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Rhinorrhée : Comprendre et soulager son nez qui coule

Publié le 
July 21, 2025
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  1. La rhinorrhée est souvent causée par des infections virales (rhume, grippe), des allergies, des irritants environnementaux, ou une sinusite.
  2. La couleur de l'écoulement nasal donne des indices : clair au début, blanc épais en défense immunitaire, jaune/vert souvent viral et normal, et traces de sang généralement dues à l'irritation.
  3. Les solutions efficaces incluent le lavage nasal régulier avec du sérum physiologique, une bonne hydratation, l'humidification de l'air, les inhalations, le repos, et un usage prudent des médicaments en vente libre.
  4. Consultez un médecin si les symptômes durent plus de 10-14 jours, si la fièvre est élevée et persistante, en cas de douleur intense, d'écoulement unilatéral ou après un traumatisme crânien.
  5. Pour prévenir, adoptez une hygiène rigoureuse, gérez les allergies, renforcez votre système immunitaire et maintenez un environnement sain et bien ventilé.

Rhinorrhée : Le guide complet pour comprendre et soulager votre nez qui coule

Le nez qui coule, ou rhinorrhée dans le jargon médical, est l'un des symptômes les plus courants et universels. Qu'il s'agisse d'un simple goutte-à-goutte agaçant ou d'un écoulement abondant, ce désagrément soulève de nombreuses questions : Pourquoi moi ? Est-ce que c'est grave ? Que puis-je faire pour que ça s'arrête ?

Cet article est conçu pour vous guider pas à pas, des réponses immédiates pour vous soulager aux signes qui doivent vous alerter, en passant par les solutions pour prévenir les récidives.

Niveau 1 : Compréhension et Soulagement Immédiat

Cette section répond à vos questions les plus urgentes. Vous y trouverez les causes probables de votre écoulement nasal, la signification de sa couleur et, surtout, des solutions concrètes à appliquer dès maintenant.

1. Pourquoi j'ai le nez qui coule ? Les causes, des plus fréquentes aux plus rares

Votre nez est une formidable barrière de protection. Il filtre, réchauffe et humidifie l'air que vous respirez. Lorsqu'il est attaqué ou irrité, il produit du mucus en plus grande quantité pour se défendre et évacuer les intrus. Voici les principaux coupables :

  • Les infections virales (la cause n°1) :
    • Le rhume (rhinopharyngite) : C'est de loin la cause la plus fréquente. Plus de 200 virus différents peuvent en être responsables. L'écoulement est d'abord clair, puis s'épaissit au fil des jours.
    • La grippe (influenza) : Similaire au rhume, mais généralement accompagnée de symptômes plus intenses comme une forte fièvre, des courbatures et une fatigue importante.
  • Les allergies (rhinite allergique) : Votre système immunitaire réagit de manière excessive à une substance inoffensive (un allergène). L'écoulement est typiquement très clair, liquide comme de l'eau, et s'accompagne souvent d'éternuements en série, de démangeaisons du nez et des yeux.
    • Allergies saisonnières : Le fameux "rhume des foins", lié aux pollens d'arbres, de graminées ou d'herbacées.
    • Allergies perannuelles (toute l'année) : Liées aux acariens, aux poils d'animaux (chat, chien), aux moisissures ou aux blattes.
  • Les irritants environnementaux (rhinite non allergique) : Votre nez réagit à une agression physique ou chimique, sans implication du système immunitaire allergique.
    • La fumée de cigarette (active ou passive).
    • La pollution atmosphérique.
    • Les odeurs fortes (parfums, produits ménagers).
    • L'air froid et sec, qui assèche les muqueuses et les pousse à surproduire du mucus pour se protéger.
  • La sinusite : Il s'agit d'une inflammation ou d'une infection des sinus, les cavités osseuses situées autour du nez. Elle fait souvent suite à un rhume qui s'est compliqué. L'écoulement peut devenir épais, purulent (jaune/vert) et s'accompagner d'une sensation de pression ou de douleur au niveau du visage.
  • Autres causes possibles :
    • Rhinite vasomotrice : Une réaction à des changements de température, à l'humidité ou à la consommation d'aliments chauds ou épicés.
    • Effets secondaires de médicaments : Certains traitements pour l'hypertension, des anti-inflammatoires ou des décongestionnants nasaux utilisés en excès peuvent provoquer un écoulement.
    • Changements hormonaux : La grossesse peut parfois entraîner une rhinite persistante.

2. Que signifie la couleur de mon écoulement nasal ?

C'est une source d'inquiétude fréquente, mais la couleur est avant tout un indicateur de ce qui se passe à l'intérieur de votre nez.

