- L’IRM pelvienne est un examen non irradiant utilisant un puissant aimant et des ondes radio pour obtenir des images très précises des organes du petit bassin, notamment pour diagnostiquer, caractériser des anomalies, faire un bilan d’extension, préparer une chirurgie ou suivre une pathologie.
- La préparation inclut souvent un jeûne de 4 à 6 heures, une vessie semi-pleine, le retrait des objets métalliques, et éventuellement un lavement rectal. Il faut aussi apporter son ordonnance, carte Vitale, résultats sanguins et examens d’imagerie antérieurs.
- Le déroulement comprend l’accueil, la vérification de sécurité, la pose d’un cathéter pour injection fréquente d’un produit de contraste au gadolinium, l’installation dans la machine, le port d’un casque audio pour atténuer le bruit fort, et dure entre 20 et 45 minutes durant lesquelles il faut rester immobile.
- Les contre-indications absolues sont la présence d’implants métalliques incompatibles (pacemaker, clips, éclats dans l’œil), la grossesse au premier trimestre, allergies au gadolinium, insuffisance rénale sévère, certains tatouages anciens, et il faut signaler la claustrophobie pour bénéficier d’un accompagnement approprié.
- Après l’examen, on peut reprendre ses activités normalement, il est recommandé de boire beaucoup d’eau si le produit de contraste a été injecté, et les résultats sont transmis au patient et au médecin prescripteur dans un délai variable, parfois via un portail sécurisé en ligne.
Votre médecin vous a prescrit une Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) pelvienne. Face à ce nom un peu technique, il est tout à fait normal de se poser des questions, de ressentir de l'appréhension ou simplement de vouloir savoir à quoi s'attendre.
Ce guide est conçu pour vous accompagner. Son objectif est de répondre, de manière simple et claire, à toutes vos interrogations. Nous allons démystifier cet examen, vous expliquer son utilité, vous guider dans votre préparation et vous décrire pas à pas son déroulement. L'objectif est que vous arriviez le jour J en toute sérénité, bien informé(e) et rassuré(e).
Phase 1 : Comprendre et se préparer (Les questions immédiates)
Cette première partie répond aux deux questions fondamentales que vous vous posez certainement : "Pourquoi dois-je passer cet examen ?" et "Comment dois-je m'y préparer concrètement ?".
1. À quoi ça sert ? (La raison de l'examen)
Imaginez que votre corps est un livre complexe. L'IRM pelvienne est un outil de lecture extraordinairement précis, qui permet aux médecins de "lire" les pages concernant la région de votre petit bassin, sans avoir à l'ouvrir. Elle utilise un puissant aimant et des ondes radio (similaires aux ondes FM, sans aucun danger) pour créer des images en coupe, d'une très grande netteté, des organes et des tissus situés entre vos hanches.
Contrairement au scanner ou à la radiographie, l'IRM n'utilise pas de rayons X. C'est un examen non irradiant.
Le médecin prescrit une IRM pelvienne pour obtenir une "carte" anatomique détaillée de votre pelvis afin de :
- Diagnostiquer une pathologie : Mettre un nom sur des symptômes comme des douleurs, des saignements anormaux, ou une infertilité.
- Caractériser une anomalie : Si une échographie ou un scanner a montré quelque chose d'inhabituel, l'IRM permet de l'analyser plus finement (sa taille, sa nature, sa localisation exacte).
- Faire un bilan d'extension : Si une maladie (comme un cancer) est diagnostiquée, l'IRM aide à voir si elle s'est étendue aux zones voisines.
- Préparer une chirurgie : Elle fournit au chirurgien une feuille de route précise avant une intervention.
- Suivre l'évolution : Contrôler l'efficacité d'un traitement ou l'évolution d'une pathologie connue.
Exemples concrets de ce que l'on recherche :
- Pour les femmes : L'IRM pelvienne est l'examen de référence pour explorer l'appareil génital féminin. Elle permet de visualiser avec une clarté inégalée :
- L'utérus : Pour rechercher et analyser des fibromes (tumeurs bénignes), de l'adénomyose (une forme d'endométriose interne à l'utérus), des malformations utérines, ou pour le bilan d'un cancer de l'endomètre ou du col de l'utérus.
- Les ovaires : Pour caractériser des kystes (savoir s'ils sont bénins ou suspects), rechercher des lésions d'endométriose (implants de tissu utérin hors de l'utérus), ou dans le bilan d'un cancer de l'ovaire.
- Les autres structures : La vessie, le rectum, les muscles du plancher pelvien, et la recherche des causes de douleurs pelviennes chroniques ou d'une infertilité.
- Pour les hommes : L'IRM pelvienne est devenue un outil incontournable, notamment dans l'exploration de la prostate.
