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Comprendre l'os sous-chondral et agir contre la douleur

Publié le 
July 20, 2025
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  1. L'os sous-chondral est la couche osseuse située juste en dessous du cartilage, jouant un rôle essentiel d'amortisseur et de soutien nutritif du cartilage.
  2. Les anomalies de l'os sous-chondral (sclérose, géodes, œdème) sont des signes caractéristiques de l'arthrose et peuvent être à l'origine de douleurs, en particulier l'œdème osseux, très douloureux.
  3. Les symptômes liés à l'os sous-chondral incluent douleur mécanique et parfois inflammatoire, raideur matinale, gonflement et craquements articulaires.
  4. Les causes de l'atteinte de l'os sous-chondral sont multifactorielle : âge, surpoids, traumatismes, sursollicitation, anomalies anatomiques et prédisposition génétique.
  5. Le traitement repose sur une approche progressive : mesures hygiéno-diététiques, kinésithérapie, traitements médicamenteux, infiltrations, et en dernier recours, chirurgie (ostéotomie ou prothèse).

L'Os Sous-Chondral : Comprendre Votre Bilan d'Imagerie et Agir sur la Douleur

Le terme "os sous-chondral" est probablement apparu sur un compte-rendu de radiographie ou d'IRM, ou a été mentionné par votre médecin. Face à ce mot un peu technique, l'inquiétude et le besoin de comprendre sont des réactions tout à fait normales. Qu'est-ce que c'est exactement ? Est-ce grave ? Et surtout, qu'est-ce que cela signifie pour votre douleur et votre avenir ?

Cet article est conçu pour vous guider. Nous allons démystifier ce terme, expliquer pourquoi il est au cœur de vos symptômes et, plus important encore, explorer en détail l'ensemble des solutions qui existent pour vous aider à aller mieux.

1. La Définition de Base : "Qu'est-ce que l'Os Sous-Chondral ?"

Avant toute chose, posons des bases simples. Loin d'être un élément complexe ou une maladie rare, l'os sous-chondral est une partie anatomique fondamentale de toutes nos articulations mobiles (genou, hanche, épaule, cheville...).

Définition simple : L'os sous-chondral est la couche d'os située juste en dessous du cartilage. Le mot lui-même le dit : "sous" (en dessous) et "chondral" (relatif au cartilage).

L'analogie des fondations d'une maison :
Pour bien visualiser son rôle, imaginez que votre articulation est une maison.
• Le cartilage est le plancher lisse et souple sur lequel on marche. Il permet un mouvement fluide et sans friction.
• L'os sous-chondral représente les fondations solides de cette maison.

Comme pour une maison, si les fondations sont saines, le plancher est bien soutenu et reste stable. Mais si les fondations se fissurent, s'affaissent ou deviennent humides, le plancher au-dessus va inévitablement en souffrir, se fissurer et se dégrader à son tour. C'est exactement ce qui se passe dans une articulation.

Un double rôle crucial : Amortisseur et Nourricier
L'os sous-chondral n'est pas qu'un simple support. Il remplit deux fonctions vitales pour l'articulation :

  1. Il est un amortisseur : Lorsque vous marchez, courez ou sautez, votre articulation subit des chocs importants. Le cartilage en absorbe une partie, mais c'est l'os sous-chondral, plus souple que l'os dur du reste du squelette, qui joue un rôle majeur d'amortisseur. Il se déforme légèrement pour dissiper l'énergie de l'impact, protégeant ainsi le cartilage d'une pression excessive.
  2. Il nourrit le cartilage : C'est un point essentiel à comprendre. Le cartilage est un tissu unique : il ne contient aucun vaisseau sanguin pour lui apporter les nutriments et l'oxygène dont il a besoin pour se maintenir en bonne santé. Sa survie dépend entièrement de l'os sous-chondral. Les nutriments transitent depuis les vaisseaux sanguins de l'os sous-chondral et diffusent vers le cartilage.

Vous comprenez donc que la santé du cartilage et celle de l'os sous-chondral sont intimement et indissociablement liées. L'un ne va pas sans l'autre.

2. Le Problème : "Pourquoi On M'en Parle Aujourd'hui ?"

Si l'os sous-chondral est mentionné dans votre bilan médical, c'est presque toujours dans le contexte d'une pathologie articulaire, et plus particulièrement de l'arthrose.

