Fonctionnalités

Équipe médicale

Téléconsultation

Rejoindre

Blog

Vous êtes une mutuelle ?

Consulter un médecin

Norovirus : Comprendre, Gérer et Prévenir la Gastro

Publié le 
July 20, 2025
L'application qui vous met en relation en moins de 10 minutes avec une équipe médicale de toutes spécialités. Échangez par messagerie instantanée sans rendez-vous, et recevez une ordonnance, si nécessaire.
Prendre rendez-vous
En moins de 15min
Fiche pratique Biloba
Télécharger
  1. Le norovirus provoque une gastro-entérite virale avec des symptômes soudains : nausées, vomissements, diarrhée aqueuse, crampes abdominales, fièvre légère, maux de tête et fatigue.
  2. La maladie dure généralement entre 1 et 3 jours, avec une période d'incubation courte de 12 à 48 heures.
  3. Il n'existe pas de traitement antiviral spécifique : l'hydratation fréquente et adaptée est primordiale, associée à une alimentation progressive basée sur le régime BRAT.
  4. Les signaux d'alerte nécessitant une consultation urgente incluent la déshydratation sévère, une forte fièvre persistante, la présence de sang, une douleur abdominale intense, ou l'aggravation des symptômes au-delà de 3 jours.
  5. La prévention repose sur un lavage fréquent et minutieux des mains, l'isolement pendant la maladie, la désinfection rigoureuse des surfaces avec de l'eau de Javel et le lavage à haute température du linge contaminé.

Norovirus : Le Guide Complet pour Comprendre, Gérer et Prévenir la "Gastro"

Vous ou un de vos proches souffrez de vomissements soudains et violents, de diarrhée et de crampes d'estomac ? Vous vous sentez épuisé et inquiet ? Il est très probable que vous soyez confronté au norovirus, le principal responsable des épidémies de gastro-entérite virale, souvent appelée à tort "grippe intestinale".

Lorsque l'on est malade, l'incertitude est une source d'angoisse supplémentaire. Ce guide a été conçu pour vous apporter des réponses claires, directes et pratiques. Nous allons aborder, par ordre de priorité, les questions que vous vous posez en ce moment même : Quels sont mes symptômes ? Comment me soigner à la maison ? Quand dois-je m'inquiéter ? Et comment puis-je protéger ma famille ?

1. Les Questions Immédiates : "Est-ce que c'est ça que j'ai et qu'est-ce qui va m'arriver ?"

Dans la tourmente des premiers symptômes, l'identification de l'ennemi et la connaissance de son comportement sont les premières étapes pour reprendre le contrôle.

Quels sont les symptômes caractéristiques du norovirus ?

Le norovirus frappe de manière soudaine et intense. Les symptômes ne laissent généralement que peu de place au doute. Si vous êtes infecté, vous ressentirez très probablement une combinaison des signes suivants :

  • Nausées intenses : Une sensation de mal au cœur qui précède souvent les autres symptômes.
  • Vomissements : C'est l'un des symptômes les plus marquants. Ils sont souvent décrits comme "en jet" ou "violents" et peuvent survenir sans avertissement.
  • Diarrhée aqueuse : Les selles sont liquides et fréquentes, sans présence de sang.
  • Crampes abdominales : Des douleurs sourdes ou aiguës au niveau du ventre et de l'estomac.

En plus de ce quatuor principal, d'autres symptômes peuvent accompagner l'infection, aggravant la sensation de malaise général :

  • Légère fièvre (généralement inférieure à 38,5°C)
  • Maux de tête
  • Courbatures et fatigue extrême (asthénie)

La combinaison de ces symptômes, en particulier la perte de liquides par les vomissements et la diarrhée, est ce qui provoque l'épuisement rapide caractéristique de cette maladie.

Combien de temps ça dure ?

C'est peut-être l'information la plus rassurante de cet article : la phase aiguë de la maladie est généralement très courte. Pour la majorité des personnes en bonne santé, les symptômes les plus violents (vomissements, diarrhée) durent entre 1 et 3 jours (24 à 72 heures).

Bien que ces quelques jours puissent sembler interminables, savoir qu'il y a une fin proche peut aider moralement. Après cette phase, la fatigue et un certain inconfort digestif peuvent persister quelques jours de plus, mais l'amélioration est généralement rapide et nette une fois le pic passé.

