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Vaccin BCG : Informations Claires et Sécurisées

Publié le 
July 21, 2025
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  1. Le vaccin BCG protège principalement les nourrissons et jeunes enfants à risque contre les formes graves et mortelles de la tuberculose, comme la méningite tuberculeuse et la tuberculose miliaire.
  2. La vaccination BCG n’est plus obligatoire en France depuis 2007, mais elle est fortement recommandée pour les enfants exposés à un risque élevé (origine géographique, lieu de résidence, antécédents familiaux, voyage prolongé, conditions de vie précaires).
  3. Le BCG est administré par une seule injection intradermique au bras, provoquant une réaction locale caractéristique évoluant sur plusieurs semaines, signe de l’efficacité du vaccin.
  4. Les soins après la vaccination consistent essentiellement à ne rien appliquer sur la zone, laisser à l’air libre et nettoyer délicatement à l’eau et au savon ; il est normal d’observer un nodule, une ulcération et la formation d’une petite cicatrice.
  5. Le vaccin est contre-indiqué en cas d’immunodépression, maladie fébrile élevée, antécédent de tuberculose ou grossesse ; un test tuberculinique peut être réalisé avant la vaccination pour confirmer l’absence d’infection préalable.

Le Vaccin BCG : Guide Complet pour une Décision Éclairée

Le vaccin BCG (Bacille de Calmette-Guérin) est un nom que beaucoup de parents entendent, souvent source de questionnements et d'inquiétudes. Est-il encore nécessaire ? Mon enfant en a-t-il besoin ? À quoi dois-je m'attendre après l'injection ?

Cette page est conçue pour vous, parents ou futurs parents, afin de vous fournir des informations complètes, pratiques et rassurantes. Notre objectif est de vous aider à comprendre l'utilité de ce vaccin, à savoir s'il concerne votre enfant et à vous préparer sereinement à son déroulement et à ses suites.

1. L'essentiel en bref

Pour ceux qui cherchent une réponse rapide, voici les points clés à retenir sur le vaccin BCG :

C'est quoi ? Un vaccin vivant atténué destiné à protéger contre les formes graves de la tuberculose, une maladie infectieuse causée par une bactérie.

Pour qui ? Il n'est plus pour tout le monde. Il cible principalement les nourrissons et jeunes enfants présentant un risque élevé d'être exposés à la tuberculose.

Est-ce obligatoire ? Non, la vaccination par le BCG n'est plus obligatoire en France depuis 2007. Elle reste cependant fortement recommandée pour les enfants les plus à risque.

Comment ça se passe ? Il s'agit d'une seule injection réalisée très superficiellement dans la peau du bras (technique intradermique).

Est-ce que ça fait mal ? La piqûre est rapide. La particularité du BCG est la réaction locale qui suit : un petit bouton apparaît et évolue sur plusieurs semaines. C'est un processus normal et attendu, signe de l'efficacité du vaccin.

2. Les questions de fond : Pourquoi et Pour Qui ?

Maintenant que les bases sont posées, approfondissons les raisons d'être de ce vaccin et déterminons qui est réellement concerné.

a) Pourquoi ce vaccin est-il si important ?

Pour comprendre l'intérêt du BCG, il faut d'abord comprendre la maladie contre laquelle il protège : la tuberculose.

La tuberculose : une maladie à ne pas sous-estimer
La tuberculose est une maladie infectieuse causée par une bactérie, le Mycobacterium tuberculosis (ou bacille de Koch). Elle se transmet principalement par voie aérienne, lorsqu'une personne malade tousse ou éternue. Si elle affecte le plus souvent les poumons (tuberculose pulmonaire), la bactérie peut aussi se propager par le sang pour atteindre d'autres organes : les reins, les os, et surtout, les méninges (les enveloppes qui protègent le cerveau).

La protection ciblée du BCG : prévenir le pire
Le point crucial à comprendre est que le vaccin BCG n'a pas pour objectif principal d'empêcher toute contamination. Son efficacité est modérée pour prévenir la tuberculose pulmonaire de l'adulte.
En revanche, le vaccin BCG est extrêmement efficace (à plus de 80%) pour protéger les nourrissons et les jeunes enfants contre les formes les plus graves et souvent mortelles de la maladie :

  • La méningite tuberculeuse : une infection des méninges qui peut entraîner des séquelles neurologiques très lourdes (retard mental, surdité, paralysie) ou le décès.
  • La tuberculose miliaire (ou disséminée) : une forme où la bactérie se propage dans tout l'organisme, affectant de multiples organes simultanément.

