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Myélogramme: Votre guide complet pour un examen rassurant

Publié le 
July 22, 2025
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  1. Le myélogramme est un prélèvement indolore dans sa phase initiale grâce à une anesthésie locale, mais l'aspiration de la moelle peut provoquer une douleur brève et intense durant quelques secondes seulement.
  2. Cet examen permet d'analyser la moelle osseuse, l'usine de fabrication des globules rouges, globules blancs et plaquettes, afin de comprendre des anomalies sanguines, diagnostiquer des maladies du sang ou surveiller un traitement.
  3. Le geste se déroule en milieu hospitalier, dure globalement entre 15 et 30 minutes et nécessite de suivre des consignes précises avant et après (notamment en cas de prise de médicaments anticoagulants).
  4. Les risques sont rares et généralement mineurs : hématome, saignement, infection très exceptionnelle, ou douleur persistante nécessitant un suivi médical.
  5. Les résultats prennent plusieurs jours à être analysés en laboratoire et doivent être expliqués par le médecin lors d’une consultation dédiée pour un échange et un suivi adaptés.

Le Myélogramme : Guide Complet pour Comprendre cet Examen Essentiel

Si vous lisez ces lignes, il est probable que votre médecin vous ait prescrit, à vous ou à l'un de vos proches, un myélogramme. Face à un examen au nom complexe et souvent perçu comme impressionnant, il est tout à fait naturel de ressentir de l'anxiété et d'avoir de nombreuses questions.

Ce guide a été conçu pour vous. Son objectif est de vous apporter des informations claires, honnêtes et complètes sur le myélogramme. Nous allons aborder, pas à pas, toutes les interrogations que vous pouvez avoir, en commençant par la plus fréquente et la plus angoissante : celle de la douleur. Notre but est de démystifier cet acte médical pour que vous puissiez l'aborder de la manière la plus sereine et informée possible.

1. La Douleur : La Question Centrale – "Est-ce que ça fait mal ?"

C'est, sans aucun doute, la première question qui vient à l'esprit. L'appréhension de la douleur est légitime et universelle. Il est donc crucial d'y répondre avec transparence et précision, sans la minimiser ni l'exagérer. La gestion de la douleur est une priorité absolue pour l'équipe soignante qui réalisera l'examen.

L'Anesthésie Locale : Une Première Étape pour votre Confort

Le myélogramme n'est pas réalisé "à vif". La toute première étape du geste, après la désinfection de la peau, est une anesthésie locale.

  • Comment ça se passe ? Le médecin injecte un produit anesthésiant (similaire à celui utilisé par les dentistes) à l'aide d'une fine aiguille, précisément à l'endroit où le prélèvement aura lieu. Vous ressentirez une petite piqûre, suivie d'une sensation de chaleur ou de picotement qui se diffuse sous la peau. Cette sensation initiale, comparable à celle d'une prise de sang ou d'un vaccin, s'estompe très vite.
  • Qu'est-ce qui est endormi ? L'anesthésie a pour but d'insensibiliser plusieurs couches de tissus : la peau, le tissu sous-cutané, et surtout, le périoste. Le périoste est la fine membrane très sensible qui recouvre l'os. Le fait de l'endormir correctement est essentiel pour minimiser la douleur lors de l'introduction de l'aiguille de prélèvement.

Grâce à cette anesthésie, vous ne devriez pas ressentir de douleur vive lors de l'insertion de l'aiguille à travers la peau et jusqu'au contact de l'os. Vous pourrez sentir une sensation de pression, mais pas de douleur aiguë à ce stade.

Le Moment Clé : L'Aspiration de la Moelle

C'est le moment le plus délicat de l'examen et celui qui peut être douloureux. Il est important de comprendre pourquoi et de savoir à quoi s'attendre.

Une fois que l'aiguille spéciale (appelée trocart) est bien positionnée dans l'os, le médecin va y connecter une seringue pour aspirer une petite quantité de moelle osseuse liquide. C'est cette aspiration qui provoque la douleur.

  • Quelle est la sensation ? Les patients la décrivent le plus souvent comme une douleur brève mais intense. Elle est souvent comparée à un "tiraillement puissant", une "crampe profonde" ou un "choc électrique" qui irradie parfois dans la jambe (si le prélèvement a lieu dans la hanche) ou dans le torse (pour le sternum).
  • Combien de temps ça dure ? C'est le point le plus important et le plus rassurant : cette douleur ne dure que quelques secondes. Le temps de l'aspiration est extrêmement rapide, généralement 2 à 5 secondes. Dès que le médecin a prélevé la quantité nécessaire et cesse l'aspiration, la douleur aiguë disparaît quasi instantanément.

