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Vous n'êtes pas seul : comment surmonter les idées suicidaires

Publié le 
July 21, 2025
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  1. En cas de crise aiguë ou de danger immédiat, appelez le 15 (SAMU), le 112 (numéro européen) ou le 3114 (Numéro National de Prévention du Suicide), disponibles 24h/24 et gratuits.
  2. Les pensées suicidaires ne sont pas un signe de faiblesse mais l’expression d’une souffrance réelle et traitable, et parler de sa souffrance est un acte courageux essentiel pour aller mieux.
  3. Reconnaître les idéations passives (désir que la souffrance cesse) et les idéations actives (élaboration d’un plan) permet d’évaluer la gravité et d’agir rapidement.
  4. Élaborer un plan de sécurité personnalisé avec des stratégies apaisantes, des contacts de confiance et des professionnels, ainsi que sécuriser son environnement, aide à reprendre le contrôle en situation de crise.
  5. Aider un proche en écoutant sans juger, en posant la question directement, en restant présent et en aidant à contacter un professionnel, tout en évitant de garder le secret ou de culpabiliser, est vital pour sa sécurité et son rétablissement.

Idéations Suicidaires : Comprendre et Trouver de l'Aide

Si vous lisez ces lignes, il est possible que vous traversiez une période d'une souffrance immense. Sachez avant toute chose que vous n'êtes pas seul(e), que ce que vous ressentez est légitime, et qu'un chemin vers l'apaisement existe. Cette page est là pour vous guider, sans jugement et en toute confidentialité.

1. Votre vie est précieuse. Une aide immédiate est disponible.

Ceci est la section la plus importante. Si vous êtes en danger ou si la détresse est trop forte, n'attendez pas. Des professionnels sont là pour vous écouter et vous aider, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit.

🆘 EN CAS DE DANGER IMMÉDIAT OU DE CRISE AIGUË

  • Appelez le 15 (SAMU) ou le 112 (numéro d'urgence européen).
  • N'hésitez pas. Votre sécurité est la priorité absolue. Une équipe médicale est formée pour intervenir en urgence et vous mettre en sécurité.

📞 BESOIN DE PARLER À QUELQU'UN, MAINTENANT ?

  • Appelez le 3114 : Numéro National de Prévention du Suicide.
  • Gratuit, confidentiel et disponible 24h/24, 7j/7.
  • Au bout du fil, des professionnels (psychologues, infirmiers) formés à l'écoute vous répondront avec bienveillance pour vous aider à traverser ce moment difficile.

💬 AUTRES LIGNES D'ÉCOUTE ET D'AIDE (TÉLÉPHONE, CHAT, SMS)

Parler n'est pas toujours facile. D'autres options existent.

  • SOS Amitié : Écoute bienveillante par téléphone, chat ou messagerie.
    • Téléphone : 09 72 39 40 50 (24h/24, 7j/7, prix d'un appel local).
    • Chat et messagerie : via leur site web sos-amitie.com.
  • Suicide Écoute : Écoute et soutien par des bénévoles formés.
    • Téléphone : 01 45 39 40 00 (24h/24, 7j/7, confidentiel et anonyme).

2. Vous n'êtes pas seul(e). Ce que vous ressentez est légitime.

Après avoir pris connaissance des aides d'urgence, nous tenons à vous dire ceci : avoir des pensées suicidaires n'est pas un signe de faiblesse, un caprice ou un défaut de caractère. C'est le symptôme d'une douleur psychique qui a dépassé un seuil tolérable.

  • Vous n'êtes pas seul(e). Chaque année en France, des centaines de milliers de personnes traversent des périodes de pensées suicidaires. La grande majorité d'entre elles trouvent de l'aide et s'en sortent. Vous pouvez en faire partie.
  • La souffrance est réelle, mais les pensées ne sont pas des faits. Le désespoir peut agir comme un filtre, déformant votre vision de la réalité et vous faisant croire qu'il n'y a aucune issue. C'est une perception liée à la douleur, pas une vérité immuable.
  • Ce n'est pas une fatalité. Les pensées suicidaires sont souvent liées à des conditions traitables comme la dépression, l'anxiété ou un traumatisme. Avec le bon soutien, ces pensées peuvent s'apaiser et disparaître.
  • Parler est un acte de courage, pas un fardeau. Vous avez peut-être peur d'inquiéter vos proches ou de les déranger. Mais garder cette souffrance pour vous est infiniment plus lourd. Exprimer ce que vous vivez est le tout premier pas pour permettre à l'aide d'entrer dans votre vie.

3. Mettre des mots sur la souffrance : qu'est-ce que les idéations suicidaires ?

Comprendre ce qui vous arrive peut vous aider à vous sentir moins confus(e) et à mieux communiquer votre besoin d'aide. Le langage utilisé ici est volontairement simple.

Qu'est-ce que je ressens exactement ?