Chez le tout-petit, dont le système immunitaire est encore immature, ces formes fulgurantes sont les plus redoutées. Le BCG agit donc comme un bouclier vital durant les premières années de la vie, le temps que les défenses de l'enfant se renforcent.

b) Mon enfant en a-t-il vraiment besoin ? La question du risque

C'est la question centrale pour tous les parents. Depuis la fin de l'obligation vaccinale en 2007, la France a adopté une stratégie de vaccination ciblée. L'idée n'est plus de vacciner tout le monde, mais de protéger intensivement ceux qui en ont le plus besoin.

Le vaccin BCG est fortement recommandé pour les enfants présentant au moins l'un des critères de risque suivants :

  • Origine géographique des parents : Votre enfant est né en France, mais au moins l'un de ses deux parents est originaire d'un pays où la tuberculose est très fréquente (la plupart des pays d'Afrique, d'Asie, du Moyen-Orient, d'Amérique Centrale et du Sud, et d'Europe Centrale et de l'Est).
  • Lieu de résidence en France : Votre enfant est né ou doit résider en Guyane ou à Mayotte, deux départements où la tuberculose circule de manière plus importante qu'ailleurs en France. La vaccination est également recommandée pour certains enfants en Île-de-France, sur décision médicale, si les conditions de logement (promiscuité) ou socio-économiques les exposent à un risque accru.
  • Antécédents familiaux : Un membre de votre entourage proche (famille, fratrie) a eu la tuberculose.
  • Voyage prévu : Votre enfant doit effectuer un séjour prolongé (plus d'un mois consécutif) dans l'un des pays à forte endémie tuberculeuse cités plus haut.
  • Conditions de vie précaires : Votre enfant vit dans des conditions de logement ou sociales qui l'exposent à un contact plus probable avec des personnes malades.

Pourquoi n'est-il plus obligatoire pour tous les autres enfants ?
La décision de lever l'obligation vaccinale repose sur une analyse bénéfice/risque. En France métropolitaine, l'incidence de la tuberculose a considérablement diminué au fil des décennies. Le risque pour un enfant ne remplissant aucun des critères ci-dessus de contracter une forme grave de la maladie est devenu extrêmement faible. Dans ce contexte, il n'est plus jugé pertinent d'exposer toute une population aux (rares) effets indésirables d'un vaccin pour un bénéfice individuel très minime. La stratégie de ciblage permet de concentrer les efforts là où le vaccin est le plus utile et sauve des vies.

3. Les aspects pratiques et les craintes : Comment, Douleur et Effets secondaires

Une fois la décision prise, vient le temps des questions pratiques. Cette section est la plus importante pour vous rassurer, car la réaction au BCG est unique et peut être impressionnante si l'on n'y est pas préparé.

a) Comment se déroule la vaccination ?

  • Le rendez-vous : Pensez à vous munir du carnet de santé de votre enfant. C'est un document essentiel où le médecin inscrira la date, le nom du vaccin et le numéro de lot.
  • Où se faire vacciner ? Le vaccin BCG n'est pas toujours disponible dans les cabinets de médecine générale, car il se présente souvent en flacons multi-doses qui doivent être utilisés rapidement après ouverture. Les lieux de vaccination les plus courants sont :
    • Les centres de Protection Maternelle et Infantile (PMI).
    • Les centres de vaccination publics.
    • Certains hôpitaux ou maternités.
  • L'injection : une technique particulière
    Le BCG n'est pas injecté comme les autres vaccins. Il utilise la voie intradermique.
    Concrètement, le médecin ou l'infirmière va piquer très superficiellement la peau de la partie supérieure du bras (généralement le bras gauche). L'aiguille ne pénètre pas dans le muscle. Le but est d'injecter le produit dans le derme, la couche épaisse de la peau.
    Cette technique provoque la formation immédiate d'une petite "bulle" blanche en relief, appelée papule, d'environ 5 à 10 mm de diamètre. C'est tout à fait normal et c'est le signe que l'injection a été correctement réalisée. Cette papule disparaît d'elle-même en une quinzaine de minutes.

b) Quels sont les effets secondaires ? (La section la plus lue)

Soyons clairs : la réaction locale au vaccin BCG est normale, attendue et même souhaitable. C'est le signe visible que le système immunitaire de votre enfant apprend à reconnaître et à combattre le bacille. Il est primordial de connaître son évolution pour ne pas s'inquiéter inutilement.

