Fonctionnalités

Équipe médicale

Téléconsultation

Rejoindre

Blog

Vous êtes une mutuelle ?

Consulter un médecin

Comprendre l'interleukine 17 : du mécanisme à l'action thérapeutique

Publié le 
July 20, 2025
L'application qui vous met en relation en moins de 10 minutes avec une équipe médicale de toutes spécialités. Échangez par messagerie instantanée sans rendez-vous, et recevez une ordonnance, si nécessaire.
Prendre rendez-vous
En moins de 15min
Fiche pratique Biloba
Télécharger
  1. L’interleukine 17 (IL-17) est un messager du système immunitaire qui, en excès, provoque une inflammation chronique à l’origine de maladies telles que le psoriasis et certaines formes de rhumatismes inflammatoires.
  2. Les traitements anti-IL-17 sont des thérapies ciblées qui bloquent spécifiquement ce messager pour calmer l’inflammation à sa source et améliorer significativement les symptômes.
  3. Ces médicaments sont administrés par des injections simples à domicile, généralement une fois par mois, avec un suivi médical régulier pour assurer leur sécurité et efficacité.
  4. Les bénéfices attendus incluent une réduction des plaques et démangeaisons, une diminution des douleurs articulaires, une meilleure qualité de vie et la prévention des dommages articulaires à long terme.
  5. Les effets secondaires les plus fréquents sont des réactions au site d’injection et un risque légèrement accru d’infections courantes ou à Candida, nécessitant une surveillance médicale attentive.

Comprendre l'Interleukine 17 (IL-17) : Les réponses à vos questions

Si vous lisez ces lignes, il est probable que votre médecin ait mentionné le terme "interleukine 17" ou "anti-IL-17". Ce nom, qui peut sembler complexe et intimidant, est en réalité la clé pour comprendre votre maladie et les traitements modernes qui peuvent transformer votre quotidien.

Vous n'êtes pas seul(e) à vous sentir un peu perdu(e) face à ce jargon médical. L'objectif de cette page est de démystifier l'interleukine 17, de vous expliquer son rôle dans votre corps et de vous présenter comment les nouvelles thérapies peuvent vous aider. Prenez ce guide comme une conversation, un moyen de vous armer d'informations claires et fiables pour devenir un partenaire actif dans la gestion de votre santé.

1. Qu'est-ce que l'interleukine 17 ? (En termes simples)

Imaginez votre système immunitaire comme une armée sophistiquée chargée de protéger votre corps. Pour communiquer, cette armée utilise des messagers chimiques appelés "cytokines". L'interleukine 17 (abrégée IL-17) est l'un de ces messagers.

L'analogie du messager : Le signal d'alarme

Pensez à l'interleukine 17 comme un signal d'alarme très spécifique ou un messager urgent. Dans un corps en bonne santé, son rôle est essentiel et bénéfique. Lorsque certaines menaces se présentent, comme des infections par des champignons (par exemple, le Candida) ou certaines bactéries, le corps libère de l'IL-17. Ce messager crie : "Alerte ! Nous avons besoin de renforts ici !". Il appelle alors d'autres cellules de défense immunitaire sur les lieux pour neutraliser l'envahisseur. Une fois la menace éliminée, l'alarme s'arrête, et tout revient à la normale. C'est un mécanisme de protection vital.

Le problème : L'alarme qui ne s'arrête jamais

Le problème survient dans certaines maladies, dites "auto-immunes" ou "inflammatoires chroniques". Pour des raisons que la science commence à peine à élucider, le système immunitaire se dérègle. Il se met à produire de l'interleukine 17 en très grande quantité et de manière continue, même en l'absence de véritable menace.

C'est exactement comme si l'alarme incendie de votre maison se déclenchait sans arrêt, jour et nuit, alors qu'il n'y a pas le moindre feu. Ce flot constant de signaux d'alarme inutiles provoque ce que l'on appelle une inflammation chronique. Cette inflammation n'est plus une réaction de défense utile, mais une agression que votre propre corps s'inflige. C'est cette inflammation persistante qui est directement à l'origine des symptômes que vous connaissez bien : les plaques rouges et les démangeaisons du psoriasis, ou les douleurs, gonflements et raideurs articulaires des rhumatismes inflammatoires.

En résumé, l'IL-17 n'est pas un "ennemi" en soi. C'est un outil utile qui, dans votre maladie, est produit en excès et cause des dommages.

