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Alirocumab (Praluent®) : Votre allié contre le cholestérol

Publié le 
July 21, 2025
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  1. L'Alirocumab (Praluent®) est un médicament injecté sous la peau, qui aide à réduire significativement le taux de mauvais cholestérol (LDL) en bloquant la protéine PCSK9.
  2. Il est prescrit principalement aux patients ne pouvant atteindre leurs objectifs de cholestérol avec les statines, qui sont intolérants à ces médicaments, atteints d'hypercholestérolémie familiale ou à très haut risque cardiovasculaire.
  3. Le traitement se fait généralement par injection toutes les 2 semaines (ou toutes les 4 semaines dans certains cas), souvent réalisée par le patient lui-même après formation.
  4. Son efficacité est prouvée avec une réduction supplémentaire de 50 à 60 % du cholestérol LDL et une diminution significative du risque d’événements cardiovasculaires graves.
  5. Le coût élevé du traitement est remboursé sous conditions strictes en France, avec une bonne tolérance générale et des effets secondaires le plus souvent bénins, principalement des réactions locales au site d’injection.

Alirocumab (Praluent®) : Le guide complet pour les patients

Si votre médecin vous a parlé de l'Alirocumab, commercialisé sous le nom de Praluent®, vous avez probablement de nombreuses questions. C'est tout à fait normal. Ce médicament représente une avancée majeure dans la lutte contre le cholestérol, mais son fonctionnement et son mode d'administration sont différents des traitements plus classiques comme les comprimés.

Cette page a pour but de répondre à toutes vos interrogations, des plus simples aux plus pratiques, pour que vous puissiez aborder ce traitement en toute confiance et en parfaite connaissance de cause.

En résumé : les 3 points clés à retenir

  1. C'est une injection, pas un comprimé. L'Alirocumab s'administre par une simple piqûre sous la peau (sous-cutanée), généralement toutes les deux semaines.
  2. Un traitement puissant pour des situations précises. Il est réservé aux patients pour qui les médicaments habituels (les statines) ne sont pas assez efficaces, ou qui ne les supportent pas, ainsi qu'à ceux ayant un risque cardiovasculaire très élevé.
  3. Un traitement coûteux mais remboursé sous conditions. En France, son coût est élevé, mais il peut être pris en charge par l'Assurance Maladie et votre mutuelle dans un cadre très strict, sur prescription d'un médecin spécialiste.

Catégorie 1 : Les informations essentielles et immédiates

1. C'est quoi, exactement, l'Alirocumab (Praluent®) ?

Une réponse simple et directe
L'Alirocumab est un médicament très puissant dont l'objectif est de faire baisser de manière significative votre taux de "mauvais" cholestérol, aussi appelé cholestérol LDL (pour Low-Density Lipoprotein). Ce cholestérol LDL est celui qui, en excès dans le sang, peut s'accumuler sur la paroi de vos artères, former des plaques (athérosclérose) et augmenter le risque d'accidents cardiovasculaires comme l'infarctus du myocarde (crise cardiaque) ou l'accident vasculaire cérébral (AVC).

Le point crucial : ce n'est pas un comprimé
La première chose à savoir, et la plus importante, est que l'Alirocumab n'est pas un comprimé à avaler tous les jours. C'est un traitement qui se présente sous la forme d'une injection sous-cutanée, c'est-à-dire une piqûre que l'on fait juste sous la peau. Cette différence est fondamentale et nous y reviendrons en détail dans la section sur l'utilisation pratique.

Comment ça marche (expliqué simplement) ?
Imaginez votre foie comme une station d'épuration très performante pour votre sang. L'un de ses rôles clés est de capter et d'éliminer le mauvais cholestérol (LDL) qui y circule. Pour faire ce travail, le foie utilise des "capteurs" spéciaux à sa surface.

Cependant, une protéine présente naturellement dans notre corps, appelée PCSK9, agit comme un saboteur. Elle se fixe sur ces capteurs et les détruit, empêchant le foie de faire son travail de nettoyage correctement. Résultat : le mauvais cholestérol reste en trop grande quantité dans le sang.

