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Hémogramme: Décryptage Facile pour Votre Bien-être

Publié le 
July 22, 2025
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  1. L'hémogramme (NFS) est une analyse sanguine courante qui fournit un inventaire complet des cellules sanguines à un instant donné, essentiel pour évaluer votre état de santé.
  2. Il est prescrit pour un bilan de santé, pour diagnostiquer des symptômes variés (fatigue, pâleur, fièvre...), pour suivre une maladie connue, ou pour surveiller l'impact d’un traitement.
  3. Les principaux composants analysés sont les globules rouges (transport d'oxygène), les globules blancs (défense immunitaire) et les plaquettes (coagulation), chacun avec des indicateurs clés à comprendre.
  4. Un résultat anormal n’est pas un diagnostic : il doit être interprété par un médecin, qui prend en compte le contexte médical global avant de décider des prochaines étapes.
  5. Discutez toujours vos résultats avec votre médecin, qui pourra vous rassurer, demander des examens complémentaires ou ajuster un traitement selon votre situation.

Hémogramme (NFS) : Le Guide Complet pour Comprendre Votre Prise de Sang

Vous venez de recevoir une ordonnance pour un "hémogramme" ou une "NFS", ou peut-être avez-vous déjà vos résultats sous les yeux, remplis de sigles et de chiffres. Il est tout à fait naturel de ressentir un mélange de curiosité et d'anxiété. Que signifient ces termes ? Pourquoi ce test est-il si courant ? Et surtout, que disent ces résultats sur votre santé ?

Cet article est conçu pour vous. Son but est de démystifier l'hémogramme, étape par étape, dans un langage simple et clair. Nous allons explorer ensemble ce que ce test révèle, comment l'interpréter avec prudence, et pourquoi votre médecin est votre meilleur allié pour en comprendre toutes les subtilités.

Niveau 1 : Les Informations de Base (Le "Pourquoi et Comment")

Commençons par les questions les plus simples et les plus directes. Pourquoi cet examen et comment se déroule-t-il ?

1. Qu'est-ce qu'un hémogramme ?

Imaginez que votre sang est une rivière incroyablement active, transportant des milliards de cellules vitales à travers votre corps. L'hémogramme, aussi appelé Numération Formule Sanguine (NFS), est l'un des examens de biologie médicale les plus fondamentaux et les plus prescrits au monde.

Sa définition la plus simple est la suivante : c'est une analyse de sang très courante qui donne une photo d'ensemble des cellules présentes dans votre sang à un instant T.

Pour utiliser une analogie, c'est comme faire l'inventaire complet de votre sang. On compte les différents types de cellules, on regarde leur taille, leur forme et ce qu'elles contiennent. Cet "inventaire" permet de vérifier que tout est en ordre, que les quantités sont bonnes et que les cellules sont fonctionnelles. C'est une fenêtre précieuse sur votre état de santé général.

2. Pourquoi mon médecin m'a-t-il prescrit ce test ?

Un hémogramme n'est pas un test destiné à une seule maladie. Sa force réside dans sa polyvalence. Votre médecin peut le prescrire pour quatre grandes raisons :

  • Pour un bilan de santé de routine : C'est un excellent "check-up". Dans le cadre d'un bilan annuel ou pré-opératoire, il permet de s'assurer que les bases de votre santé sont solides, même si vous ne présentez aucun symptôme.
  • Pour diagnostiquer la cause de symptômes : C'est la raison la plus fréquente. Si vous consultez pour des symptômes non spécifiques, l'hémogramme est souvent la première étape pour orienter le diagnostic. Les symptômes typiques qui mènent à une prescription sont :
    • Une fatigue persistante et inexpliquée.
    • Une pâleur de la peau et des muqueuses.
    • Un essoufflement à l'effort.
    • De la fièvre ou des signes d'infection.
    • L'apparition fréquente d'ecchymoses ("bleus") ou des saignements anormaux.
    • Des infections à répétition.
  • Pour suivre une maladie déjà connue : Si vous avez une condition médicale diagnostiquée, comme une anémie, une maladie inflammatoire chronique, une maladie du sang ou un cancer, l'hémogramme permet de suivre l'évolution de la maladie et d'évaluer l'efficacité du traitement.
  • Pour surveiller l'impact d'un traitement : Certains médicaments peuvent affecter les cellules sanguines. Une chimiothérapie, par exemple, cible les cellules qui se divisent rapidement, ce qui inclut les cellules cancéreuses mais aussi les cellules du sang. L'hémogramme est donc essentiel pour surveiller ces effets secondaires et ajuster les doses si nécessaire.