- La prostate : C'est l'indication la plus fréquente. Elle est utilisée en cas de suspicion de cancer de la prostate (suite à une augmentation du PSA ou un toucher rectal anorma), pour localiser précisément les zones suspectes avant une biopsie, ou pour réaliser un bilan d'extension et décider du meilleur traitement.
- Les vésicules séminales : Des glandes situées derrière la prostate, souvent analysées en même temps.
- Les autres structures : La vessie, le rectum, et la recherche de causes de douleurs ou de troubles urinaires inexpliqués.
2. La préparation concrète (Ce que JE dois faire)
Une bonne préparation est la clé d'un examen réussi et d'images de qualité. Suivez attentivement les consignes qui vous sont données lors de la prise de rendez-vous. Voici les points les plus courants :
- Faut-il être à jeun ?
- Oui, le plus souvent. Il vous sera généralement demandé d'être à jeun 4 à 6 heures avant l'examen. Cela signifie : ne pas manger, ne pas boire de liquides autres que de l'eau claire, et ne pas fumer. Pourquoi ? Un estomac et des intestins au repos limitent les mouvements digestifs (péristaltisme) qui peuvent brouiller les images et les rendre floues.
- Vessie pleine ou vide ? (Question cruciale !)
- C'est un point essentiel et parfois contre-intuitif. Pour une IRM pelvienne, on vous demandera le plus souvent d'avoir une vessie "semi-pleine" ou "en réplétion modérée".
- Concrètement : On vous conseillera d'aller aux toilettes pour vider votre vessie environ 1h30 à 2h avant l'examen, puis de boire 2 à 3 grands verres d'eau (environ 0,5 L) et de ne plus uriner jusqu'à la fin de l'IRM.
- Pourquoi ? Une vessie modérément remplie agit comme un repère anatomique et permet de repousser doucement les anses intestinales, dégageant ainsi la vue sur l'utérus et les ovaires chez la femme, ou la prostate chez l'homme. Une vessie complètement vide s'écrase et ne sert plus de repère ; une vessie trop pleine crée une envie d'uriner insupportable et peut provoquer des mouvements.
- Faut-il faire un lavement rectal ?
- Dans certains cas spécifiques, notamment pour la recherche approfondie d'endométriose digestive ou pour une pathologie du rectum, un petit lavement rectal (type Microlax® ou Normacol®) peut vous être prescrit. Il doit être réalisé quelques heures avant l'examen. Cela permet de vider le rectum des gaz et des matières qui créent des "artéfacts" (des défauts) sur les images. Si cela est nécessaire, le secrétariat vous le précisera explicitement.
- Puis-je prendre mes médicaments ?
- Oui. Vous pouvez prendre vos médicaments habituels avec un petit fond d'eau, sauf indication contraire de votre médecin ou du centre d'imagerie. N'hésitez pas à poser la question en cas de doute.
- Comment s'habiller ?
- Optez pour des vêtements confortables, amples et sans aucune partie métallique. Évitez les jeans avec fermetures éclair et boutons en métal, les pulls avec zips, et surtout, pour les femmes, les soutiens-gorge avec armatures et agrafes métalliques. Le plus simple est de porter un jogging et un t-shirt. De toute façon, on vous demandera très probablement de vous déshabiller et de revêtir une blouse d'examen.
- Quoi apporter le jour J ?
- Votre ordonnance médicale.
- Votre carte Vitale et votre attestation de mutuelle.
- Les résultats de votre dernière prise de sang si elle a été demandée (notamment la créatinine pour évaluer la fonction de vos reins).
- Tous vos examens d'imagerie antérieurs en rapport avec le pelvis : anciennes IRM, scanners, échographies, comptes rendus de chirurgie... Ils sont précieux pour le radiologue qui pourra comparer les images et affiner son diagnostic.
Phase 2 : Le déroulement de l'examen (Démystifier et rassurer)
La peur de l'inconnu est une source majeure d'anxiété. Savoir exactement comment les choses vont se passer permet de se détendre et de mieux vivre l'examen.
1. Comment ça marche, simplement ?
L'appareil d'IRM est un gros aimant en forme d'anneau ou de tunnel, ouvert à ses deux extrémités. Vous serez allongé(e) sur une table qui glissera doucement au centre de cet anneau. L'aimant, très puissant, va aligner les molécules d'eau de votre corps. Ensuite, des ondes radio (inoffensives) sont envoyées, ce qui fait réagir ces molécules. Lorsqu'on arrête les ondes radio, les molécules retournent à leur position initiale en émettant un signal. Ce signal est capté par des antennes et transformé par un ordinateur en images très détaillées.
