 jours, ou si vous avez des difficultés respiratoires ou douleurs intenses ; la vigilance est accrue pour les nourrissons et les personnes fragiles.
  5. Pour éviter la contagion, adoptez les gestes barrières : lavage fréquent des mains, éternuer/tousser dans le coude, usage de mouchoirs jetables, aération régulière et éviter le partage d'objets personnels.

Le Rhinovirus : Votre Guide Complet sur le Rhume Banal

Nez qui coule, gorge qui gratte, éternuements à répétition… Ces symptômes vous sont familiers ? Vous vous demandez probablement ce que vous avez, combien de temps cela va durer et, surtout, comment vous sentir mieux le plus rapidement possible. Dans la grande majorité des cas, le coupable a un nom : le rhinovirus.

Ce guide est conçu pour vous. Il ne s'agit pas d'un cours de virologie complexe, mais d'un ensemble de réponses claires, pratiques et rassurantes pour vous aider à comprendre et à gérer ce petit désagrément de la vie quotidienne.

1. "Est-ce que c'est ça que j'ai ?" - Apprendre à identifier le rhume

La première étape est de mettre un nom sur ce que vous ressentez. Savoir si vos symptômes correspondent à un simple rhume permet de vous rassurer et d'adopter les bons réflexes.

Qu'est-ce que le rhinovirus, en langage simple ?

Imaginez une immense famille de virus, les "virus du rhume". Le rhinovirus en est le membre le plus célèbre et de loin le plus courant. Il est responsable de plus de 50% de tous les rhumes chez l'adulte et l'enfant.

Pour faire simple, voici l'équation à retenir : dans la grande majorité des cas, une infection à rhinovirus = un rhume banal. C'est une infection virale bénigne des voies respiratoires supérieures (nez, gorge, sinus). Bien que désagréable, elle est sans gravité pour la plupart des gens en bonne santé.

Quels sont les symptômes exacts du rhume ?

Les symptômes du rhume apparaissent généralement un à trois jours après l'infection et suivent une progression assez classique. Vous pouvez ressentir tout ou partie des signes suivants :

  • Mal de gorge : C'est souvent le premier invité indésirable. Une sensation de picotement, d'irritation ou de douleur légère à la déglutition qui annonce l'arrivée du rhume.
  • Nez qui coule (rhinorrhée) : Au début, les sécrétions sont claires et très liquides, comme de l'eau. C'est la phase où l'on a l'impression que son nez est une fontaine inépuisable.
  • Éternuements : Fréquents et en salves, surtout au début de l'infection. C'est une réaction de votre corps pour expulser le virus.
  • Nez bouché (congestion nasale) : Après un jour ou deux, les sécrétions peuvent s'épaissir et devenir blanchâtres ou jaunâtres. L'inflammation des muqueuses nasales provoque cette sensation de nez bouché qui peut rendre la respiration difficile, surtout la nuit.
  • Toux légère : Il s'agit généralement d'une toux sèche et irritative au début, qui peut devenir un peu plus grasse par la suite, due à l'écoulement des sécrétions dans l'arrière-gorge.
  • Fatigue modérée : Vous pouvez vous sentir un peu "raplapla", moins énergique que d'habitude, mais sans l'épuisement extrême caractéristique d'autres maladies.
  • Maux de tête et douleurs légères : Une pression au niveau du front ou une sensation de lourdeur dans la tête sont possibles.
  • Fièvre légère : La fièvre est rare chez les adultes atteints d'un rhume. Si elle est présente, elle dépasse rarement 38°C. Elle est en revanche plus fréquente chez les jeunes enfants.

Quelle est la différence avec la grippe ou la COVID-19 ?

C'est la question que tout le monde se pose, et elle est cruciale pour savoir comment réagir. Le tableau ci-dessous vous aidera à y voir plus clair.

CaractéristiqueRhume (Rhinovirus)Grippe (Influenza)COVID-19 (SARS-CoV-2)ApparitionProgressive, sur 1 à 2 jours.Brutale, en quelques heures.Variable, souvent progressive.FièvreRare ou faible (< 38°C) chez l'adulte.Fréquente et élevée (> 38,5°C), frissons.Fréquente, mais peut être modérée ou absente.CourbaturesLégères, si présentes.Intenses et généralisées. On se sent "cassé".Fréquentes, parfois sévères.FatigueModérée. On peut continuer ses activités.Extrême, cloue au lit.Très variable, de légère à écrasante et durable.Symptômes ORLDominants : nez qui coule, nez bouché, mal de gorge.Souvent présents mais moins centraux.Toux sèche et mal de gorge fréquents. Nez qui coule possible.TouxLégère à modérée.Sèche et intense, souvent persistante.Sèche et persistante, peut s'accompagner d'essoufflement.Signes spécifiquesAucun.Aucun signe vraiment unique.Perte de goût et/ou d'odorat (très évocateur), essoufflement.