L'équipe soignante vous préviendra juste avant ce moment. Savoir que cette sensation intense sera très courte aide la plupart des patients à mieux la tolérer.

Et Après l'Examen ? Gérer la Gêne

Une fois l'aiguille retirée et le pansement posé, la douleur vive a disparu. Cependant, une gêne peut persister au point de ponction.

Il est très fréquent de ressentir une douleur sourde, semblable à celle d'un gros bleu (hématome). Cette sensibilité peut durer de 24 à 72 heures. Elle est généralement plus marquée lorsque vous vous appuyez sur la zone ou lors de certains mouvements. Cette gêne est tout à fait normale et s'estompe progressivement. Si besoin, vous pouvez prendre un antalgique simple comme le paracétamol (sauf contre-indication de votre médecin), mais évitez l'aspirine ou les anti-inflammatoires qui pourraient favoriser les saignements.

En résumé, oui, le myélogramme comporte un moment douloureux, mais il est très bref et suivi d'une gêne gérable, similaire à celle d'un bleu.

2. Comprendre le Myélogramme : "Qu'est-ce que c'est et pourquoi est-ce nécessaire ?"

Maintenant que la question de la douleur a été abordée, il est essentiel de comprendre l'utilité de cet examen. Savoir pourquoi on vous le demande peut vous aider à mieux accepter son caractère invasif.

Une Définition Simple : Explorer l'Usine de vos Cellules Sanguines

Pour comprendre le myélogramme, le plus simple est d'utiliser une analogie. Imaginez que votre moelle osseuse est l'usine de fabrication de votre sang.

  • La Moelle Osseuse : C'est un tissu semi-liquide, d'aspect rougeâtre, qui se trouve à l'intérieur de vos gros os (hanche, sternum, fémur...). Ce n'est pas la moelle épinière, qui se situe dans la colonne vertébrale et qui appartient au système nerveux. Il n'y a donc aucun risque de paralysie avec un myélogramme.
  • L'Usine : Cette usine a pour mission de produire en permanence les trois types de cellules qui composent votre sang :
    • Les globules rouges (hématies), qui transportent l'oxygène.
    • Les globules blancs (leucocytes), qui combattent les infections.
    • Les plaquettes (thrombocytes), qui aident à la coagulation et stoppent les saignements.

Le myélogramme est donc un prélèvement d'un échantillon de cette moelle osseuse afin de l'analyser au microscope. C'est comme si un expert venait visiter l'usine pour vérifier si les chaînes de production fonctionnent correctement, si les "ouvriers" (les cellules souches) sont en bonne santé et si les "produits finis" (les globules et plaquettes) sont de bonne qualité et fabriqués en quantité suffisante.

Les Objectifs de l'Examen : Pourquoi votre Médecin le Demande-t-il ?

Une simple prise de sang (hémogramme ou numération formule sanguine) montre le résultat final : le nombre de cellules qui circulent dans vos veines. Mais si ce résultat est anodin, la prise de sang ne dit pas pourquoi. Le myélogramme permet de remonter à la source du problème, dans l'usine.

Les raisons principales pour prescrire un myélogramme sont :

  1. Comprendre une anomalie de la prise de sang :
    • Une anémie (manque de globules rouges) inexpliquée.
    • Une leucopénie (manque de globules blancs) ou au contraire une hyperleucocytose (trop de globules blancs).
    • Une thrombopénie (manque de plaquettes) ou une thrombocytose (trop de plaquettes).
    Le myélogramme permet de voir si le problème vient d'un défaut de production dans la moelle ou d'une destruction des cellules une fois dans la circulation.
  2. Diagnostiquer des maladies du sang (hémopathies malignes) :
    • Les leucémies aiguës ou chroniques : Prolifération anormale de globules blancs immatures dans la moelle.
    • Le myélome multiple : Cancer touchant des globules blancs spécifiques, les plasmocytes.
    • Les lymphomes : Pour vérifier si le lymphome (cancer du système lymphatique) a envahi la moelle osseuse (bilan d'extension).
    • Les syndromes myélodysplasiques : Maladies où la moelle produit des cellules de mauvaise qualité et en quantité insuffisante.
  3. Surveiller l'efficacité d'un traitement :
    • Après une chimiothérapie pour une leucémie, par exemple, le myélogramme permet de vérifier si les cellules cancéreuses ont bien été éliminées de la moelle et si les cellules saines recommencent à se développer. C'est un critère essentiel pour évaluer la rémission.