3. Comment se préparer et comment se déroule le prélèvement ?

La logistique de l'examen est une source de questions fréquentes, mais la procédure est très simple.

  • Faut-il être à jeun ?
    C'est la question numéro un. Pour un hémogramme seul, il n'est généralement pas nécessaire d'être à jeun. Vous pouvez boire et manger normalement. Cependant, votre médecin a très souvent prescrit l'hémogramme en même temps que d'autres analyses (un bilan complet) qui, elles, nécessitent d'être à jeun. C'est le cas de la glycémie (taux de sucre) ou du bilan lipidique (cholestérol, triglycérides).
    En cas de doute, la meilleure règle est de contacter le laboratoire ou de prévoir d'être à jeun.
  • Le déroulement de la prise de sang
    Le prélèvement est rapide et réalisé par un infirmier ou un technicien de laboratoire. Il se passe généralement comme suit :
    1. Vous vous asseyez confortablement.
    2. On place un garrot autour de votre bras pour faire ressortir les veines.
    3. La zone de prélèvement, le plus souvent au pli du coude, est désinfectée.
    4. L'aiguille est insérée dans la veine. Vous sentirez un petit pincement, qui ne dure qu'une seconde.
    5. Le sang est recueilli dans un ou plusieurs petits tubes.
    6. L'aiguille est retirée, et on vous demandera d'appuyer sur un coton pour éviter la formation d'un bleu.
    L'ensemble de la procédure dure rarement plus de quelques minutes. Les risques sont minimes (un petit hématome peut parfois se former).

Niveau 2 : La Compréhension des Résultats (Le "Qu'est-ce que ça mesure ?")

Vous avez votre feuille de résultats. C'est ici que les choses deviennent intéressantes. Ne vous laissez pas intimider par les acronymes et les colonnes de chiffres. Nous allons décoder cela ensemble, en regroupant les informations par grande famille de cellules.

Votre sang est composé de trois grands types de cellules, chacune avec une mission spécifique.

A. Les Globules Rouges (Hématies) – La Lignée Rouge

Quand vous regardez cette section, la question qui vous vient probablement à l'esprit est : "Est-ce que j'ai une anémie ?"

  • À quoi servent-ils ? Les globules rouges, aussi appelés hématies, sont les transporteurs d'oxygène de votre corps. Ils le capturent dans vos poumons et le livrent à chaque organe et tissu pour qu'ils puissent fonctionner. Ils sont de loin les cellules les plus nombreuses dans le sang.
  • Les indicateurs clés à expliquer :
    • Hémoglobine (Hb) : C'est la ligne la plus importante de cette section. L'hémoglobine est la protéine rouge contenue à l'intérieur des globules rouges qui a la capacité de fixer et de transporter l'oxygène. Un taux d'hémoglobine bas est la définition même de l'anémie. Les symptômes classiques de l'anémie (fatigue, pâleur, essoufflement, vertiges) sont directement liés au manque d'oxygène distribué dans le corps.
    • Hématocrite (Hte) : Cet indicateur mesure le volume total occupé par les globules rouges dans le sang, exprimé en pourcentage. Si votre hématocrite est de 45%, cela signifie que 45% du volume de votre sang est constitué de globules rouges. Il est souvent bas en cas d'anémie et peut être élevé en cas de déshydratation (car la partie liquide du sang diminue).
    • VGM (Volume Globulaire Moyen) : C'est un indice capital pour votre médecin. Le VGM mesure la taille moyenne de vos globules rouges. Pourquoi est-ce si important ? Parce que cela aide à trouver la cause de l'anémie.
      • VGM bas (microcytose) : Vos globules rouges sont plus petits que la normale. La cause la plus fréquente est une carence en fer.
      • VGM élevé (macrocytose) : Vos globules rouges sont plus gros que la normale. Cela oriente souvent vers une carence en vitamine B12 ou en vitamine B9 (folates).
      • VGM normal (normocytose) : L'anémie peut être due à une perte de sang récente ou à une maladie chronique.
    • TCMH et CCMH (Teneur/Concentration Corpusculaire Moyenne en Hémoglobine) : Ces deux indicateurs mesurent la quantité et la concentration d'hémoglobine à l'intérieur de chaque globule rouge. En d'autres termes : "vos globules rouges sont-ils bien remplis en hémoglobine ?". Ils donnent une idée de la "couleur" des globules (bien rouges ou un peu pâles). Souvent, ils baissent en même temps que le VGM dans les carences en fer.