Il est fondamental de comprendre que les anomalies de l'os sous-chondral ne sont pas une maladie distincte, mais bien une manifestation et une composante essentielle du processus arthrosique. Pendant longtemps, on a cru que l'arthrose n'était qu'une "usure du cartilage". Aujourd'hui, la science a démontré que c'est une maladie qui affecte l'articulation dans son ensemble : le cartilage, la membrane synoviale (qui produit le liquide articulaire) et, bien sûr, l'os sous-chondral.

Quand le cartilage s'amincit et se fissure, l'os en dessous n'est plus aussi bien protégé. Il est soumis à des pressions anormales et excessives. En réaction, il se modifie. Ce sont ces modifications que votre radiologue ou votre médecin a observées sur vos examens.

Décrypter les termes de votre compte-rendu d'imagerie :

Votre bilan mentionne probablement des termes spécifiques. Ne vous laissez pas impressionner, voici ce qu'ils signifient en clair.

  • Sclérose sous-chondrale (ou condensation) :
    • Ce que c'est : C'est un épaississement, une densification de l'os sous-chondral. Sur une radio, cette zone apparaît plus blanche, plus "dense".
    • Pourquoi ça arrive : Face à l'augmentation de la pression due à la perte de cartilage, l'os essaie de se renforcer, de devenir plus solide. C'est un peu comme la corne qui se forme sur la peau en réponse à un frottement répété.
    • Le problème : Cette réaction de défense est malheureusement contre-productive. L'os qui se forme est de moins bonne qualité, plus rigide et moins capable d'amortir les chocs. Cette rigidité excessive reporte encore plus de contraintes sur le peu de cartilage restant, accélérant sa dégradation.
  • Géodes ou Kystes sous-chondraux :
    • Ce que c'est : Ce sont des petites cavités, des sortes de "trous" qui se forment au sein de l'os sous-chondral densifié. Ces cavités sont souvent remplies de liquide synovial qui s'est infiltré à travers les fissures du cartilage et de l'os.
    • Pourquoi ça arrive : Ils sont le signe d'une souffrance osseuse plus avancée. Les pressions intenses peuvent provoquer des micro-fractures dans l'os, et la "sclérose" anormale empêche une bonne réparation. Du liquide s'engouffre dans ces zones de faiblesse, créant des kystes.
    • Le problème : Les géodes fragilisent la structure de l'os sous-chondral. Elles sont un marqueur d'une arthrose déjà bien installée.
  • Œdème osseux sous-chondral (ou œdème médullaire) :
    • Ce que c'est : C'est une information capitale, car elle est souvent directement liée à la douleur que vous ressentez. Un œdème osseux est une accumulation de liquide, une sorte d'inflammation ou de "bleu" à l'intérieur même de l'os. Il n'est visible qu'à l'IRM, car la radiographie standard ne montre pas ce type de lésion.
    • Pourquoi ça arrive : Il est le résultat d'une surcharge mécanique aiguë ou chronique. Les micro-fractures et l'inflammation locale provoquent une réaction de l'os, qui se gorge de liquide.
    • Le problème fondamental : Contrairement au cartilage qui n'a pas de nerfs et ne peut donc pas "faire mal" directement, l'os sous-chondral est richement innervé. L'œdème augmente la pression à l'intérieur de l'os et irrite ces terminaisons nerveuses, générant une douleur profonde, intense et parfois lancinante. C'est souvent cet œdème qui est responsable des douleurs nocturnes ou de repos.

3. Les Symptômes : "Est-ce que C'est Ça qui me Fait Mal ?"

Oui, absolument. Les anomalies de l'os sous-chondral, en particulier l'œdème, sont une source majeure des douleurs de l'arthrose. Voici comment le diagnostic se traduit dans votre quotidien :

  • La douleur : C'est le symptôme principal. Elle est typiquement "mécanique", c'est-à-dire qu'elle apparaît ou s'aggrave lors de l'effort : marche, montée ou descente des escaliers, port de charges... Cependant, en présence d'un œdème osseux important (la phase "chaude" de l'arthrose), la douleur peut devenir inflammatoire, persistant au repos et pouvant même vous réveiller la nuit.
  • La raideur : Vous pouvez ressentir une difficulté à "dérouiller" l'articulation le matin au réveil ou après une période d'inactivité prolongée (comme rester assis longtemps). Cette raideur dure généralement moins de 30 minutes.
  • Le gonflement : L'articulation peut paraître enflée (on parle d'épanchement de synovie). C'est le signe de l'inflammation de l'ensemble de l'articulation, qui réagit à la dégradation du cartilage et de l'os.
  • Les craquements ou crépitements : Les surfaces articulaires n'étant plus lisses, des bruits peuvent se faire entendre lors des mouvements.