En résumé : si vos symptômes sont apparus progressivement, se concentrent sur votre nez et votre gorge et que vous n'avez pas de forte fièvre ni de courbatures invalidantes, il est très probable que vous ayez un simple rhume causé par un rhinovirus.

2. "Comment me soigner pour aller mieux vite ?" - Les solutions pratiques

Une fois le diagnostic posé, votre objectif est simple : vous sentir mieux le plus vite possible. La bonne nouvelle, c'est qu'il y a beaucoup de choses que vous pouvez faire vous-même.

Quel est le traitement ? Le message clé à retenir

Soyons directs : il n'existe aucun médicament antiviral capable de tuer le rhinovirus. Votre système immunitaire est le seul à pouvoir l'éliminer, et il le fait très bien tout seul.

Le traitement du rhume est donc entièrement symptomatique. L'objectif n'est pas de guérir la maladie plus vite, mais de soulager les symptômes désagréables pour que vous puissiez traverser l'infection plus confortablement.

Les antibiotiques, est-ce que ça marche ?

La réponse est un NON catégorique et absolu. Les antibiotiques sont des médicaments conçus pour tuer les bactéries. Le rhume est causé par un virus. Prendre des antibiotiques pour un rhume est donc :

  1. Totalement inefficace : C'est comme utiliser une clé pour ouvrir une serrure à code. Ça ne fonctionnera jamais.
  2. Dangereux : Cela contribue à l'antibiorésistance, un problème de santé publique majeur qui rend les futures infections bactériennes (les vraies !) beaucoup plus difficiles à soigner.

Ne demandez jamais d'antibiotiques pour un rhume et n'utilisez pas ceux qui traînent dans votre armoire à pharmacie.

Que puis-je faire moi-même à la maison ? Le plan d'action

Voici les piliers de votre convalescence, des gestes simples mais redoutablement efficaces.

  • 1. Le repos : Votre meilleur allié
    Lutter contre un virus, même banal, demande de l'énergie à votre corps. Ralentir le rythme, éviter les efforts physiques intenses, et dormir suffisamment (voire faire des siestes) permet à votre système immunitaire de concentrer toutes ses forces sur l'élimination du rhinovirus. Ne vous sentez pas coupable de lever le pied : c'est la chose la plus productive que vous puissiez faire pour guérir.
  • 2. L'hydratation : La clé pour fluidifier
    Boire est fondamental. Une bonne hydratation permet de :
    • Fluidifier le mucus : Des sécrétions plus liquides sont plus faciles à évacuer, ce qui aide à déboucher le nez et à calmer la toux.
    • Apaiser la gorge : Les boissons chaudes soulagent l'irritation.
    • Compenser les pertes en eau : Même une fièvre légère fait transpirer.
    • Quoi boire ? De l'eau, des tisanes (tilleul, thym, camomille), des bouillons de légumes ou de poule chauds et réconfortants.
  • 3. Gérer les symptômes au cas par cas :

Pour le nez bouché et qui coule :

  • Lavages de nez : C'est le geste le plus efficace. Utilisez un spray d'eau de mer hypertonique (qui décongestionne) ou du sérum physiologique pour nettoyer vos fosses nasales, évacuer le mucus et les virus. Faites-le plusieurs fois par jour.
  • Inhalations de vapeur : Penchez-vous au-dessus d'un bol d'eau chaude (non bouillante !) avec une serviette sur la tête pendant 5 à 10 minutes. La vapeur humide aide à décongestionner et à apaiser les muqueuses irritées. Vous pouvez y ajouter quelques gouttes d'huile essentielle d'eucalyptus radié ou de ravintsara (demandez conseil à votre pharmacien, contre-indiqué chez les enfants et femmes enceintes).
  • Surélever la tête pour dormir : Ajoutez un oreiller supplémentaire pour que votre tête soit plus haute que votre corps. La gravité aidera à drainer les sécrétions et à mieux respirer.
  • Humidifier l'air : Un humidificateur dans la chambre peut faire des merveilles, surtout si l'air est sec à cause du chauffage.