B. Les Globules Blancs (Leucocytes) – La Lignée Blanche

En voyant cette partie, votre interrogation principale est sûrement : "Est-ce que j'ai une infection ou un problème immunitaire ?"

  • À quoi servent-ils ? Les globules blancs, ou leucocytes, sont votre armée de défense immunitaire. Leur mission est de traquer et de détruire les envahisseurs comme les bactéries, les virus, les champignons et de nettoyer les cellules mortes.
  • Les indicateurs clés à expliquer :
    • Nombre total de leucocytes : C'est le compte global de tous vos "soldats".
      • Un nombre élevé (appelé hyperleucocytose) est le plus souvent le signe que votre corps est en train de se battre, typiquement contre une infection bactérienne. Une inflammation importante, le stress ou certains médicaments peuvent aussi l'augmenter.
      • Un nombre bas (appelé leucopénie) peut indiquer une faiblesse temporaire ou chronique du système immunitaire, parfois causée par une infection virale (qui "épuise" les stocks), des médicaments (comme la chimiothérapie) ou une maladie de la moelle osseuse.
    • La Formule Sanguine (la "fameuse formule") : C'est ici que l'analyse devient plus fine. Elle ne se contente pas de compter le nombre total de soldats, elle détaille les effectifs de chaque bataillon spécialisé. C'est ce détail qui oriente précisément le médecin.
      • Polynucléaires Neutrophiles (PNN) : Ce sont les troupes d'assaut de première ligne. Ils sont les plus nombreux et leur spécialité est de combattre les infections bactériennes. Une augmentation significative des PNN est un signal fort d'une infection comme une angine bactérienne, une pneumonie ou un abcès.
      • Lymphocytes : Ce sont les forces spéciales de votre armée. Ils sont les experts de la lutte contre les virus (rhume, grippe, mononucléose) et sont les gardiens de votre mémoire immunitaire (ce sont eux qui sont activés par les vaccins). Une augmentation des lymphocytes oriente donc vers une cause virale.
      • Monocytes : Ce sont les "nettoyeurs" et les "éboueurs" du système immunitaire. Ils arrivent un peu plus tard sur le champ de bataille pour éliminer les microbes morts et les débris cellulaires. Leur nombre peut augmenter lors d'infections virales ou de phases de récupération.
      • Polynucléaires Éosinophiles : Ce sont les spécialistes des missions très ciblées. Leur nombre augmente principalement en cas de réactions allergiques (asthme, rhume des foins) ou d'infections par des parasites (comme le ver solitaire).
      • Polynucléaires Basophiles : Les plus rares, ils sont également impliqués dans les réactions allergiques et inflammatoires.

C. Les Plaquettes (Thrombocytes)

Pour cette dernière section, la question sous-jacente est : "Est-ce que j'ai un problème de saignement ou de coagulation ?"

  • À quoi servent-elles ? Les plaquettes sont de toutes petites cellules dont le rôle est crucial : elles sont les premières intervenantes en cas de blessure. Dès qu'un vaisseau sanguin est endommagé, elles s'agglutinent pour former un "bouchon" (le clou plaquettaire) qui stoppe le saignement. Elles sont à l'origine de la formation de la "croûte" sur une égratignure.
  • L'indicateur clé à expliquer :
    • Nombre de plaquettes :
      • Un nombre trop bas (appelé thrombopénie) signifie qu'il y a un risque accru de saignement. Cela peut se manifester par des ecchymoses (bleus) qui apparaissent facilement, des saignements de nez ou des gencives, ou des règles plus abondantes.
      • Un nombre trop haut (appelé thrombocytose) peut, à l'inverse, augmenter le risque de formation de caillots sanguins non désirés (thrombose) à l'intérieur des vaisseaux, ce qui peut bloquer la circulation.

Niveau 3 : L'Interprétation et les Prochaines Étapes (Le "Et maintenant ?")

C'est la partie la plus importante de ce guide. Comprendre les lignes est une chose, les interpréter en est une autre. C'est ici qu'il faut faire preuve de la plus grande prudence pour éviter l'anxiété liée à l'auto-diagnostic.

