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Stop aux infections récurrentes : reprenez le contrôle de votre santé

Publié le 
July 21, 2025
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  1. Les infections récurrentes sont définies par une fréquence précise selon le type (ex : 2 cystites en 6 mois, 3 ou 4 otites par an) et concernent principalement les voies urinaires, ORL, la peau et les bronches.
  2. Leur origine est multifactorielle : système immunitaire affaibli, facteurs anatomiques, mode de vie, environnement, voire maladies sous-jacentes (diabète, RGO).
  3. Un diagnostic structuré comprenant consultation médicale, journal de bord des infections, prélèvements et examens ciblés est essentiel pour identifier les causes et orienter le traitement.
  4. Les stratégies pour briser le cycle associent traitements médicaux adaptés (antibioprophylaxie, immunothérapie, chirurgie éventuelle) et approches complémentaires (nutrition, probiotiques, phytothérapie, hygiène).
  5. Vivre avec des infections récurrentes implique de gérer l'impact psychologique, de rechercher soutien et ressources, et d’adopter un rôle actif pour améliorer significativement la qualité de vie.

Infections Récurrentes : Comprendre, Agir et Reprendre le Contrôle de votre Santé

Fatigue, inquiétude, frustration. Ces mots résonnent probablement en vous si vous êtes confronté(e) à des infections qui reviennent sans cesse, perturbant votre quotidien, votre travail et votre moral. Chaque nouvel épisode est une épreuve, vous laissant avec une question lancinante : "Pourquoi moi ? Et comment m'en sortir ?"

Cet article est conçu comme un guide complet pour vous aider à y voir plus clair. Nous allons déconstruire ensemble le phénomène des infections récurrentes, explorer les causes possibles, détailler les démarches diagnostiques et, surtout, aborder les stratégies pour briser ce cycle et retrouver une meilleure qualité de vie. Vous n'êtes pas seul(e), et des solutions existent.

Catégorie 1 : Comprendre et Définition : "Qu'est-ce qu'une infection récurrente ?"

Avant de chercher des solutions, il est essentiel de mettre des mots précis sur ce que vous vivez. Le sentiment d'être "tout le temps malade" peut correspondre à une définition médicale claire.

Une définition médicale claire

Le terme "récurrent" n'est pas subjectif. En médecine, il répond à des critères de fréquence sur une période donnée. Ces seuils varient selon le type d'infection, mais ils permettent à votre médecin de poser un diagnostic formel et d'orienter la prise en charge.

  • Pour les infections urinaires (cystites) chez la femme : On parle d'infections récurrentes à partir de deux épisodes en six mois ou de trois épisodes (ou plus) par an.
  • Pour les otites moyennes aiguës chez l'enfant : On considère qu'elles sont récurrentes à partir de trois épisodes en six mois ou quatre épisodes en un an.
  • Pour les angines ou sinusites : Bien que les seuils soient moins standardisés, une fréquence de plus de 3 ou 4 épisodes par an nécessitant des antibiotiques est généralement considérée comme récurrente et justifie une investigation.

Si vous vous reconnaissez dans ces chiffres, votre situation n'est pas une fatalité, mais un problème médical qui mérite une attention particulière.

Les types d'infections récurrentes les plus courants

Certaines zones du corps sont plus sujettes que d'autres à ces récidives. Voici les cas les plus fréquents :

  • Infections Urinaires (Cystites) : Principalement chez les femmes, elles sont caractérisées par des brûlures en urinant, des envies fréquentes et pressantes, et des douleurs dans le bas du ventre.
  • Infections de la sphère ORL (Oto-Rhino-Laryngologique) :
    • Otites : Douleurs intenses à l'oreille, fièvre, parfois une baisse d'audition. Très fréquentes chez les jeunes enfants.
    • Sinusites : Douleurs faciales (front, joues), nez bouché ou qui coule, maux de tête, toux.
    • Angines (pharyngites/amygdalites) : Mal de gorge intense, difficulté à déglutir, fièvre, ganglions gonflés.
  • Infections Cutanées : Furoncles à répétition, impétigo, abcès ou folliculites qui reviennent systématiquement au même endroit ou sur différentes zones.
  • Bronchites : Toux persistante (sèche puis grasse), production de mucus, essoufflement et oppression thoracique, se répétant plusieurs fois par an, notamment en hiver.

Catégorie 2 : Les Causes : "Pourquoi moi ?" - À la recherche de l'origine du problème

C'est la question centrale, celle qui vous empêche de dormir. La réponse est rarement unique. Les infections récurrentes sont souvent le résultat d'une combinaison de plusieurs facteurs.