2. Pourquoi l'IL-17 est-elle importante pour MA maladie ?

La découverte du rôle central de l'IL-17 a été une véritable révolution dans la compréhension de plusieurs maladies. Si votre médecin vous en parle, c'est que la recherche a démontré que ce messager est l'un des principaux "chefs d'orchestre" de l'inflammation qui vous affecte. Il ne s'agit plus d'une cause vague, mais d'un coupable bien identifié.

Voici les principales maladies où l'IL-17 joue un rôle prépondérant :

  • Le Psoriasis (en plaques)
    Dans le psoriasis, l'excès d'IL-17 dans la peau envoie des signaux erronés aux cellules cutanées (les kératinocytes). Il leur ordonne de se multiplier à une vitesse folle, bien plus vite que la normale. Ces cellules s'accumulent à la surface de la peau, formant les plaques rouges, épaisses et squameuses caractéristiques de la maladie. L'IL-17 attire également d'autres cellules immunitaires dans la peau, ce qui entretient l'inflammation, les rougeurs et les démangeaisons.
  • Le Rhumatisme Psoriasique
    Chez environ 30 % des personnes atteintes de psoriasis, l'inflammation ne se limite pas à la peau. L'IL-17 en excès peut également s'attaquer aux articulations. Elle déclenche une inflammation de la membrane qui tapisse l'intérieur de vos articulations (la membrane synoviale), provoquant douleurs, gonflements et raideurs. Sans traitement, cette inflammation chronique peut endommager durablement le cartilage et l'os. Le rhumatisme psoriasique est donc la manifestation articulaire du même processus inflammatoire que celui qui touche votre peau.
  • La Spondylarthrite Ankylosante
    Cette maladie est un rhumatisme inflammatoire qui touche principalement la colonne vertébrale et les articulations sacro-iliaques (à la jonction du bassin et du bas du dos). Ici, l'IL-17 est un acteur majeur de l'inflammation qui cause les douleurs lombaires nocturnes et la raideur matinale. À long terme, cette inflammation peut même entraîner la "soudure" des vertèbres (ankylose), limitant la mobilité. Cibler l'IL-17 permet de combattre l'inflammation à la racine de ces symptômes.
  • Autres maladies auto-immunes
    La recherche est très active. Le rôle de l'IL-17 est étudié dans de nombreuses autres maladies, comme l'hidradénite suppurée (maladie de Verneuil) ou certaines uvéites (inflammations de l'œil). Le fait que les scientifiques comprennent de mieux en mieux ces mécanismes ouvre des espoirs pour de nombreux patients.

3. Comment fonctionnent les traitements qui ciblent l'IL-17 (les "anti-IL-17") ?

Maintenant que nous avons identifié le problème – un excès de messagers IL-17 –, la solution devient logique : il faut intercepter ces messagers pour les empêcher de délivrer leur ordre d'inflammation. C'est exactement ce que font les médicaments anti-IL-17.

Le principe de base : Bloquer le messager

Les traitements anti-IL-17 sont des anticorps, c'est-à-dire des protéines très spécialisées, conçues en laboratoire pour reconnaître et neutraliser une cible unique : la molécule d'interleukine 17.

Imaginez que l'IL-17 est une clé qui cherche à s'insérer dans une serrure (un "récepteur") sur les cellules de votre peau ou de vos articulations pour déclencher l'inflammation. Le médicament anti-IL-17 agit comme un "bouchon" qui vient se fixer sur la clé IL-17. La clé ne peut donc plus entrer dans la serrure. Le message d'alarme n'est jamais reçu par les cellules. En neutralisant le signal, on calme l'inflammation à sa source, et les symptômes s'atténuent ou disparaissent.

Ce ne sont pas des antidouleurs classiques : La précision d'une thérapie ciblée

Il est essentiel de comprendre la différence entre un anti-IL-17 et un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) comme l'ibuprofène ou le diclofénac.

  • Un AINS classique agit de manière très large. C'est un peu comme utiliser une lance à incendie pour éteindre une bougie : c'est efficace sur l'inflammation en général, mais cela peut avoir des effets collatéraux sur l'estomac ou les reins, et cela ne stoppe pas la cause profonde de la maladie.
  • Un anti-IL-17 est une thérapie ciblée. Il ne s'attaque qu'à une seule molécule précise impliquée dans votre maladie. C'est une approche chirurgicale qui vise à corriger le dérèglement immunitaire spécifique, sans perturber le reste du système de manière aussi large. C'est pour cela que l'on parle de biothérapie ou de traitement biologique : c'est un médicament issu du vivant (des protéines) qui interagit de façon très spécifique avec les processus biologiques de votre corps.