La réaction NORMALE et attendue : un processus en 4 étapes

Le processus complet peut durer plusieurs semaines, voire plusieurs mois. La patience est essentielle.

  1. Phase 1 (Semaines 2 à 4) : L'apparition du nodule
    Environ deux à quatre semaines après l'injection, un petit bouton rouge et dur (un nodule) apparaît à l'endroit de la piqûre. Il ressemble à une piqûre d'insecte un peu indurée.
  2. Phase 2 (Quelques semaines plus tard) : L'ulcération
    Ce nodule va progressivement grossir, puis il peut s'ulcérer, c'est-à-dire former un petit cratère qui peut laisser s'écouler un peu de liquide clair ou jaunâtre. NE PANIQUEZ PAS, CECI EST LE SIGNE QUE LE VACCIN "PREND" BIEN. C'est la manifestation la plus typique et la preuve que l'immunité se met en place.
  3. Phase 3 (Pendant toute l'évolution) : Les soins locaux - la règle du "Ne rien faire"
    La gestion de cette petite plaie est très simple :
    • NE RIEN METTRE DESSUS : N'appliquez surtout pas de pansement occlusif, pas de compresse, pas d'alcool, pas de désinfectant, pas de crème antibiotique ou cicatrisante. Cela pourrait macérer, s'infecter ou interférer avec la réaction vaccinale.
    • LAISSEZ LA ZONE À L'AIR LIBRE autant que possible.
    • NETTOYEZ SIMPLEMENT avec de l'eau et du savon doux lors du bain quotidien, puis séchez délicatement en tamponnant avec une serviette propre. Si un peu de liquide s'écoule, vous pouvez protéger les vêtements avec une compresse sèche tenue par un filet lâche, mais évitez le sparadrap collant.
  4. Phase 4 (Après plusieurs mois) : La cicatrisation
    Après la phase de suintement, une croûte va se former. Elle finira par tomber toute seule, laissant place à une petite cicatrice ronde, plate et blanche. Cette cicatrice est le plus souvent définitive et atteste que la vaccination a bien eu lieu.

Autres effets secondaires courants et bénins :

  • Le ganglion sous l'aisselle : Il est très fréquent de sentir un petit ganglion (une petite "boule") sous l'aisselle du bras vacciné. C'est une réaction normale du système lymphatique. Tant que ce ganglion reste petit (moins de 1 cm de diamètre), mobile et non douloureux, il n'y a pas lieu de s'inquiéter. Il disparaîtra de lui-même en quelques mois.
  • Fièvre modérée : Une légère fièvre (inférieure à 38,5°C) peut survenir dans les 24h suivant l'injection, mais c'est assez rare.

Quand faut-il s'inquiéter et consulter un médecin ?
Même si les complications sont rares, il est important de savoir reconnaître les signes qui doivent vous amener à consulter :

  • Si l'ulcère au site d'injection devient très grand (plus de 10 mm), très creusé et qu'il suinte abondamment et de façon prolongée.
  • Si le ganglion sous l'aisselle devient très volumineux (plus de 1 cm), qu'il devient rouge, chaud, et/ou douloureux pour votre enfant. On parle alors de "bécégite". Le médecin pourra décider de le surveiller ou de le traiter.
  • En cas de forte fièvre (supérieure à 38,5°C) ou si votre enfant vous semble abattu, irritable ou qu'il perd l'appétit.
  • Pour toute autre réaction qui vous semble anormale ou inquiétante.

4. Les questions de sécurité

a) Y a-t-il des contre-indications ?