Reconnaître que ces symptômes sont directement liés à des phénomènes physiques visibles sur votre IRM peut être une première étape pour mieux gérer votre condition.

4. Les Causes et Facteurs de Risque : "Pourquoi Moi ?"

L'atteinte de l'os sous-chondral, dans le cadre de l'arthrose, est multifactorielle. Plusieurs éléments peuvent se combiner et expliquer pourquoi vos articulations sont touchées.

  • L'âge : C'est le principal facteur de risque. Avec le temps, le cartilage perd de son élasticité et sa capacité de régénération diminue.
  • Le surpoids et l'obésité : C'est un facteur majeur, surtout pour les articulations portantes comme les genoux et les hanches. Chaque kilo superflu exerce une pression multipliée sur vos articulations (on estime qu'1 kg de poids corporel en plus représente 4 à 5 kg de pression supplémentaire sur le genou à chaque pas). Cette surcharge chronique épuise le cartilage et son os sous-chondral.
  • Les anciennes blessures : Un traumatisme articulaire (fracture, entorse grave, lésion des ligaments croisés, lésion d'un ménisque) même bien soigné des années auparavant, peut avoir modifié la mécanique de l'articulation, entraînant une usure prématurée.
  • La sollicitation excessive et répétée : Certains métiers très physiques ou la pratique intensive de sports à fort impact (course à pied sur sol dur, sports de pivot...) peuvent accélérer l'usure articulaire.
  • Les anomalies anatomiques : Des jambes arquées (genu varum) ou en X (genu valgum) peuvent entraîner une mauvaise répartition des contraintes sur le genou, surchargeant un seul compartiment de l'articulation.
  • La prédisposition génétique : Il existe une composante héréditaire. Si vos parents souffraient d'arthrose, votre risque d'en développer est plus élevé.

Il est rare qu'une seule de ces causes soit responsable. C'est le plus souvent leur accumulation au fil des ans qui conduit à la maladie.

5. Les Solutions et Traitements : "Qu'est-ce Qu'on Peut Faire ?"

C'est la partie la plus importante. Savoir ce qui se passe est une chose, mais savoir comment agir est ce qui vous redonnera le contrôle. Il n'existe pas de traitement miracle qui "répare" le cartilage usé, mais il existe une large palette de solutions très efficaces pour gérer la douleur, freiner la dégradation et améliorer considérablement votre qualité de vie. L'approche est toujours progressive.

Étape 1 : Ce que Vous Pouvez Faire Vous-Même (Mesures Hygiéno-Diététiques)

C'est le socle de toute prise en charge. Ces mesures sont les plus importantes sur le long terme.

  • Perdre du poids si nécessaire : C'est le levier le plus puissant si vous êtes en surpoids. Perdre ne serait-ce que 5 à 10% de votre poids peut réduire la douleur de plus de 50% et ralentir significativement la progression de l'arthrose.
  • Adapter vos activités physiques : "Le mouvement, c'est la vie" est un adage particulièrement vrai pour l'arthrose. Il ne faut surtout pas arrêter de bouger, mais il faut bouger intelligemment. Privilégiez les sports "portés" ou doux qui renforcent les muscles sans impacter l'articulation :
    • Vélo (d'appartement ou en extérieur)
    • Natation ou aquagym
    • Marche sur terrain plat
    • Yoga ou Tai-chi
    Évitez (ou limitez fortement) les sports à fort impact comme la course à pied, le tennis ou le squash pendant les phases douloureuses.
  • La kinésithérapie : Votre meilleure alliée. Un kinésithérapeute établira un programme personnalisé pour :
    • Renforcer les muscles autour de l'articulation (par exemple, les quadriceps pour le genou) afin qu'ils agissent comme des "amortisseurs actifs".
    • Maintenir la souplesse et l'amplitude de mouvement.
    • Corriger votre posture ou votre façon de marcher pour mieux répartir les contraintes.

Étape 2 : Les Traitements Médicaux (Non Chirurgicaux)

Quand la douleur devient trop présente, votre médecin peut vous proposer plusieurs options.