Le point essentiel à retenir : il n'y a aucune radiation (pas de rayons X). C'est un examen basé sur le magnétisme.
2. Le déroulement pas à pas
- L'arrivée et l'accueil : Vous serez accueilli(e) par une secrétaire médicale qui vérifiera votre dossier. On vous remettra un questionnaire de sécurité très important à remplir. Il sert à s'assurer que vous n'avez aucune contre-indication à l'examen.
- La préparation juste avant : Un(e) manipulateur(-trice) en radiologie viendra vous chercher. Il/elle vérifiera avec vous le questionnaire et répondra à vos dernières questions. Vous irez dans une cabine pour retirer tous vos objets métalliques : bijoux, montre, lunettes, piercings, carte de crédit, téléphone, clés, prothèses auditives ou dentaires amovibles... Le métal est le grand ennemi de l'IRM ! On vous donnera une blouse en tissu ou en papier à enfiler.
- L'injection de produit de contraste :
- Sera-t-elle nécessaire ? Très souvent, oui. Pour une IRM pelvienne, l'injection d'un produit de contraste est quasi systématique.
- Pourquoi ? Ce produit, à base de gadolinium, n'est pas de l'iode (utilisé au scanner). Il circule dans vos vaisseaux sanguins et rehausse le signal de certains tissus. Il permet de mieux différencier les tissus sains des tissus anormaux (inflammation, tumeur), de voir la vascularisation des lésions et donc de grandement améliorer la précision du diagnostic.
- Comment ? Le manipulateur vous posera un petit cathéter en plastique souple dans une veine du bras, comme pour une prise de sang. Il sera relié à une seringue automatique. L'injection se fait généralement au milieu de l'examen.
- Est-ce que ça fait mal ? La pose du cathéter est une simple piqûre. L'injection du produit est indolore, mais elle peut provoquer des sensations passagères et normales : une sensation de chaleur qui se propage dans le corps, un goût étrange, métallique, dans la bouche, ou l'impression d'avoir uriné (ce qui n'est qu'une sensation). Ces effets disparaissent en moins d'une minute.
- L'installation dans la machine : Vous vous allongerez sur le dos sur la table d'examen. Le manipulateur placera une sorte de "ceinture" ou de "plaque" légère sur votre bassin. C'est l'antenne qui sert à recevoir le signal de votre corps. On vous donnera une sonnette d'alarme (une poire en caoutchouc) à garder dans la main. Vous pourrez l'actionner à tout moment pour signaler un problème.
- Le bruit : C'est le point qui surprend le plus. Une fois l'examen commencé, la machine produit un bruit très fort et rythmé, comme un marteau-piqueur ou des percussions intenses. C'est le bruit normal du fonctionnement des gradients magnétiques. N'ayez pas peur, c'est prévu ! Pour votre confort, on vous donnera systématiquement un casque audio avec de la musique ou des bouchons d'oreilles.
- La communication : Vous n'êtes jamais seul(e) ! Le manipulateur vous voit en permanence à travers une vitre et vous entend via un micro intégré dans la machine. Il/elle vous parlera régulièrement pour vous dire où en est l'examen ("cette série dure 3 minutes", "on va bientôt injecter le produit", etc.).
- La durée : Une IRM pelvienne dure en moyenne entre 20 et 45 minutes. La durée dépend des informations recherchées et du nombre de "séquences" (les séries d'images) à réaliser.
- L'immobilité : C'est votre contribution la plus importante à la qualité de l'examen. Il est impératif de rester parfaitement immobile pendant toute la durée d'acquisition des images. Le moindre mouvement, même la toux, peut rendre les images floues et inexploitables. Essayez de vous détendre, de respirer calmement et de vous concentrer sur la musique.
Phase 3 : Les contre-indications et risques (La sécurité)
L'IRM est un examen très sûr, mais il existe des situations où il est formellement interdit ou nécessite des précautions particulières. La transparence est essentielle pour votre sécurité.
1. Les contre-indications ABSOLUES
Vous ne pouvez PAS passer d'IRM si vous êtes porteur(-euse) de :
- Un pacemaker ou un défibrillateur cardiaque non compatible IRM (la plupart des anciens modèles).
- Certains clips chirurgicaux métalliques posés dans le cerveau (clips vasculaires pour anévrisme).
- Un implant cochléaire (implant pour l'audition).
- Des éclats métalliques dans les yeux (suite à un accident de travail par exemple).
- Certains anciens modèles de valves cardiaques.
L'aimant pourrait déplacer ces objets ou dérégler leur fonctionnement, avec des conséquences graves.