4. Quels sont les bénéfices attendus de ce traitement ?

L'objectif principal d'un traitement anti-IL-17 est de reprendre le contrôle de la maladie pour améliorer durablement votre qualité de vie. Les résultats peuvent être spectaculaires, mais il est important d'avoir des attentes réalistes.

Amélioration significative des symptômes
Pour une grande majorité de patients, ces traitements apportent une amélioration rapide et marquée, voire une disparition quasi complète des symptômes :

  • Pour le psoriasis : On observe souvent un "blanchiment" progressif des plaques. La peau devient plus lisse, les squames disparaissent, les rougeurs s'estompent et, surtout, les démangeaisons diminuent considérablement. L'objectif est d'atteindre un état où la maladie n'a plus d'impact visible ou ressenti.
  • Pour les rhumatismes (psoriasique ou spondylarthrite) : Les patients rapportent une diminution significative des douleurs articulaires, des gonflements et de la raideur, en particulier la fameuse raideur matinale qui peut être si invalidante. L'un des bénéfices majeurs, au-delà du soulagement immédiat, est de prévenir la dégradation des articulations sur le long terme, préservant ainsi votre mobilité future.

Amélioration de la qualité de vie
Au-delà des symptômes physiques, le véritable but est de vous permettre de revivre normalement. Cela se traduit par :

  • Mieux dormir, sans être réveillé(e) par la douleur ou les démangeaisons.
  • Pouvoir s'habiller sans appréhension ou sans douleur.
  • Reprendre des activités professionnelles, sociales ou sportives mises de côté.
  • Retrouver confiance en soi et ne plus se sentir défini(e) par sa maladie.

Délai d'action
Les anti-IL-17 agissent relativement vite. Une première amélioration peut souvent être ressentie dès les premières semaines de traitement. Cependant, il faut généralement compter entre 3 et 6 mois pour que le médicament atteigne son plein potentiel et que vous puissiez évaluer, avec votre médecin, son efficacité maximale. La patience est donc de mise au début du parcours.

5. Quels sont les risques et les effets secondaires ?

C'est une préoccupation légitime et essentielle. Tout traitement efficace comporte des risques potentiels. La clé est une discussion transparente avec votre médecin et un suivi rigoureux. Comme le traitement modifie une petite partie de votre système immunitaire, les principaux effets secondaires sont liés à une sensibilité accrue à certaines infections.

Effets secondaires courants et généralement bien gérables :

  • Réactions au site d'injection : Il est fréquent d'observer une petite rougeur, un léger gonflement, une démangeaison ou une douleur à l'endroit où vous avez fait l'injection. Ces réactions sont locales, durent rarement plus d'un jour ou deux, et tendent à diminuer avec le temps.
  • Infections des voies respiratoires supérieures : Le risque de contracter des rhumes, des sinusites ou des bronchites est légèrement augmenté. Il s'agit le plus souvent d'infections bénignes, similaires à celles que vous pourriez avoir habituellement, mais peut-être un peu plus fréquentes.

Effets secondaires plus rares mais à surveiller attentivement :

  • Infections à Candida (muguet buccal ou candidose) : Nous avons vu que l'IL-17 joue un rôle important dans la défense contre les champignons. En bloquant ce messager, on augmente légèrement le risque de développer des infections à Candida. Il s'agit le plus souvent de "muguet" dans la bouche ou d'infections génitales. C'est un effet secondaire connu, généralement peu grave et qui se traite très facilement avec des médicaments antifongiques classiques.
  • Apparition ou aggravation de Maladies Inflammatoires Chroniques de l'Intestin (MICI) : Chez un très faible pourcentage de patients, des cas de maladie de Crohn ou de rectocolite hémorragique ont été rapportés. Le lien n'est pas encore parfaitement compris. C'est pourquoi il est crucial de signaler immédiatement à votre médecin tout nouveau symptôme digestif persistant, comme des douleurs abdominales intenses, une diarrhée chronique (surtout si elle est nocturne ou sanglante) ou une perte de poids inexpliquée.

La phrase rassurante à retenir :
"Votre médecin est votre meilleur allié. Avant de commencer, il réalisera un bilan complet (notamment pour dépister une tuberculose latente) et évaluera avec vous si les bénéfices attendus du traitement l'emportent sur les risques potentiels dans votre situation. Un suivi médical régulier est indispensable et mis en place pour surveiller votre santé, dépister rapidement tout effet indésirable et garantir que le traitement reste sûr et efficace pour vous."