  • Les antidouleurs (antalgiques) :
    • Le paracétamol est souvent proposé en première intention pour les douleurs légères à modérées.
    • Les Anti-Inflammatoires Non Stéroïdiens (AINS), en gel (application locale) ou en comprimés (cure courte), sont très efficaces lors des poussées inflammatoires, notamment en cas d'œdème osseux, pour "éteindre l'incendie".
  • Les infiltrations : Il s'agit d'injecter un produit directement dans l'articulation.
    • Infiltration de corticoïdes : C'est un anti-inflammatoire très puissant. Elle est particulièrement indiquée en cas de gonflement important et d'œdème osseux à l'IRM. Elle permet de calmer la crise douloureuse rapidement et efficacement. Son effet dure de quelques semaines à quelques mois.
    • Infiltration d'acide hyaluronique (viscosupplémentation) : L'acide hyaluronique est un composant naturel du liquide articulaire, qui lui donne sa viscosité. L'injection vise à "lubrifier" l'articulation, à améliorer sa mobilité et à réduire la douleur. Son effet est plus retardé que celui des corticoïdes mais peut être plus durable.

Étape 3 : Les Traitements Chirurgicaux (Quand Rien d'Autre ne Marche)

La chirurgie n'est envisagée qu'en cas d'échec des traitements précédents, lorsque la douleur est insupportable, permanente, et que la perte de fonction a un impact majeur sur votre vie quotidienne.

  • L'ostéotomie : Cette intervention est surtout proposée chez des patients jeunes (< 60-65 ans) avec une arthrose localisée sur un seul côté du genou due à un défaut d'axe. Elle consiste à couper l'os (le tibia ou le fémur) pour modifier l'axe de la jambe. Le but est de rediriger le poids du corps vers la partie saine de l'articulation, soulageant ainsi la zone usée et douloureuse. Cela permet de retarder de plusieurs années la pose d'une prothèse.
  • La prothèse articulaire (hanche, genou...) : C'est la solution de dernier recours, mais c'est une intervention extrêmement efficace. Elle consiste à remplacer les surfaces articulaires abîmées par des implants artificiels. Les prothèses de hanche et de genou sont aujourd'hui des opérations très courantes, avec d'excellents résultats sur la douleur et la récupération de la fonction. C'est une véritable renaissance pour de nombreux patients.

6. L'Avenir : "Comment Ça Va Évoluer ?"

Il est important d'être réaliste : l'arthrose est une condition chronique. Les anomalies de l'os sous-chondral ne vont pas disparaître. Cependant, "chronique" ne veut pas dire "condamné à avoir mal".

L'évolution est très variable d'une personne à l'autre. Certaines personnes verront leur état se stabiliser pendant de longues années, tandis que d'autres connaîtront une dégradation plus rapide.

L'objectif des traitements n'est pas de "guérir" l'arthrose au sens propre, mais de transformer une maladie douloureuse et handicapante en une condition gérable qui vous permet de vivre une vie active et satisfaisante. En vous impliquant activement dans votre prise en charge (gestion du poids, activité physique adaptée, suivi médical régulier), vous êtes le principal acteur pour ralentir la progression de la maladie et préserver votre articulation le plus longtemps possible.

Conclusion : De l'Inquiétude à l'Action

L'apparition du terme "os sous-chondral" sur votre compte-rendu a peut-être été une source de stress. Espérons que ces explications vous ont permis de mieux comprendre ce qui se passe au cœur de votre articulation. Retenez l'essentiel : les modifications de cet os sont le reflet de la souffrance de votre articulation, et elles expliquent en grande partie votre douleur.

Mais cette compréhension est surtout le point de départ de l'action. Des solutions existent, à tous les stades. En travaillant main dans la main avec votre médecin et votre kinésithérapeute, et en adoptant un mode de vie adapté, vous disposez de tous les outils pour gérer vos symptômes, protéger votre articulation et continuer à profiter de la vie.

Avertissement essentiel : Ces informations sont fournies à titre général pour vous aider à mieux comprendre votre situation. Elles ne remplacent en aucun cas un avis médical. Discutez de votre cas personnel avec votre médecin, qui est le seul professionnel capable d'établir un diagnostic précis et de vous proposer un plan de traitement adapté à votre situation unique.

Dr. Dominique HOLCMAN
Médecin généraliste
Médecin généraliste depuis plus de 30 ans, le Dr. Holcman est partenaire et rédacteur chez Biloba. Engagé dans des actions humanitaires, il met son expertise au service de tous, avec une attention particulière portée à l'écoute, à la prévention et à l'accès aux soins.
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