Un système immunitaire en question

L'idée d'avoir un système immunitaire "faible" est la première qui vient à l'esprit.

  • Fatigue, stress et manque de sommeil : Ce ne sont pas des mythes. Le stress chronique libère du cortisol, une hormone qui, à long terme, peut affaiblir les réponses immunitaires. De même, un sommeil de mauvaise qualité ou insuffisant empêche notre corps de produire les cytokines, des protéines essentielles à la lutte contre les infections.
  • Déficit immunitaire : Dans de rares cas, les infections récurrentes peuvent être le signe d'un déficit immunitaire primitif (congénital), présent dès la naissance, ou secondaire (acquis), causé par certaines maladies (comme le VIH) ou des traitements (chimiothérapie, immunosuppresseurs). Un bilan sanguin spécialisé peut être nécessaire si les infections sont particulièrement sévères, inhabituelles et fréquentes.

Des facteurs anatomiques ou structurels

Parfois, la cause est mécanique. Une particularité de votre anatomie peut créer une "porte d'entrée" pour les germes.

  • Pour les infections urinaires : Chez la femme, un urètre court et proche de l'anus facilite la migration des bactéries intestinales (comme Escherichia coli) vers la vessie. Une descente d'organes (prolapsus) peut aussi empêcher la vessie de se vider complètement, laissant un résidu d'urine où les bactéries prolifèrent.
  • Pour les infections ORL : Chez l'enfant, des végétations adénoïdes ou des amygdales trop volumineuses peuvent devenir des "nids à microbes" et obstruer la trompe d'Eustache, favorisant les otites. Chez l'adulte, une déviation de la cloison nasale ou des polypes peuvent entraver le drainage normal des sinus, menant à des sinusites chroniques.

L'impact du mode de vie et de l'environnement

Vos habitudes quotidiennes jouent un rôle non négligeable.

  • Hydratation et alimentation : Une hydratation insuffisante concentre les urines et ne permet pas d'éliminer efficacement les bactéries de la vessie. Une alimentation pauvre en vitamines et minéraux essentiels (Vitamine C, D, Zinc) peut affaiblir les défenses.
  • Tabagisme : Le tabac paralyse les cils vibratiles qui tapissent les voies respiratoires, dont le rôle est d'évacuer le mucus et les pathogènes. C'est un facteur de risque majeur de bronchites et de sinusites récurrentes.
  • Hygiène : Une hygiène intime excessive (douches vaginales, savons agressifs) peut détruire la flore vaginale protectrice (les lactobacilles) et favoriser les cystites.

Le cercle vicieux des traitements et de la résistance bactérienne

C'est un paradoxe frustrant : les traitements censés vous guérir peuvent parfois entretenir le problème.

  • Perturbation du microbiote : L'usage répété d'antibiotiques, bien que nécessaire pour traiter une infection, ne fait pas la différence entre les "bonnes" et les "mauvaises" bactéries. Il détruit une partie de votre flore intestinale, vaginale ou cutanée, cet écosystème protecteur essentiel. Un microbiote déséquilibré (dysbiose) vous rend plus vulnérable à la prochaine infection.
  • Biofilms et résistance : Certaines bactéries sont capables de s'organiser en communautés appelées biofilms. Elles s'entourent d'une matrice protectrice (une sorte de bouclier) qui les rend très difficiles à atteindre pour les antibiotiques et le système immunitaire. Ce biofilm peut "relarguer" des bactéries de temps en temps, provoquant une nouvelle infection symptomatique. C'est une cause majeure de récidive pour les infections urinaires ou les sinusites chroniques.

Le signe d'une maladie sous-jacente ?

Enfin, des infections à répétition peuvent être le premier symptôme visible d'une autre pathologie non encore diagnostiquée.

  • Diabète : Un taux de sucre élevé dans le sang affaiblit l'immunité et favorise la prolifération des germes, notamment dans les urines et sur la peau.
  • Reflux gastro-œsophagien (RGO) : Des remontées acides peuvent irriter la gorge et les voies respiratoires supérieures, créant une inflammation chronique propice aux laryngites, pharyngites ou sinusites.
  • Maladies auto-immunes ou allergies chroniques peuvent également être en cause.

Catégorie 3 : Le Diagnostic : "Que dois-je faire maintenant ?"

Se sentir dépassé(e) est normal. La bonne nouvelle est qu'une démarche structurée existe pour trouver des réponses.