Quelle est la période d'incubation ?

La période d'incubation est le délai entre le moment où vous avez été exposé au virus et l'apparition des premiers symptômes. Pour le norovirus, cette période est très courte : typiquement de 12 à 48 heures.

Cette information est utile pour deux raisons. Premièrement, elle vous permet de remonter le fil du temps pour essayer d'identifier la source de votre contamination : un repas partagé, un contact avec une personne malade, un lieu public très fréquenté... Deuxièmement, si un membre de votre entourage a été en contact avec vous, cela lui donne une fenêtre de temps pendant laquelle il doit être particulièrement vigilant à l'apparition des premiers signes.

2. Le Traitement : "Comment je me soigne à la maison ?"

Une fois le diagnostic suspecté, l'objectif est simple : traverser l'épreuve le plus confortablement possible en évitant les complications. La clé du traitement se déroule à domicile et repose sur la gestion des symptômes.

Existe-t-il un médicament pour tuer le norovirus ?

La réponse est simple et directe : non, il n'existe aucun médicament antiviral spécifique pour éliminer le norovirus, tout comme il n'en existe pas pour le rhume. Les antibiotiques sont totalement inefficaces, car ils ciblent les bactéries et non les virus.

Le traitement est donc entièrement "symptomatique". Cela signifie qu'il vise à soulager les symptômes et à aider votre corps à combattre l'infection par lui-même, principalement en prévenant la complication la plus courante et la plus dangereuse : la déshydratation.

Que dois-je boire ? L'hydratation, votre priorité absolue

Votre corps perd énormément d'eau et d'électrolytes (des sels minéraux essentiels comme le sodium et le potassium) à travers les vomissements et la diarrhée. La priorité numéro une est de compenser ces pertes.

À privilégier :

  • L'eau : Buvez de petites gorgées, très régulièrement, même si vous n'avez pas soif. Boire une grande quantité d'un coup risque de déclencher des vomissements. L'astuce est la fréquence, pas la quantité.
  • Les solutions de réhydratation orale (SRO) : Disponibles en pharmacie sans ordonnance, ce sont des sachets de poudre à diluer dans l'eau. Elles sont spécialement formulées pour contenir le juste équilibre en sucre et en sels minéraux pour une absorption optimale par un intestin malmené. C'est le choix idéal, surtout pour les enfants et les personnes âgées.
  • Les bouillons clairs : Bouillon de poule ou de légumes, salé. Il apporte des liquides et du sodium.
  • Les tisanes légères : Camomille, menthe poivrée ou gingembre (connu pour ses propriétés anti-nauséeuses), très peu ou pas sucrées.

À éviter absolument :

  • Les boissons sucrées : Sodas (même dégazéifiés), jus de fruits industriels. Le sucre en grande quantité peut aggraver la diarrhée par un effet d'appel d'eau dans l'intestin (diarrhée osmotique).
  • La caféine : Café, thé noir, boissons énergisantes. La caféine a un effet diurétique, ce qui signifie qu'elle vous fait uriner davantage et peut donc contribuer à la déshydratation.
  • L'alcool : Il déshydrate, irrite l'estomac et n'a aucune place dans le traitement d'une gastro-entérite.

Que puis-je manger ?

L'appétit est souvent le dernier à revenir. Ne vous forcez pas à manger si vous avez encore des nausées ou des vomissements. La priorité reste l'hydratation.

Dès que l'appétit pointe le bout de son nez, réintroduisez les aliments de manière très progressive. Optez pour des aliments simples, non gras et faciles à digérer. Le régime BRAT est une bonne ligne directrice :

  • Bananes : Riches en potassium, un électrolyte perdu lors des diarrhées.
  • Riz blanc : Astringent et facile à digérer.
  • Apple sauce (Compote de pommes) : Apporte un peu de sucre et de pectine, sans être agressive.
  • Toast (Pain grillé) : Du pain blanc, simple.

Vous pouvez également essayer :

  • Des craquelins salés (type crackers)
  • Des soupes claires ou des potages de légumes simples (carotte, pomme de terre)
  • De la volaille ou du poisson blanc, cuits à la vapeur ou pochés, sans matière grasse.