L'Alirocumab est un anticorps monoclonal conçu pour neutraliser cette protéine PCSK9. En bloquant l'action de PCSK9, l'Alirocumab libère les capteurs du foie. Le foie peut alors fonctionner à plein régime et éliminer beaucoup plus efficacement le mauvais cholestérol de votre circulation sanguine.

En bref : l'Alirocumab aide votre foie à faire le ménage et à se débarrasser du surplus de mauvais cholestérol.

2. Pourquoi mon médecin me le prescrit-il ? (Est-ce que c'est pour moi ?)

L'Alirocumab n'est pas un traitement de première intention. Il est réservé à des situations bien précises où les bénéfices attendus sont majeurs. Vous vous reconnaîtrez probablement dans l'un des scénarios suivants :

  • Scénario 1 : "Mes statines ne suffisent pas."
    Vous prenez déjà un traitement par statine (comme l'atorvastatine, la rosuvastatine, etc.), peut-être même à la dose maximale tolérée, mais votre taux de cholestérol LDL reste au-dessus de l'objectif fixé par votre médecin. C'est fréquent chez les personnes à très haut risque cardiovasculaire, pour qui il est crucial d'atteindre un taux de LDL extrêmement bas pour être bien protégé. L'Alirocumab est alors ajouté à votre statine pour atteindre cet objectif.
  • Scénario 2 : "Je ne supporte pas les statines."
    Vous avez essayé plusieurs statines, mais elles vous provoquent des effets secondaires intolérables, le plus souvent des douleurs musculaires, des crampes ou une fatigue importante, qui vous empêchent de continuer le traitement. On parle alors d'intolérance aux statines. Dans ce cas, l'Alirocumab représente une alternative très efficace pour contrôler votre cholestérol sans les effets indésirables que vous avez connus.
  • Scénario 3 : "J'ai une maladie génétique : l'hypercholestérolémie familiale."
    L'hypercholestérolémie familiale (HF) est une maladie d'origine génétique qui se caractérise par un taux de cholestérol LDL très élevé dès la naissance. Les personnes atteintes ont un risque beaucoup plus élevé de développer des maladies cardiovasculaires précocement. Pour ces patients, les statines seules sont souvent insuffisantes pour normaliser le cholestérol. L'Alirocumab est une option thérapeutique majeure pour eux.
  • Scénario 4 : "J'ai déjà eu un accident cardiovasculaire et mon risque est très élevé."
    Si vous avez déjà eu un infarctus, un AVC, ou si vous souffrez d'une maladie des artères (artérite des membres inférieurs, par exemple), vous êtes considéré comme étant en "prévention secondaire". L'objectif est d'éviter à tout prix une récidive. Pour cela, les cardiologues visent les taux de cholestérol LDL les plus bas possibles. L'Alirocumab, par sa grande puissance, permet d'atteindre ces cibles de sécurité très basses et d'offrir une protection maximale.

3. Comment l'utiliser concrètement ? (Le guide pratique)

L'idée d'une injection peut être intimidante au début, mais la procédure est conçue pour être aussi simple et indolore que possible.

  • La forme : L'Alirocumab est disponible sous forme de stylo pré-rempli ou de seringue pré-remplie. Le stylo est le plus courant : il est très facile à utiliser, car l'aiguille est cachée et la dose est délivrée automatiquement en appuyant sur un bouton.
  • La fréquence : La posologie la plus fréquente est d'une injection toutes les 2 semaines. Dans certains cas, votre médecin peut opter pour une dose plus élevée administrée une fois toutes les 4 semaines. C'est une routine simple à intégrer dans son quotidien.
  • Qui fait l'injection ? Dans la grande majorité des cas, c'est le patient lui-même qui réalise l'injection à domicile. Ne vous inquiétez pas, vous ne serez pas livré à vous-même. La première injection est souvent réalisée sous la supervision d'un professionnel de santé (médecin, infirmier, pharmacien) qui vous formera en détail à la technique. Si vous n'êtes pas à l'aise, il est toujours possible de faire appel à une infirmière à domicile.
  • Où faire l'injection ? Les zones recommandées sont celles où il y a une couche de graisse sous la peau, ce qui rend la piqûre quasi indolore :
    • L'abdomen (le ventre), en évitant la zone de 5 cm autour du nombril.
    • Les cuisses (la partie avant).
    • Le haut du bras (la partie extérieure et arrière), mais cette zone est plus difficile à atteindre soi-même et nécessite souvent l'aide d'une autre personne.
    Il est conseillé de changer de site d'injection à chaque fois (alterner cuisse droite et cuisse gauche, par exemple) pour éviter d'irriter la peau.
  • Est-ce que ça fait mal ? La plupart des patients décrivent une piqûre très rapide et peu douloureuse, souvent comparée à une injection d'insuline pour les diabétiques ou à un léger pincement. L'aiguille est très fine. L'astuce confort : sortez le stylo du réfrigérateur environ 30 à 45 minutes avant l'injection. Un produit à température ambiante est beaucoup plus confortable à injecter qu'un produit froid.