Quand et qui consulter ?

Ne banalisez pas la situation. Il est temps de consulter votre médecin généraliste si :

  • Vous atteignez les seuils de fréquence définis plus haut.
  • Les infections ont un impact significatif sur votre qualité de vie (absentéisme, anxiété).
  • Vous présentez des signes d'alerte : fièvre élevée, douleur intense, sang dans les urines, altération de l'état général.

Votre médecin généraliste est votre premier interlocuteur. Il pourra initier les premières recherches et, si nécessaire, vous orienter vers un spécialiste :

  • Urologue ou gynécologue pour les infections urinaires.
  • ORL pour les otites, sinusites ou angines.
  • Immunologue si un déficit immunitaire est suspecté.
  • Pneumologue pour les bronchites récurrentes.

Comment préparer votre consultation : devenez acteur de votre santé

Pour une consultation efficace, arrivez préparé(e). La meilleure chose à faire est de tenir un "journal de bord" de vos infections. Notez pour chaque épisode :

  • La date de début.
  • Les symptômes précis.
  • Le traitement pris (nom de l'antibiotique, durée).
  • Le résultat (amélioration rapide, lente, effets secondaires).
  • Les résultats d'examens éventuels (analyse d'urine, etc.).

Préparez également une liste de vos questions. Cet outil sera extrêmement précieux pour votre médecin.

À quels examens s'attendre ?

Pour trouver la cause, le médecin doit mener l'enquête. Voici les examens les plus courants, qui permettent de démystifier le processus :

  1. Analyses biologiques :
    • Prélèvements et cultures : C'est l'étape clé. Un ECBU (Examen Cytobactériologique des Urines) pour une cystite, un prélèvement de gorge pour une angine, ou un prélèvement nasal pour une sinusite. Le but est double : identifier le germe responsable et réaliser un antibiogramme pour savoir à quels antibiotiques il est sensible. C'est essentiel pour éviter les traitements inefficaces et l'augmentation de la résistance.
    • Prise de sang : Une Numération Formule Sanguine (NFS) et une mesure de la CRP (Protéine C-Réactive) peuvent évaluer le degré d'inflammation. Un dosage des immunoglobulines peut être demandé pour rechercher un déficit immunitaire.
  2. Examens d'imagerie :
    • Ils servent à rechercher une cause anatomique.
    • Échographie rénale et vésicale : Pour vérifier que la vessie se vide bien et qu'il n'y a pas d'anomalie des reins.
    • Scanner des sinus : Pour visualiser une obstruction, des polypes ou une déviation de la cloison nasale.
    • Fibroscopie (nasale ou vésicale) : Pour observer directement l'intérieur des cavités.

Catégorie 4 : Traitements et Prévention : "Comment s'en sortir ?" - Les stratégies pour briser le cycle

Traiter l'infection aiguë est une chose. L'empêcher de revenir en est une autre. La stratégie gagnante est souvent une combinaison d'approches.

Les traitements médicaux de fond

  • Antibioprophylaxie : Dans certains cas bien précis (notamment pour les cystites très fréquentes), le médecin peut proposer de prendre un antibiotique à très faible dose, soit tous les jours, soit uniquement après les rapports sexuels, sur une période de plusieurs mois. Cette option doit être soigneusement pesée en raison du risque de résistance et d'impact sur le microbiote.
  • Immunothérapie / Stimulants immunitaires : Des traitements sous forme de "vaccins" bactériens (souvent par voie orale) existent. Ils contiennent des fragments de bactéries inactivées et visent à "éduquer" et à stimuler le système immunitaire pour qu'il réagisse plus efficacement en cas de nouvelle attaque.
  • Traitements hormonaux : Chez la femme ménopausée, la chute des œstrogènes atrophie et fragilise la muqueuse urogénitale. L'application locale d'œstrogènes (sous forme de crème ou d'ovule) peut restaurer la flore vaginale et renforcer la barrière contre les infections urinaires.
  • Chirurgie : Si une cause anatomique est identifiée (amygdales trop grosses, déviation de la cloison nasale), une intervention chirurgicale peut être la solution définitive.

Les approches complémentaires et naturelles : renforcer son terrain

Ces solutions sont de plus en plus étudiées et peuvent être de précieux alliés.