  • Clair et liquide : C'est le début ! Typique des premiers jours d'un rhume, d'une réaction allergique ou d'une simple irritation. Votre corps produit de l'eau et des protéines pour "rincer" l'intrus.
  • Blanc et épais : Le combat a commencé. L'écoulement ralentit et devient plus trouble. Cela signifie que les cellules de votre système immunitaire, notamment les globules blancs, affluent pour combattre l'infection. C'est un signe que votre corps se défend bien.
  • Jaune ou verdâtre : Idée reçue à déconstruire : Non, un écoulement jaune ou vert ne signifie pas automatiquement que vous avez besoin d'antibiotiques ! Cette couleur est due à la présence massive de globules blancs morts (neutrophiles) et d'autres débris cellulaires évacués après avoir combattu le virus. C'est une phase naturelle et normale de la plupart des rhumes, qui survient après quelques jours. La couleur indique simplement l'intensité de la réponse immunitaire, pas nécessairement la présence d'une bactérie.
  • Rosé, rouge ou avec des traces de sang : Pas de panique dans la majorité des cas. À force de vous moucher, les petits vaisseaux sanguins de la muqueuse nasale, déjà irritée et enflammée, peuvent se rompre. C'est très fréquent, surtout si l'air est sec. Un lavage nasal doux et l'application d'une pommade grasse à l'entrée des narines peuvent aider.

3. Que puis-je faire moi-même ? Les remèdes et solutions pratiques

Vous pouvez agir efficacement pour soulager les symptômes et accélérer la guérison.

  • Le lavage nasal : votre meilleur allié
    C'est le geste le plus important. Il permet de :
    • Nettoyer : Évacuer le mucus, les microbes, les allergènes et les irritants.
    • Humidifier : Apaiser la muqueuse irritée.
    • Décongestionner : Faciliter la respiration.
    • Comment faire ? Utilisez du sérum physiologique (en unidoses) ou un spray d'eau de mer (isotonique pour un lavage doux, hypertonique pour un effet décongestionnant plus marqué). Penchez la tête sur le côté au-dessus d'un lavabo, injectez la solution dans la narine supérieure. Le liquide doit ressortir par la narine inférieure. Répétez de l'autre côté. Faites-le 2 à 4 fois par jour.
  • Hydratez-vous de l'intérieur :
    Boire beaucoup (eau, tisanes, bouillons chauds) permet de fluidifier les sécrétions nasales. Un mucus plus liquide est plus facile à évacuer, ce qui évite qu'il ne stagne et ne favorise une surinfection.
  • Humidifiez l'air ambiant :
    Un air sec aggrave l'irritation. Utilisez un humidificateur d'air, surtout dans votre chambre la nuit. Vous pouvez aussi simplement poser un bol d'eau sur un radiateur ou faire sécher votre linge à l'intérieur.
  • Les inhalations de vapeur d'eau :
    Penchez-vous au-dessus d'un bol d'eau très chaude (mais non bouillante pour éviter les brûlures), une serviette sur la tête, et respirez les vapeurs pendant 5 à 10 minutes. Cela aide à décongestionner et à apaiser les muqueuses.
  • Le repos : l'arme secrète :
    Si votre nez qui coule est dû à une infection, votre corps dépense une énergie considérable pour se battre. Le repos permet à votre système immunitaire de travailler à pleine capacité.
  • Les médicaments en vente libre (avec prudence) :
    • Pour les allergies : Les antihistaminiques oraux sont efficaces.
    • Pour la décongestion : Les sprays décongestionnants (vasoconstricteurs) peuvent soulager rapidement un nez très bouché. Attention : Ne les utilisez jamais plus de 3 à 5 jours consécutifs, au risque de provoquer une "rhinite médicamenteuse", c'est-à-dire un nez bouché chronique à l'arrêt du traitement.

Niveau 2 : Évaluation du Risque et Décision Médicale

La plupart des rhinorrhées sont bénignes. Cependant, certains signes doivent vous inciter à prendre un avis médical pour écarter une complication ou une cause plus sérieuse.

4. Est-ce que c'est grave ? Quand dois-je consulter un médecin ?

Soyez attentif aux signaux d'alerte suivants. Si vous présentez un ou plusieurs de ces symptômes, il est recommandé de consulter votre médecin traitant.

  • La durée : Si l'écoulement nasal et les autres symptômes persistent plus de 10 à 14 jours sans aucune signe d'amélioration. Un rhume classique s'améliore généralement en une semaine.
  • La fièvre : Une fièvre élevée (supérieure à 38,5°C) qui dure plus de 3 jours, ou une fièvre qui réapparaît après avoir disparu quelques jours (signe possible de surinfection bactérienne).
  • La douleur : Une douleur intense et localisée au niveau du visage (front, joues, autour des yeux), des dents de la mâchoire supérieure, ou un mal de tête sévère et pulsatile, surtout quand vous penchez la tête en avant. Cela peut indiquer une sinusite aiguë. Une douleur à l'oreille peut signaler une otite.
  • L'écoulement unilatéral : Un écoulement qui ne provient que d'une seule narine. C'est un signe particulièrement important.
    • Chez un enfant, cela peut être le signe d'un corps étranger (perle, petit jouet) inséré dans le nez.
    • Chez l'adulte, s'il est purulent ou teinté de sang, il peut révéler une sinusite localisée, une polypose nasale ou, plus rarement, une autre pathologie qui nécessite un examen.
  • L'écoulement après un traumatisme crânien : C'EST UNE URGENCE !
    Si un écoulement très clair, transparent et fluide comme de l'eau ("eau de roche") apparaît après un choc à la tête ou un accident, même plusieurs heures ou jours après, consultez les urgences sans attendre. Il pourrait s'agir d'une fuite de liquide céphalo-rachidien (LCR), qui entoure le cerveau. C'est une situation rare mais grave qui nécessite une prise en charge immédiate.
  • Chez le nourrisson :
    Un bébé de moins de 3 mois respire principalement par le nez. Un nez très bouché peut l'empêcher de s'alimenter correctement (il ne peut pas téter et respirer en même temps) ou entraîner des difficultés respiratoires. Une consultation est nécessaire si votre bébé a de la fièvre, peine à respirer ou refuse de boire.
  • Autres symptômes associés :
    Consultez si la rhinorrhée s'accompagne de troubles de la vision, d'une raideur de la nuque, d'une confusion, d'une somnolence anormale ou d'un gonflement autour d'un œil.