3. Le Déroulement Concret de l'Examen : Démystifier Étape par Étape

Connaître le déroulement précis de l'examen aide à diminuer l'anxiété liée à l'inconnu. Voici comment se passe un myélogramme, du début à la fin.

  • Le lieu : L'examen se déroule généralement en milieu hospitalier : soit en hôpital de jour, soit lors d'une consultation d'hématologie, ou directement dans votre chambre d'hôpital si vous êtes hospitalisé.
  • La position : On vous demandera de vous installer confortablement sur un lit d'examen, le plus souvent allongé sur le ventre (pour un prélèvement dans l'os de la hanche) ou allongé sur le dos (pour un prélèvement dans le sternum).
  • Le site de prélèvement : Le médecin choisit l'un des deux sites les plus accessibles et riches en moelle :
    • La crête iliaque postéro-supérieure : C'est l'os de la hanche, dans la partie haute de la fesse. C'est le site le plus couramment utilisé aujourd'hui, car il est sûr et moins anxiogène pour le patient.
    • Le sternum : C'est l'os plat situé au milieu de la poitrine. Ce site est toujours utilisé, mais parfois plus impressionnant pour le patient. Le choix dépend de l'habitude du praticien et parfois de l'indication.

Les Étapes Clés du Geste

L'acte en lui-même est très rapide. Voici les étapes :

  1. Désinfection : L'infirmier(e) ou le médecin nettoie largement la zone de ponction avec un produit antiseptique (qui donne une sensation de froid) pour éviter tout risque d'infection. Des champs stériles sont ensuite placés autour de la zone.
  2. Anesthésie locale : C'est la piqûre décrite plus haut pour endormir la peau et la surface de l'os.
  3. Insertion de l'aiguille spéciale (trocart) : Le médecin introduit une aiguille creuse, spécialement conçue pour cet usage. Grâce à l'anesthésie, vous sentirez une forte pression, une sensation de "poussée", mais normalement pas de douleur vive. Le médecin fait traverser la partie dure de l'os pour atteindre la cavité médullaire où se trouve la moelle.
  4. Aspiration de la moelle : C'est LE moment potentiellement douloureux. Le médecin retire le mandrin (la tige pleine à l'intérieur de l'aiguille creuse) et y attache une seringue. Il aspire alors très rapidement (2-3 secondes). C'est là que vous ressentirez le tiraillement bref mais intense. Parfois, plusieurs aspirations sont nécessaires pour obtenir assez de matériel pour toutes les analyses.
  5. Retrait de l'aiguille et pansement : Immédiatement après, l'aiguille est retirée. L'infirmier(e) applique une forte pression sur le point de ponction pendant quelques minutes pour éviter la formation d'un hématome, puis pose un pansement compressif que vous devrez garder.

La Durée Totale

Il est important de distinguer la durée du geste et la durée totale de votre présence. L'acte de prélèvement en lui-même (de l'insertion de l'aiguille à son retrait) ne dure que 2 à 5 minutes. En comptant la préparation (installation, désinfection) et le repos après, la procédure totale dans la salle d'examen prend environ 15 à 30 minutes.

4. Avant et Après le Myélogramme : Les Consignes Pratiques

Les aspects logistiques sont importants pour bien vous préparer et savoir à quoi vous attendre après.

Avant l'Examen

  • Faut-il être à jeun ? Non, il n'est généralement pas nécessaire d'être à jeun pour un myélogramme. Vous pouvez manger et boire normalement.
  • Faut-il arrêter certains médicaments ? C'est un point CRUCIAL. Si vous prenez des médicaments qui fluidifient le sang, comme des anticoagulants (Sintrom®, Eliquis®, Xarelto®, etc.) ou des antiagrégants plaquettaires (Aspirine, Plavix®, etc.), vous devez impérativement le signaler à votre médecin bien avant l'examen. Il vous donnera des consignes spécifiques pour les arrêter ou les adapter afin de limiter le risque de saignement.
  • Information et consentement : Le médecin vous expliquera l'examen et vous demandera de signer un formulaire de consentement éclairé, attestant que vous avez bien reçu toutes les informations nécessaires.