Catégorie 2 : L'efficacité et les risques

4. Est-ce que ça marche vraiment ? (L'efficacité prouvée)

La réponse est un oui franc et massif. L'Alirocumab est l'un des médicaments les plus efficaces jamais développés pour réduire le cholestérol.

  • Des résultats chiffrés impressionnants : De nombreuses études cliniques de grande envergure ont démontré son efficacité. Lorsqu'il est ajouté à un traitement par statine, l'Alirocumab peut réduire le taux de cholestérol LDL de 50 % à 60 % supplémentaires. Pour un patient qui n'atteint pas sa cible avec les statines, cela fait une différence spectaculaire.
  • Le bénéfice à long terme : la protection de votre cœur et de vos artères : Faire baisser un chiffre sur une analyse de sang est une chose, mais le véritable objectif est de vous protéger. En abaissant durablement et puissamment le cholestérol LDL, l'Alirocumab a prouvé qu'il réduisait significativement le risque de survenue d'événements cardiovasculaires majeurs (crise cardiaque, AVC, nécessité d'une intervention de revascularisation comme un pontage ou la pose d'un stent). C'est ce bénéfice concret qui justifie sa prescription dans les situations à haut risque.

5. Quels sont les effets secondaires ? (La sécurité du traitement)

Tout médicament efficace peut avoir des effets secondaires. L'Alirocumab est généralement très bien toléré, notamment par les patients qui ne supportaient pas les statines. Il est important de les connaître pour ne pas s'inquiéter inutilement et savoir quand réagir.

  • Les effets secondaires les plus courants et généralement bénins :
    • Réactions au site d'injection : C'est l'effet le plus fréquent. Vous pouvez observer une petite rougeur, un gonflement, une démangeaison ou une légère douleur à l'endroit où vous avez fait la piqûre. Ces réactions sont locales, temporaires et disparaissent habituellement en quelques heures ou quelques jours.
    • Symptômes de type grippal : Certains patients rapportent des symptômes similaires à un rhume, comme le nez qui coule, un mal de gorge ou des éternuements.
    • Douleurs musculaires ou articulaires : Des douleurs peuvent survenir, mais elles sont généralement considérées comme moins fréquentes et moins intenses que celles parfois provoquées par les statines.
  • Les effets secondaires plus rares mais à surveiller :
    • Réactions allergiques : Comme avec tout médicament, des réactions allergiques sont possibles, bien que rares. Les signes à surveiller sont une éruption cutanée étendue (urticaire), des démangeaisons intenses, un gonflement du visage ou de la gorge, ou des difficultés à respirer. Si vous présentez l'un de ces symptômes, il est impératif de contacter immédiatement votre médecin ou les services d'urgence (15 ou 112).

En général, le profil de sécurité de l'Alirocumab est jugé très bon, et les bénéfices en termes de protection cardiovasculaire l'emportent très largement sur les risques pour les patients auxquels il est destiné.

Catégorie 3 : Les aspects pratiques et logistiques

6. Combien ça coûte et est-ce remboursé ?

C'est une question légitime et importante. L'Alirocumab est un traitement coûteux. Le prix public d'une boîte de deux stylos (soit un mois de traitement) est de plusieurs centaines d'euros.

Heureusement, en France, il bénéficie d'un statut particulier : c'est un "médicament d'exception". Cela signifie que son remboursement par la Sécurité Sociale (généralement à 65 %) et complété par les mutuelles est possible, mais uniquement dans des conditions très strictes et bien définies, qui correspondent aux scénarios décrits plus haut.