Pour le mal de gorge :

  • Gargarismes : Mélangez une demi-cuillère à café de sel dans un verre d'eau tiède et gargarisez-vous avec cette solution 2 à 3 fois par jour. Le sel a un léger effet anti-inflammatoire et nettoyant.
  • Le miel : Une cuillère de miel pur (sauf pour les enfants de moins d'un an) dans une tisane ou seule apaise l'irritation et calme la toux grâce à ses propriétés adoucissantes et légèrement antiseptiques.
  • Pastilles pour la gorge : Elles stimulent la production de salive et contiennent souvent des agents apaisants ou anesthésiants locaux.

Pour les douleurs et la fièvre légère :

  • Le paracétamol : C'est le médicament de premier choix pour soulager les maux de tête et faire baisser une petite fièvre. Respectez scrupuleusement la posologie (dose et intervalle entre les prises) indiquée sur la notice pour éviter tout risque pour votre foie.

3. "Combien de temps ça va durer ?" - La gestion des attentes

Savoir à quoi s'attendre permet de patienter sans s'inquiéter. La chronologie d'un rhume est assez prévisible.

  • Durée typique : Un rhume non compliqué dure en moyenne entre 7 et 10 jours.
  • L'évolution classique des symptômes :
  • Jours 1-3 : C'est la phase de pic. Le mal de gorge, les éternuements et le nez qui coule sont à leur maximum. C'est là que vous vous sentez le plus mal.
  • Jours 4-7 : L'amélioration commence. Le mal de gorge disparaît, le nez commence à se déboucher, mais la toux peut s'installer ou persister. Les sécrétions nasales peuvent s'épaissir.
  • Jours 8-10 (et plus) : La plupart des symptômes ont disparu. Il est très courant qu'une toux résiduelle ou un léger encombrement nasal persistent pendant une semaine ou deux supplémentaires. Ce n'est pas un signe de complication, mais simplement le temps nécessaire pour que les muqueuses respiratoires guérissent complètement.

4. "Quand dois-je m'inquiéter et appeler un médecin ?" - Les signaux d'alerte

L'automédication est appropriée pour un rhume banal, mais il est essentiel de savoir reconnaître les situations qui nécessitent un avis médical. Ne pas consulter dans ces cas peut retarder le diagnostic d'une complication ou d'une autre maladie.

Pour un adulte, consultez si :

  • La fièvre est élevée (supérieure à 38,5°C) et persiste plus de 3 jours, ou si elle apparaît après quelques jours d'amélioration. Cela peut signer une surinfection bactérienne.
  • Vous avez des difficultés à respirer, un essoufflement ou une sensation d'oppression dans la poitrine. Un rhume n'affecte normalement pas la capacité à respirer profondément.
  • Vous ressentez une douleur intense au niveau du visage (sinus), des oreilles, ou de la poitrine.
  • Vos symptômes s'aggravent brutalement après 5 à 7 jours au lieu de s'améliorer (par exemple, retour de la fièvre, toux qui devient très productive et douloureuse).
  • Vos symptômes n'ont montré aucune amélioration après 10 jours.

Pour un enfant (et surtout un nourrisson), la vigilance est primordiale. Consultez immédiatement si :

  • Il a des difficultés à respirer : Observez ses narines (elles se dilatent à chaque inspiration), sa poitrine (la peau se creuse entre ou sous les côtes), ou si sa respiration est rapide et sifflante.
  • Il refuse de s'alimenter ou de boire pendant plusieurs heures. Le risque de déshydratation est très rapide chez les tout-petits.
  • Il présente des signes de déshydratation : moins de couches mouillées que d'habitude (sèches pendant plus de 6-8h), absence de larmes quand il pleure, bouche sèche.
  • Il est anormalement somnolent, apathique, difficile à réveiller ou au contraire très irritable et inconsolable.
  • Il a une fièvre élevée, surtout s'il a moins de 3 mois (toute fièvre chez un nourrisson de moins de 3 mois nécessite un avis médical urgent).

5. "Comment éviter de le transmettre à ma famille ?" - La prévention de la contagion

Être malade est une chose, mais contaminer tout son entourage en est une autre. Le rhinovirus est très contagieux, mais des gestes simples, devenus célèbres, peuvent briser la chaîne de transmission.