  • Nutrition et Microbiote :
    • Probiotiques : La prise de probiotiques ciblés (notamment des souches de Lactobacillus) peut aider à restaurer une flore intestinale et vaginale saine, créant une barrière protectrice.
    • Prébiotiques : Consommez des fibres (légumes, fruits, légumineuses, céréales complètes) pour nourrir vos bonnes bactéries.
    • Vitamines et minéraux : Assurez des apports suffisants en Vitamine D (cruciale pour l'immunité), Vitamine C et Zinc. Votre médecin peut recommander une supplémentation après une prise de sang.
  • Phytothérapie :
    • Canneberge (Cranberry) : Reconnue pour la prévention des cystites, ses composés (proanthocyanidines) empêchent les bactéries E. coli d'adhérer à la paroi de la vessie. À prendre en gélules ou en jus concentré, de manière continue.
    • Échinacée : Utilisée pour stimuler le système immunitaire en prévention des infections respiratoires hivernales.
    • Thym, eucalyptus : En infusion ou inhalation, ils possèdent des propriétés antiseptiques pour la sphère ORL.

Des conseils pratiques pour chaque situation

  • Pour prévenir les infections urinaires :
    • Buvez au moins 1,5 à 2 litres d'eau par jour.
    • Urinez systématiquement après chaque rapport sexuel.
    • Essuyez-vous d'avant en arrière après être allée à la selle.
    • Évitez les pantalons trop serrés et les sous-vêtements synthétiques.
    • Luttez contre la constipation.
  • Pour prévenir les infections ORL :
    • Pratiquez le lavage de nez quotidien au sérum physiologique ou avec un spray d'eau de mer, surtout en période hivernale.
    • Aérez votre logement au moins 15 minutes par jour.
    • Utilisez un humidificateur d'air si l'atmosphère est trop sèche.
    • Arrêtez le tabac et fuyez le tabagisme passif.

Catégorie 5 : Vivre avec les Infections Récurrentes : Gérer le quotidien et trouver du soutien

L'impact des infections récurrentes dépasse largement les symptômes physiques. Il est essentiel de reconnaître et de prendre en charge cette dimension.

Reconnaître l'impact sur la qualité de vie

La répétition des maladies engendre une fatigue chronique, une anxiété à l'idée du prochain épisode, et un sentiment d'impuissance. L'absentéisme au travail ou à l'école peut créer des tensions professionnelles ou des retards scolaires. Ne sous-estimez pas ce poids psychologique et parlez-en à votre médecin ou à un psychologue.

Quel pronostic ? Peut-on en guérir ?

Oui, il est possible de "guérir" des infections récurrentes. Pour beaucoup, identifier et corriger la cause (qu'elle soit anatomique, comportementale ou liée à une maladie sous-jacente) permet de briser le cycle définitivement. Pour d'autres, l'objectif sera de réduire drastiquement la fréquence et l'intensité des épisodes, pour retrouver une vie normale. Le pronostic est généralement très bon lorsque la prise en charge est globale et que le patient devient un partenaire actif de ses soins.

Ne restez pas seul(e) : ressources et soutien

Parler de votre expérience est libérateur. Cherchez du soutien auprès :

  • D'associations de patients : Elles offrent des informations fiables, du soutien moral et permettent d'échanger avec des personnes vivant la même chose.
  • De forums de discussion fiables : Échanger des conseils et des témoignages peut être très rassurant. Assurez-vous simplement de la crédibilité des sources.
  • De vos proches : Expliquez-leur ce que vous traversez. Leur soutien est précieux.

Conclusion : Le chemin vers la sérénité

Les infections récurrentes sont une épreuve complexe et multifactorielle, mais jamais une fatalité. La clé réside dans une démarche méthodique : comprendre ce qui se passe dans votre corps, enquêter avec l'aide de professionnels de santé pour trouver la ou les causes, et agir sur plusieurs fronts simultanément – traitements médicaux, ajustements du mode de vie et renforcement de votre terrain.

En tenant votre journal de bord, en posant des questions et en participant activement à votre prise en charge, vous cessez d'être une victime passive des infections pour devenir le principal acteur de votre santé. Le chemin peut sembler long, mais chaque étape vous rapproche d'un quotidien plus serein et vous permet, enfin, de reprendre le contrôle.

Dr. Dominique HOLCMAN
Médecin généraliste
Spécialisée dans le diagnostic et le traitement des troubles cognitifs, le Dr. Laurent accompagne depuis plus de 15 ans les patients atteints de la maladie d'Alzheimer et leurs familles. Elle est particulièrement investie dans la recherche sur les thérapies innovantes et l'amélioration de la qualité de vie des patients.
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