À éviter pendant la phase de récupération :

  • Les aliments gras, frits ou en sauce (charcuterie, frites, plats préparés).
  • Les aliments très épicés ou acides.
  • Les produits laitiers (lait, fromages frais, yaourts), car l'infection peut temporairement réduire votre capacité à digérer le lactose.
  • Les légumes crus et les fruits riches en fibres (sauf la banane et la compote de pomme).

Puis-je prendre des médicaments contre la diarrhée ou les vomissements ?

La prudence est de mise. Il est souvent déconseillé de prendre des médicaments anti-diarrhéiques (comme le lopéramide). La diarrhée et les vomissements, bien que très désagréables, sont des mécanismes de défense naturels de votre corps pour expulser le virus le plus rapidement possible. Bloquer ce processus pourrait potentiellement prolonger l'infection.

Concernant les anti-vomitifs (antiémétiques), ils peuvent parfois être utiles pour stopper le cercle vicieux des vomissements et permettre une meilleure réhydratation.

Règle d'or : Ne prenez jamais ces médicaments sans avoir demandé l'avis de votre médecin ou de votre pharmacien. Ils sauront évaluer votre situation et vous conseiller le traitement le plus approprié et le plus sûr.

3. Les Signaux d'Alerte : "Quand dois-je m'inquiéter et appeler un médecin ?"

Cette section est cruciale. Si la plupart des cas de norovirus se résolvent sans aide médicale, certaines situations nécessitent une consultation en urgence pour éviter des complications graves.

Contactez un médecin ou rendez-vous aux urgences sans tarder si vous (ou la personne malade) présentez l'un des signes suivants :

Signes de déshydratation sévère :

La déshydratation est le principal danger. Votre corps ne fonctionne plus correctement sans un niveau d'hydratation adéquat.

  • Absence d'urine pendant plus de 8 heures, ou urine très foncée et en très faible quantité.
  • Bouche et langue très sèches, pâteuses.
  • Étourdissements, vertiges importants ou sensation de "tête qui tourne" en se levant.
  • Confusion, somnolence excessive, difficulté à rester éveillé.
  • Peau qui manque d'élasticité (lorsqu'on la pince, elle met du temps à revenir en place).
  • Pour les bébés et jeunes enfants, les signes sont spécifiques et encore plus urgents :
    • Absence de larmes quand il pleure.
    • Fontanelle (le point mou sur le crâne) qui semble creusée.
    • Moins de 3 couches mouillées en 24 heures.
    • Irritabilité ou, au contraire, léthargie anormale.

Autres symptômes alarmants :

  • Forte fièvre : Une température qui dépasse 38,5°C ou qui persiste.
  • Douleur abdominale très intense et continue, qui ne ressemble plus à des crampes.
  • Présence de sang dans les vomissures ou dans les selles.
  • Incapacité totale à garder le moindre liquide (même une cuillère d'eau) pendant plusieurs heures.
  • Les symptômes durent plus de 3 jours sans aucune amélioration ou s'aggravent.

Populations à risque : une vigilance accrue est nécessaire

Certaines personnes sont plus vulnérables aux complications du norovirus. Si le malade fait partie de l'un de ces groupes, la consultation médicale doit être plus rapide :

  • Les très jeunes enfants et les nourrissons.
  • Les personnes âgées.
  • Les personnes immunodéprimées (en raison d'une maladie comme le VIH, d'un traitement de chimiothérapie, d'une greffe d'organe...).
  • Les femmes enceintes.
  • Les personnes souffrant de maladies chroniques (diabète, insuffisance rénale, maladie de Crohn...).

4. La Prévention : "Comment éviter de contaminer toute ma famille ?"

Le norovirus est extrêmement contagieux. Quelques particules virales suffisent à déclencher l'infection. Une fois que vous vous sentez un peu mieux, votre préoccupation se tourne logiquement vers la protection de votre entourage. Voici les gestes barrières essentiels.

1. Le lavage des mains : votre meilleure arme

C'est la mesure la plus importante. Le virus se transmet principalement par les mains souillées.

  • Quand ? Après chaque passage aux toilettes, après avoir vomi, avant de toucher quoi que ce soit dans la cuisine, et très régulièrement tout au long de la journée.
  • Comment ? Au savon et à l'eau chaude, pendant au moins 20 à 30 secondes. Frottez bien toutes les surfaces : paumes, dos des mains, entre les doigts, sous les ongles.
  • Et les gels hydroalcooliques ? Ils sont nettement moins efficaces contre le norovirus que le lavage à l'eau et au savon. Le virus ne possède pas d'enveloppe lipidique que l'alcool peut détruire facilement. Utilisez-les uniquement si vous n'avez absolument pas accès à un point d'eau, mais considérez-les comme une solution de second choix.