2. Les points de VIGILANCE (Ce qu'il faut absolument signaler)
Signalez impérativement à l'équipe médicale avant l'examen si :
- Vous êtes enceinte ou pensez l'être. Par précaution, on évite de réaliser une IRM lors du 1er trimestre de la grossesse. L'injection de gadolinium est également contre-indiquée chez la femme enceinte.
- Vous avez une allergie connue au produit de contraste (gadolinium). C'est très rare, mais si c'est votre cas, l'injection ne sera pas réalisée.
- Vous souffrez d'une insuffisance rénale sévère. Le gadolinium est éliminé par les reins. S'ils fonctionnent mal, le produit peut s'accumuler. C'est pourquoi un dosage de la créatinine sanguine est souvent demandé.
- Vous portez un stérilet (DIU). La grande majorité des stérilets, y compris ceux en cuivre, sont compatibles avec l'IRM. Cependant, il faut toujours le signaler.
- Vous avez des tatouages très étendus et anciens. Certaines encres (surtout rouges et noires) utilisées il y a des décennies contenaient des particules métalliques et pourraient chauffer pendant l'examen. C'est rare, mais il faut le mentionner.
- Vous êtes claustrophobe. La peur des espaces clos est fréquente. Parlez-en dès la prise de rendez-vous. L'équipe est formée pour vous aider. Ils peuvent vous rassurer, vous parler pendant l'examen, et parfois des machines à tunnel plus large sont disponibles. Votre médecin traitant peut aussi vous prescrire un léger anxiolytique à prendre avant l'examen.
Phase 4 : Après l'examen (Les résultats et la suite)
L'examen est terminé. Que se passe-t-il maintenant ?
1. Juste après
Une fois sorti(e) de la salle, le manipulateur vous retirera le cathéter du bras. Vous pourrez vous rhabiller et récupérer vos affaires.
- Peut-on conduire et reprendre ses activités ? Oui, absolument. L'examen n'affecte en rien vos capacités. Vous pouvez manger, boire, travailler et conduire normalement.
- Si un produit de contraste a été injecté : Il est fortement recommandé de boire beaucoup d'eau (1 à 1,5 litre) dans les 24 heures qui suivent l'examen. Cela aidera vos reins à éliminer plus rapidement le produit.
2. L'obtention des résultats
Le travail du radiologue commence : il doit analyser les centaines d'images produites, les comparer à vos anciens examens, et rédiger un compte-rendu détaillé pour votre médecin.
- Quand ? Les modalités varient d'un centre à l'autre. Parfois, le radiologue viendra vous donner un premier commentaire oral juste après l'examen. Le plus souvent, le compte-rendu écrit et les images ne sont pas disponibles immédiatement. Le délai peut varier de quelques heures à quelques jours.
- Comment ? On vous expliquera comment récupérer vos résultats : soit en revenant au centre plus tard, soit via un portail sécurisé sur internet avec un code d'accès.
- Qui reçoit les résultats ? En général, vous recevez un jeu complet (compte-rendu + CD-ROM ou accès en ligne aux images). Le compte-rendu est aussi souvent transmis directement à votre médecin prescripteur. C'est lui qui, connaissant votre dossier complet, vous expliquera les résultats en détail et décidera de la suite à donner.
Section Bonus : Questions Fréquentes (FAQ)
Est-ce que l'IRM pelvienne est douloureuse ?
Non, l'examen en lui-même est totalement indolore. Vous ne sentez ni l'aimant, ni les ondes radio. L'inconfort peut provenir de quatre sources : la piqûre pour la pose du cathéter, la nécessité de rester immobile pendant une longue durée sur une table un peu dure, le bruit important de la machine, et l'envie d'uriner si votre vessie est un peu trop pleine.
Je suis claustrophobe, que puis-je faire ?
La communication est la clé. Signalez votre claustrophobie dès la prise de rendez-vous et rappelez-le au manipulateur le jour J. L'équipe médicale est habituée et saura vous mettre en confiance. Garder les yeux fermés, se concentrer sur sa respiration ou sur la musique du casque aide beaucoup. Si votre anxiété est très forte, parlez-en en amont à votre médecin traitant qui pourra vous prescrire, si nécessaire, un relaxant léger à prendre avant de venir.
Quel est le coût et le remboursement ?
L'IRM est un examen d'imagerie coûteux. En France, le tarif est réglementé par la Sécurité Sociale. Il est pris en charge à 70% par l'Assurance Maladie, le reste étant généralement couvert par votre mutuelle (complémentaire santé). Si vous êtes en Affection de Longue Durée (ALD) en rapport avec la pathologie explorée, la prise en charge est de 100%. Renseignez-vous auprès du centre d'imagerie pour connaître les tarifs exacts et les modalités de paiement.