6. Comment se déroule le traitement en pratique ?

L'un des grands avantages des anti-IL-17 est leur facilité d'administration, conçue pour s'intégrer à votre vie quotidienne.

Administration : des injections à domicile
Le traitement est administré par des injections sous-cutanées, c'est-à-dire dans la couche de graisse juste sous la peau (sur le ventre ou les cuisses). La technique est très similaire à celle utilisée par les personnes diabétiques pour l'insuline. Les médicaments sont présentés sous forme de stylos pré-remplis ou de seringues pré-remplies, très simples d'utilisation. En général, une infirmière vous formera au début du traitement pour que vous puissiez rapidement apprendre à vous faire vos injections vous-même, tranquillement à la maison. Cette autonomie est très appréciée par les patients.

Fréquence des injections
Après une phase de "démarrage" (parfois appelée "phase d'induction") où les injections peuvent être plus rapprochées (par exemple, une par semaine pendant 5 semaines), le rythme de croisière s'installe. La fréquence la plus courante est d'une injection toutes les 4 semaines (une fois par mois). Ce rythme peu contraignant permet de facilement oublier le traitement entre deux administrations.

Suivi médical et bilans
Le suivi est un pilier de la sécurité du traitement.

  • Avant le traitement : Un bilan sanguin complet, une radio des poumons et un dépistage de la tuberculose sont systématiques.
  • Pendant le traitement : Votre médecin vous prescrira des bilans sanguins de manière régulière (par exemple, tous les 3 à 6 mois) pour surveiller que tout va bien (fonction du foie, numération formule sanguine, etc.). Ces rendez-vous réguliers sont aussi l'occasion de faire le point sur l'efficacité du traitement et de poser toutes vos questions.

7. Questions à poser à votre médecin

Pour être acteur de votre santé, n'hésitez jamais à poser des questions. Voici une liste pour vous aider à préparer votre prochaine consultation :

  • "Sur la base de mon dossier, suis-je un bon candidat pour un traitement anti-IL-17 ?"
  • "Quels sont les bénéfices spécifiques que je peux espérer pour mes symptômes (peau, articulations) ?"
  • "Dans mon cas particulier, quels sont les effets secondaires les plus importants que je dois surveiller ?"
  • "En combien de temps devrions-nous voir une amélioration significative ?"
  • "Quel est le plan B ? Que se passe-t-il si ce traitement ne fonctionne pas ou ne fonctionne plus pour moi ?" (Il existe d'autres familles de biothérapies).
  • "Y a-t-il des précautions particulières à prendre concernant les vaccins ? Puis-je faire mon vaccin contre la grippe ? " (En général, les vaccins "inactivés" sont recommandés, mais les vaccins "vivants" sont contre-indiqués).
  • "Comment le traitement sera-t-il suivi et à quelle fréquence nous verrons-nous ?"

En résumé : Un tableau simple pour tout retenir

Ce que vous voulez savoirLa réponse simpleC'est quoi l'IL-17 ?Un messager du système immunitaire qui, lorsqu'il est produit en excès, crée une inflammation chronique.Pourquoi c'est un problème ?C'est l'un des principaux responsables des symptômes de maladies comme le psoriasis ou la spondylarthrite.Comment agit le traitement ?Il s'agit d'une thérapie ciblée qui bloque ce messager pour stopper l'inflammation à sa source.Quels bénéfices ?Une réduction significative (voire une disparition) des douleurs, des plaques sur la peau et une nette amélioration de la qualité de vie.Quels risques ?Principalement un risque légèrement accru de certaines infections (rhumes, muguet), qui est géré par un suivi médical attentif.Comment ça se prend ?Par des injections simples à faire soi-même à la maison, le plus souvent une fois par mois.

En conclusion, les traitements anti-IL-17 représentent une avancée médicale majeure qui a changé la vie de très nombreux patients. En comprenant comment ils fonctionnent, vous êtes mieux préparé(e) à discuter des options avec votre médecin et à aborder ce traitement avec confiance et optimisme. C'est une étape importante vers la reconquête de votre bien-être.

Dr. Dominique HOLCMAN
Médecin généraliste
Médecin généraliste depuis plus de 30 ans, le Dr. Holcman est partenaire et rédacteur chez Biloba. Engagé dans des actions humanitaires, il met son expertise au service de tous, avec une attention particulière portée à l'écoute, à la prévention et à l'accès aux soins.
Voir le profil complet
Merci, et à très vite !
Oops! Merci de remplir votre adresse email.