2. L'isolement : un acte de protection

  • Restez à la maison. N'allez ni au travail, ni à l'école, ni dans les lieux publics tant que vous avez des symptômes, et idéalement jusqu'à 48h après leur disparition (voir FAQ).
  • Évitez de préparer les repas pour les autres. C'est une voie de transmission très fréquente. Si vous n'avez pas le choix, le lavage des mains doit être chirurgical.
  • Utilisez si possible des toilettes séparées.

3. Le nettoyage et la désinfection : la chasse au virus

Le norovirus peut survivre plusieurs jours sur les surfaces. Un simple coup d'éponge ne suffit pas.

  • Avec quel produit ? Une solution à base d'eau de Javel est le seul produit ménager courant réellement efficace. Préparez une solution en diluant 1 part d'eau de Javel pour 9 parts d'eau froide.
  • Quelles surfaces nettoyer ? Toutes les zones "à haut contact" : poignées de porte, interrupteurs, télécommandes, téléphones, clavier d'ordinateur, toilettes (lunette, chasse d'eau), robinets, plans de travail de la cuisine.
  • En cas de "projection" (vomissures, diarrhée), nettoyez immédiatement avec des gants et du papier absorbant, jetez le tout dans un sac poubelle fermé, puis désinfectez généreusement la zone avec la solution d'eau de Javel.

4. La lessive : opération haute température

  • Lavez immédiatement tous les vêtements, draps et serviettes de toilette qui ont pu être contaminés.
  • Manipulez le linge souillé avec précaution, sans le secouer pour ne pas disperser le virus dans l'air.
  • Utilisez le cycle de lavage le plus chaud possible supporté par les textiles (idéalement 60°C ou plus).

5. Questions Fréquentes (FAQ)

Est-ce que c'est la "grippe intestinale" ?

Oui, c'est le nom populaire que l'on donne à la gastro-entérite. Cependant, ce terme est trompeur car l'infection n'a absolument rien à voir avec le virus de la grippe (influenza), qui est un virus respiratoire. Le norovirus est un virus digestif.

Combien de temps suis-je contagieux ?

C'est une information capitale et souvent méconnue. Vous êtes contagieux dès l'apparition des premiers symptômes et vous le restez jusqu'à 48 heures (voire plusieurs jours) APRÈS la disparition complète des symptômes. C'est la raison pour laquelle les épidémies se propagent si vite : les personnes se sentent guéries, reprennent leurs activités, mais continuent d'excréter le virus et de contaminer leur entourage. Par précaution, maintenez une hygiène des mains irréprochable pendant au moins une semaine après la guérison.

Puis-je l'attraper à nouveau ?

Malheureusement, oui. Avoir eu le norovirus une fois ne vous protège pas à vie. L'immunité que votre corps développe est de courte durée (quelques mois tout au plus) et n'est efficace que contre la souche spécifique qui vous a infecté. Or, il existe de très nombreuses souches de norovirus en circulation. Il est donc tout à fait possible d'avoir plusieurs épisodes de "gastro" dans sa vie, voire dans la même année.

En conclusion, affronter le norovirus est une épreuve difficile mais généralement brève. Retenez l'essentiel : hydratez-vous par petites gorgées fréquentes, reposez-vous, réintroduisez la nourriture en douceur, et soyez intraitable sur l'hygiène pour protéger vos proches. Surtout, n'hésitez jamais à faire appel à un professionnel de santé si vous reconnaissez l'un des signaux d'alerte. Votre corps a les ressources pour combattre ce virus ; votre rôle est de le soutenir au mieux durant la bataille.

Dr. Dominique HOLCMAN
Médecin généraliste
Médecin généraliste depuis plus de 30 ans, le Dr. Holcman est partenaire et rédacteur chez Biloba. Engagé dans des actions humanitaires, il met son expertise au service de tous, avec une attention particulière portée à l'écoute, à la prévention et à l'accès aux soins.
Voir le profil complet
Merci, et à très vite !
Oops! Merci de remplir votre adresse email.