Oui, comme pour tout acte médical, il existe des situations où le vaccin BCG ne doit pas être administré. Il s'agit d'un vaccin "vivant", il est donc formellement contre-indiqué chez les personnes dont le système immunitaire est affaibli.

Le vaccin est contre-indiqué dans les cas suivants :

  • Déficit immunitaire congénital ou acquis : cela inclut les enfants nés de mères infectées par le VIH (jusqu'à ce que la non-infection de l'enfant soit confirmée), ou toute autre maladie affectant l'immunité.
  • Traitement immunosuppresseur : si la personne (enfant ou adulte) reçoit un traitement qui affaiblit les défenses immunitaires (chimiothérapie, biothérapie, forte dose de corticoïdes sur une longue période).
  • Maladie avec forte fièvre le jour prévu de la vaccination. Il est préférable de reporter le rendez-vous.
  • Antécédent de tuberculose : une personne ayant déjà contracté la tuberculose n'a pas besoin d'être vaccinée.
  • Grossesse : Par mesure de précaution, la vaccination par le BCG est déconseillée pendant la grossesse.

b) Faut-il faire un test avant le vaccin ?

Parfois, oui. Ce test est l'IDR (Intradermoréaction à la tuberculine), aussi appelé test tuberculinique. Il consiste à injecter une petite quantité de tuberculine (une protéine purifiée du bacille) dans la peau de l'avant-bras pour voir si le corps réagit.

  • Pourquoi faire ce test ? Son but est de vérifier si l'enfant n'a pas déjà été en contact avec la bactérie de la tuberculose. Si le test est positif, cela signifie que le système immunitaire a déjà rencontré le bacille ; vacciner serait alors inutile.
  • Quand est-il réalisé ?
    • Avant 3 mois : Le test n'est généralement pas nécessaire, car un nourrisson a très peu de chances d'avoir déjà été infecté.
    • Après 3 mois : Il est systématiquement recommandé de faire un test IDR avant de procéder à la vaccination BCG, pour s'assurer de l'absence d'infection préalable.

5. Informations complémentaires (FAQ)

À quel âge le vaccin est-il administré ?

Pour les nourrissons à risque, l'idéal est de vacciner le plus tôt possible, si possible avant la sortie de la maternité ou au cours du premier mois de vie. Plus le vaccin est fait tôt, plus l'enfant est protégé rapidement.

Le vaccin est-il remboursé ?

Oui. Pour toutes les populations pour lesquelles le vaccin BCG est recommandé, il est pris en charge à 100% par l'Assurance Maladie. La consultation est également remboursée dans les conditions habituelles. En centre de PMI ou de vaccination public, l'acte est généralement gratuit.

Peut-on faire d'autres vaccins en même temps ?

Les recommandations peuvent varier, mais la pratique courante est d'être prudent. Le BCG étant un vaccin vivant avec une réaction locale spécifique, il est généralement conseillé d'éviter de l'administrer le même jour que d'autres vaccins injectables. Si d'autres vaccins sont prévus, le médecin organisera le calendrier vaccinal pour respecter un intervalle, ou, si cela est fait le même jour, les injections se feront sur des membres différents (par exemple, BCG sur le bras gauche, autres vaccins sur la cuisse droite).

En conclusion, le vaccin BCG n'est plus le vaccin de "tout le monde", mais il demeure une protection absolument essentielle pour les enfants les plus exposés au risque de tuberculose. Sa principale mission est de les défendre contre des formes dévastatrices de la maladie durant leurs premières années de vie.

La réaction cutanée qu'il provoque, bien qu'impressionnante, est le signe attendu de son efficacité. En étant bien informé sur son déroulement et ses suites, vous pourrez aborder cette étape de la protection de votre enfant avec sérénité et confiance. N'hésitez jamais à poser toutes vos questions à votre médecin, pédiatre ou au personnel du centre de vaccination ; ils sont là pour vous accompagner.

Dr. Dominique HOLCMAN
Médecin généraliste
Médecin généraliste depuis plus de 30 ans, le Dr. Holcman est partenaire et rédacteur chez Biloba. Engagé dans des actions humanitaires, il met son expertise au service de tous, avec une attention particulière portée à l'écoute, à la prévention et à l'accès aux soins.
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