Pour obtenir ce remboursement, votre médecin spécialiste (le plus souvent un cardiologue, un endocrinologue ou un interniste) doit remplir une demande spécifique appelée "demande d'entente préalable" qu'il envoie au médecin-conseil de l'Assurance Maladie. Ce n'est qu'après l'accord de ce dernier que le traitement sera pris en charge.

7. Comment conserver le médicament ?

La bonne conservation est essentielle pour garantir l'efficacité et la sécurité du produit.

  • Au réfrigérateur : L'Alirocumab doit être conservé en permanence au réfrigérateur, à une température comprise entre 2°C et 8°C. Il ne doit jamais être congelé.
  • À l'abri de la lumière : Gardez les stylos dans leur emballage d'origine pour les protéger de la lumière.
  • Le conseil pratique avant l'injection : Comme mentionné précédemment, sortez un seul stylo du réfrigérateur 30 à 45 minutes avant l'injection. Laissez-le simplement sur une table pour qu'il atteigne la température ambiante. Ne le réchauffez jamais d'une autre manière (pas de micro-ondes, pas d'eau chaude !).
  • En voyage : Si vous devez voyager, utilisez un sac isotherme avec un accumulateur de froid pour maintenir la chaîne du froid.

8. Que faire si j'oublie une dose ?

L'oubli peut arriver. Voici la marche à suivre, qui dépend de votre schéma d'administration :

  • Si votre injection est toutes les 2 semaines :
    • Si vous vous en rendez compte dans les 7 jours suivant la date prévue, faites l'injection immédiatement. Reprenez ensuite votre calendrier habituel à partir de cette nouvelle date.
    • Si plus de 7 jours se sont écoulés, sautez la dose oubliée et prenez la suivante à la date qui était normalement prévue. Ne doublez jamais la dose.
  • Si votre injection est toutes les 4 semaines :
    • La règle est la même : si l'oubli est de moins de 7 jours, injectez la dose et établissez un nouveau calendrier. Si l'oubli est de plus de 7 jours, sautez la dose et attendez la prochaine échéance.

Dans tous les cas, en cas de doute, le meilleur réflexe est de contacter votre médecin ou votre pharmacien.

9. Dois-je continuer mes autres médicaments pour le cholestérol ?

Oui, absolument (sauf avis contraire de votre médecin).
Dans la majorité des cas, l'Alirocumab est prescrit en complément d'un traitement par statine. C'est l'association des deux médicaments qui permet d'obtenir la baisse de cholestérol la plus importante.

Si l'Alirocumab vous a été prescrit en raison d'une intolérance aux statines, vous le prendrez alors seul.

Règle d'or : n'arrêtez jamais un traitement (statine, anti-hypertenseur, fluidifiant sanguin...) sans en avoir parlé à votre médecin. Chaque médicament a un rôle précis dans votre protection cardiovasculaire globale.

Conclusion et avertissement final

L'Alirocumab (Praluent®) est une arme thérapeutique formidable pour les patients ayant un cholestérol très élevé et un haut risque cardiovasculaire. Bien que l'idée d'une injection puisse surprendre, son utilisation est simple, sa fréquence d'administration est faible et son efficacité est remarquable. Il offre une nouvelle chance de contrôler un facteur de risque majeur lorsque les options classiques ont atteint leurs limites.

Avertissement : Cette page a été conçue pour vous fournir des informations générales, claires et fiables. Cependant, elle ne remplace en aucun cas un avis médical personnalisé. Votre situation est unique. Pour toute question concernant votre état de santé, votre traitement, vos objectifs de cholestérol ou vos éventuels effets secondaires, vos interlocuteurs privilégiés sont votre médecin et votre pharmacien. N'hésitez jamais à les solliciter.

Dr. Dominique HOLCMAN
Médecin généraliste
Médecin généraliste depuis plus de 30 ans, le Dr. Holcman est partenaire et rédacteur chez Biloba. Engagé dans des actions humanitaires, il met son expertise au service de tous, avec une attention particulière portée à l'écoute, à la prévention et à l'accès aux soins.
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