Niveau 3 : Informations Complémentaires et Prévention

Si votre situation ne présente pas de signe d'urgence, vous souhaitez peut-être comprendre ce que fera le médecin et comment éviter que cet épisode ne se reproduise.

5. Que va faire le médecin ? Le diagnostic et les traitements

Consulter permet de poser un diagnostic précis et d'obtenir le traitement adapté si nécessaire.

  • L'examen clinique : Le médecin commencera par vous poser des questions détaillées (depuis quand ? quelle couleur ? autres symptômes ?). Ensuite, il procédera à un examen :
    • Inspection de l'intérieur du nez avec un otoscope.
    • Examen de la gorge et des oreilles.
    • Palpation des sinus pour rechercher une douleur.
  • Les traitements possibles sur ordonnance :
    • Antibiotiques : PAS AUTOMATIQUES ! Le médecin ne prescrira des antibiotiques que s'il suspecte fortement une surinfection bactérienne avérée, comme une sinusite bactérienne aiguë (caractérisée par la persistance des symptômes, une douleur unilatérale, une fièvre persistante). Ils sont totalement inefficaces contre les virus du rhume et de la grippe.
    • Corticostéroïdes nasaux : Ce sont des sprays très efficaces pour traiter l'inflammation sous-jacente, en particulier dans les rhinites allergiques ou les sinusites chroniques. Ils agissent sur le long terme et nécessitent une utilisation régulière.
    • Tests d'allergie : Si une allergie est suspectée, votre médecin pourra vous orienter vers un allergologue pour réaliser des tests cutanés ou sanguins afin d'identifier précisément les allergènes responsables. Une désensibilisation peut parfois être proposée.

6. Comment puis-je éviter que ça recommence ? La prévention

Adopter de bonnes habitudes au quotidien peut réduire la fréquence des épisodes de rhinorrhée.

  • Une hygiène irréprochable :
    La plupart des virus se transmettent par les mains. Lavez-vous les mains fréquemment avec du savon ou une solution hydroalcoolique, surtout après vous être mouché, avant les repas et en rentrant chez vous.
  • Gérer efficacement ses allergies :
    Si vous êtes allergique, la meilleure prévention est d'éviter le contact avec l'allergène (garder les fenêtres fermées en période de pollens, utiliser des housses anti-acariens, etc.). Suivez scrupuleusement le traitement de fond prescrit par votre médecin (antihistaminiques, corticoïdes nasaux).
  • Renforcer son système immunitaire :
    Un corps en bonne santé se défend mieux. Veillez à avoir :
    • Un sommeil suffisant et de qualité.
    • Une alimentation variée et équilibrée, riche en fruits et légumes.
    • Une activité physique régulière.
  • Maintenir un environnement sain :
    • Aérez votre logement au moins 10 minutes chaque jour, même en hiver.
    • Évitez la fumée de cigarette et les atmosphères confinées et polluées.
    • Maintenez un taux d'humidité correct chez vous (entre 40% et 60%).

En conclusion

Le nez qui coule est le plus souvent le signe que votre corps se défend activement contre une agression mineure. Dans l'immense majorité des cas, des gestes simples comme le lavage de nez, une bonne hydratation et du repos suffisent à passer le cap en quelques jours.

L'essentiel est de savoir décrypter les signaux de votre corps, de ne pas céder à l'idée reçue liant la couleur verte aux antibiotiques, et surtout de connaître les quelques signes d'alerte qui justifient un avis médical. En étant bien informé, vous êtes mieux armé pour gérer ce symptôme courant de manière sereine et efficace.

Dr. Dominique HOLCMAN
Médecin généraliste
Spécialisée dans le diagnostic et le traitement des troubles cognitifs, le Dr. Laurent accompagne depuis plus de 15 ans les patients atteints de la maladie d'Alzheimer et leurs familles. Elle est particulièrement investie dans la recherche sur les thérapies innovantes et l'amélioration de la qualité de vie des patients.
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