1. Comprendre les "Valeurs de référence"

Sur votre feuille de résultats, à côté de vos chiffres, se trouve une colonne "valeurs de référence" ou "valeurs normales". C'est la fourchette dans laquelle se situent les résultats de 95% de la population en bonne santé.

Il est crucial de savoir que ces fourchettes ne sont pas des lois absolues. Elles peuvent légèrement varier en fonction :

  • Du laboratoire qui réalise l'analyse.
  • De votre âge et de votre sexe.
  • De certaines conditions : une femme enceinte aura des valeurs de référence différentes.
  • De votre lieu de vie : en altitude, le corps produit plus de globules rouges pour compenser le manque d'oxygène.

Message clé : Une valeur qui est légèrement en dehors de la norme (souvent marquée par un astérisque *) n'est pas automatiquement un signe de maladie grave.

2. Que signifie un résultat "anormal" ? Le Message le Plus Important

Votre regard est attiré par la valeur en rouge, ou marquée "H" (High/Haut) ou "L" (Low/Bas). Que faire ? Respirer. Et retenir cette phrase :

UN RÉSULTAT ANORMAL EST UNE PISTE, PAS UN DIAGNOSTIC.

Un hémogramme est un outil, pas une sentence. Votre médecin ne regardera jamais une seule ligne de manière isolée. Il l'interprète en la mettant en perspective avec le contexte global :

  • Vos symptômes actuels (Avez-vous de la fièvre ? Êtes-vous fatigué ?).
  • Votre historique médical (Avez-vous des maladies connues ?).
  • L'examen clinique qu'il a réalisé en consultation.
  • Vos traitements en cours.
  • Les autres résultats de la prise de sang.

Par exemple, une légère augmentation des polynucléaires neutrophiles sans aucun symptôme peut être simplement le reflet d'un petit rhume que vous avez eu la semaine précédente, du stress de la prise de sang, ou même du fait que vous fumez. Ce n'est pas la même chose qu'une augmentation massive accompagnée de forte fièvre.

3. Que va-t-il se passer maintenant ? La Seule Conclusion Valable

Après avoir lu vos résultats et ce guide, vous êtes mieux informé, mais une seule conclusion s'impose : discutez de ces résultats avec votre médecin.

C'est la seule personne capable de faire la synthèse de toutes les informations pour vous donner une interprétation juste et personnalisée. En fonction des résultats, votre médecin pourra :

  1. Vous rassurer. Dans la grande majorité des cas, les anomalies mineures n'ont aucune signification pathologique et votre médecin vous expliquera pourquoi il n'y a pas lieu de s'inquiéter.
  2. Demander des examens complémentaires. Si une piste se dessine, l'hémogramme sera le point de départ d'investigations plus poussées. Par exemple :
    • Si une anémie avec un VGM bas est détectée, il prescrira un dosage du fer (ferritine).
    • Si le VGM est haut, il dosera la vitamine B12 et la B9.
    • Si une inflammation est suspectée, il pourra demander un dosage de la CRP (Protéine C-Réactive).
  3. Ajuster un traitement. Si vous êtes déjà traité pour une maladie, les résultats permettront d'adapter les doses de vos médicaments pour optimiser leur efficacité et minimiser les effets secondaires.

En Résumé

L'hémogramme est une formidable source d'informations, une véritable carte d'identité de vos cellules sanguines. Il aide à surveiller, diagnostiquer et comprendre ce qui se passe dans votre corps.

En tant que patient, votre rôle n'est pas de poser un diagnostic, mais de vous informer pour mieux dialoguer avec votre médecin. Vous comprenez maintenant ce que sont les globules rouges, les globules blancs et les plaquettes. Vous savez ce que signifient les sigles Hb, VGM ou PNN. Vous êtes donc mieux armé pour poser les bonnes questions et comprendre les réponses.

Évitez le piège de l'auto-diagnostic anxiogène sur internet. Vos résultats sont uniques et liés à votre situation personnelle. Faites confiance à votre médecin, qui est votre partenaire de santé, pour interpréter ces précieuses données et vous guider vers les bonnes décisions.

Dr. Dominique HOLCMAN
Médecin généraliste
Médecin généraliste depuis plus de 30 ans, le Dr. Holcman est partenaire et rédacteur chez Biloba. Engagé dans des actions humanitaires, il met son expertise au service de tous, avec une attention particulière portée à l'écoute, à la prévention et à l'accès aux soins.
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