Après l'Examen

  • Peut-on rentrer chez soi tout de suite ? Oui. Après l'examen, on vous demandera de rester allongé pendant une courte période de surveillance (environ 15 à 30 minutes) pour s'assurer de l'absence de saignement. Ensuite, vous pourrez rentrer chez vous.
  • Faut-il être accompagné ? C'est fortement recommandé. Même si vous vous sentez bien, l'appréhension et la gêne peuvent rendre le trajet de retour inconfortable.
  • Peut-on conduire ? Il est préférable de ne pas conduire juste après l'examen. Faites-vous raccompagner.
  • Quelles sont les consignes à la maison ?
    • Gardez le pansement compressif en place pendant 24 heures.
    • Évitez de prendre un bain ou une douche le jour même pour ne pas mouiller le pansement. Une douche est possible dès le lendemain.
    • Évitez les efforts physiques intenses (sport, port de charges lourdes) pendant 24 à 48 heures pour ne pas réactiver un saignement et limiter la douleur.

5. Les Risques et Complications : "Est-ce un examen dangereux ?"

Soyons clairs : le myélogramme est considéré comme un examen de routine très sûr. Les complications graves sont exceptionnelles lorsque l'acte est réalisé par un professionnel expérimenté et dans de bonnes conditions d'hygiène.

Cependant, comme pour tout geste invasif, un risque, même minime, existe. Il est important de les connaître :

  • L'hématome ("bleu") : C'est la complication la plus fréquente et elle est généralement sans gravité. Un bleu plus ou moins étendu peut se former au point de ponction. Il se résorbera de lui-même en une à deux semaines.
  • Le saignement au point de ponction : Il est rare mais peut survenir, surtout chez les patients qui ont très peu de plaquettes (thrombopénie sévère) ou qui sont sous traitement anticoagulant. C'est pourquoi la compression après le geste est si importante. Si vous constatez que le pansement est imbibé de sang une fois rentré chez vous, contactez votre équipe soignante.
  • L'infection : Elle est très rare (moins de 1 cas sur 10 000) car l'examen est réalisé dans des conditions d'asepsie strictes (désinfection, matériel stérile). Si, dans les jours qui suivent, vous observez une rougeur, un gonflement, un écoulement ou si vous avez de la fièvre, vous devez consulter un médecin sans tarder.
  • La douleur persistante : De manière exceptionnelle, la gêne peut durer plus de quelques jours. Si la douleur reste vive ou s'intensifie après 48h, parlez-en à votre médecin.

6. Les Résultats : "Quand est-ce que je saurai ?"

L'attente des résultats est souvent la période la plus anxiogène. Il est utile de savoir pourquoi cela prend du temps.

  • Le délai : Une fois le prélèvement effectué, il est envoyé au laboratoire d'hématologie. Là, un spécialiste va l'étaler sur des lames de verre, le colorer et l'examiner au microscope pour compter les différents types de cellules et analyser leur apparence. Parfois, des analyses plus poussées (génétique, cytométrie en flux) sont nécessaires pour affiner le diagnostic. Pour cette raison, le délai pour obtenir les résultats complets varie généralement de quelques jours à une semaine.
  • La communication des résultats : Les résultats ne vous seront pas communiqués directement par le laboratoire. Ils sont envoyés au médecin qui a prescrit l'examen. C'est lui, et lui seul, qui vous les expliquera lors d'une consultation dédiée. Ce moment d'échange est essentiel : il permet au médecin de vous expliquer les conclusions dans leur contexte, de répondre à toutes vos questions et de discuter avec vous des prochaines étapes (traitement, examens complémentaires, etc.).

Conclusion : Un Pas Nécessaire vers des Réponses

Le myélogramme peut sembler être une épreuve, mais il est essentiel de le voir pour ce qu'il est : un examen diagnostique extrêmement puissant et souvent indispensable pour comprendre ce qui se passe dans votre corps, poser un diagnostic précis et vous proposer le traitement le plus adapté.

La douleur, bien que réelle, est contenue dans un instant très court. Les risques sont minimes et l'examen est rapide. Vous êtes le partenaire principal de vos soins. N'hésitez jamais à poser toutes vos questions à l'équipe médicale, avant, pendant et après l'examen. Notez-les sur un carnet si nécessaire. Exprimer vos craintes est le premier pas pour les apaiser. Votre médecin et les infirmier(e)s sont là pour vous accompagner, vous rassurer et faire en sorte que cet examen se déroule dans les meilleures conditions possibles.

Dr. Dominique HOLCMAN
Médecin généraliste
Médecin généraliste depuis plus de 30 ans, le Dr. Holcman est partenaire et rédacteur chez Biloba. Engagé dans des actions humanitaires, il met son expertise au service de tous, avec une attention particulière portée à l'écoute, à la prévention et à l'accès aux soins.
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