  • Le lavage des mains : Le geste N°1
    Le rhinovirus se transmet par les gouttelettes respiratoires (toux, éternuements) mais aussi et surtout par contact direct ou indirect. Vous vous mouchez, touchez une poignée de porte, et la personne suivante qui la touche porte le virus à son visage. Lavez-vous les mains très fréquemment avec de l'eau et du savon pendant au moins 20 secondes, ou utilisez une solution hydroalcoolique. Faites-le systématiquement après vous être mouché, avoir toussé ou éternué.
  • Tousser et éternuer dans son coude
    Plutôt que dans vos mains, ce qui contaminerait tout ce que vous touchez ensuite.
  • Utiliser des mouchoirs en papier à usage unique
    Mouchez-vous dans un mouchoir, jetez-le immédiatement dans une poubelle fermée, puis lavez-vous les mains.
  • Aérer régulièrement les pièces
    Ouvrez grand les fenêtres au moins 10 minutes, plusieurs fois par jour, pour renouveler l'air et diminuer la concentration de virus en suspension.
  • Éviter de partager
    Ne partagez pas vos verres, couverts, serviettes de toilette, ou tout autre objet personnel pendant la période de contagion.

6. "Est-ce que c'est dangereux pour certaines personnes ?" - Risques et complications

Pour l'immense majorité des gens, la réponse est non. Un rhume est une nuisance, pas un danger. Cependant, pour certaines populations plus fragiles, un "simple rhume" peut ouvrir la porte à des complications plus sérieuses.

Qui est plus à risque de complications ?

  • Les nourrissons et très jeunes enfants : Leur système immunitaire est immature et leurs voies respiratoires sont très étroites.
  • Les personnes âgées : Leur système immunitaire peut être moins réactif.
  • Les personnes asthmatiques : Le rhinovirus est un déclencheur majeur et bien connu de crises d'asthme. L'inflammation causée par le virus peut aggraver leur condition de manière significative.
  • Les personnes atteintes de maladies chroniques : Notamment de maladies respiratoires (comme la BPCO) ou cardiaques.
  • Les personnes immunodéprimées : Celles dont le système immunitaire est affaibli par une maladie (VIH) ou un traitement (chimiothérapie, anti-rejet).

Quelles sont les complications possibles ?

Quand le rhume se complique, c'est souvent à cause d'une surinfection bactérienne. Le virus a affaibli les défenses locales, laissant le champ libre aux bactéries.

  • La sinusite aiguë : Inflammation et infection des sinus. Elle se manifeste par une douleur faciale pulsatile (au front, sous les yeux), une sensation de pression, un nez bouché persistant avec des écoulements jaunes/verts et parfois un retour de la fièvre.
  • L'otite moyenne aiguë : Très fréquente chez les enfants. L'inflammation bloque la trompe d'Eustache, le petit canal qui relie l'arrière du nez à l'oreille. Cela provoque une accumulation de liquide derrière le tympan, entraînant une douleur vive à l'oreille et de la fièvre.
  • La bronchite ou la bronchiolite : Le virus peut "descendre" dans les voies respiratoires inférieures. La bronchiolite est une infection des petites bronches (bronchioles) qui touche spécifiquement les nourrissons de moins de 2 ans et peut causer une détresse respiratoire.

Conclusion : Le rhume, un mal pour un bien ?

Le rhinovirus est un compagnon quasi inévitable de nos vies. S'il est la cause de millions de journées de travail et d'école manquées, il est, dans son immense majorité, une infection bénigne et autolimitée.

Retenez l'essentiel : reposez-vous, hydratez-vous, et traitez les symptômes pour votre confort. N'oubliez jamais que les antibiotiques sont inutiles. Apprenez à reconnaître les signaux d'alerte qui doivent vous pousser à consulter, en particulier pour les plus fragiles. Et en attendant que votre système immunitaire fasse son travail, soyez patient avec votre corps. Il mène une bataille pour vous, et il la gagnera.

Dr. Dominique HOLCMAN
Médecin généraliste
Médecin généraliste depuis plus de 30 ans, le Dr. Holcman est partenaire et rédacteur chez Biloba. Engagé dans des actions humanitaires, il met son expertise au service de tous, avec une attention particulière portée à l'écoute, à la prévention et à l'accès aux soins.
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