Les pensées suicidaires peuvent prendre différentes formes. Il est utile de les distinguer pour mieux évaluer votre situation.

  • Idéations suicidaires passives : C'est le souhait que la souffrance s'arrête, sans pour autant avoir un plan pour y mettre fin. Cela peut se manifester par des pensées comme :
    • "J'aimerais m'endormir et ne jamais me réveiller."
    • "Si un accident pouvait m'arriver, ce serait un soulagement."
    • "Je n'ai plus la force de continuer."

Ces pensées sont un signal d'alerte majeur d'une grande détresse. Elles ne doivent jamais être ignorées.

  • Idéations suicidaires actives : Ici, les pensées deviennent plus concrètes. La personne commence à penser activement à la manière de mettre fin à ses jours. Cela peut inclure :
    • Penser à une méthode spécifique.
    • Faire des recherches sur les moyens de mourir.
    • Élaborer un plan (quand, où, comment).
    • Commencer à préparer des actions (ex: rédiger une lettre, accumuler des médicaments).

Si vous vous reconnaissez dans cette description, votre situation est une urgence. Il est impératif d'appeler le 15 ou le 3114 immédiatement.

Pourquoi est-ce que je pense à ça ?

Les pensées suicidaires ne sortent jamais de nulle part. Elles sont presque toujours la conséquence d'une accumulation de douleurs, de difficultés ou d'une maladie. Voici quelques-uns des facteurs de risque les plus courants. Vous en reconnaîtrez peut-être un ou plusieurs :

  • Troubles psychiques : Dépression (la cause la plus fréquente), troubles bipolaires, anxiété sévère, schizophrénie, trouble de la personnalité borderline.
  • Événements de vie douloureux : Deuil, rupture amoureuse, perte d'emploi, difficultés financières graves.
  • Traumatismes : Agressions, violences (physiques, psychologiques, sexuelles), harcèlement (scolaire, au travail), accidents graves.
  • Isolement social et solitude : Le sentiment de n'avoir personne sur qui compter est un facteur aggravant majeur.
  • Maladie chronique ou invalidante : Douleurs physiques constantes, perte d'autonomie.
  • Addictions : Consommation d'alcool ou de drogues qui peut aggraver la dépression et l'impulsivité.

Se reconnaître dans ces facteurs ne vous définit pas. Cela signifie simplement que votre souffrance a une source identifiable, et donc, traitable.

Reconnaître les signes d'alerte (pour soi-même ou un proche)

La crise suicidaire est souvent précédée de signaux, qui sont des appels à l'aide (conscients ou non).

  • Changements de comportement :
    • Retrait social, isolement, refus de voir ses amis ou sa famille.
    • Perte d'intérêt pour des activités habituellement appréciées.
    • Changements dans les habitudes de sommeil (insomnie ou hypersomnie).
    • Changements d'appétit (perte ou prise de poids).
    • Négligence de son apparence physique.
    • Comportements à risque (conduite dangereuse, consommation excessive d'alcool/drogues).
  • Paroles et émotions :
    • Expression directe ou indirecte de pensées suicidaires ("je veux en finir", "vous seriez mieux sans moi").
    • Sentiment de désespoir, de vide, d'être un fardeau.
    • Sautes d'humeur extrêmes, colère, irritabilité, anxiété.
    • Discours sur la mort ou le suicide.
  • Actes préparatoires :
    • Régler ses affaires, faire un testament, donner des objets de valeur.
    • Écrire des lettres d'adieu.
    • Rechercher des moyens de se suicider.

4. Reprendre le contrôle : des actions concrètes pour aller mieux

Le sentiment d'impuissance est au cœur de la souffrance. Mais il existe des outils concrets pour reprendre un peu de contrôle, d'abord dans l'urgence, puis sur le long terme.

Le Plan de Sécurité Personnalisé : Votre ancre dans la tempête

Le plan de sécurité est un outil simple et puissant que vous pouvez créer pour vous-même. Il vous aide à savoir exactement quoi faire lorsque les pensées suicidaires deviennent intenses. Prenez un papier ou ouvrez une note sur votre téléphone et essayez de répondre à ces questions.

  1. Quels sont mes signes personnels de crise ?
    • Exemple : Je commence à pleurer sans pouvoir m'arrêter, je reste au lit toute la journée, je réponds sèchement à mes proches, j'ai une boule dans la gorge.
    • Identifier ces signes vous permet d'agir avant que la crise ne soit à son comble.
  2. Quelles sont les stratégies que je peux utiliser seul(e) pour me calmer ?
    • Exemple : Prendre une douche très chaude ou très froide, écouter une playlist de musiques apaisantes, faire des exercices de respiration profonde (inspirer 4s, retenir 4s, expirer 6s), regarder une série comique, serrer un glaçon dans ma main, sortir marcher 15 minutes.
    • Ce sont vos actions de "premiers secours" personnels.
  3. Qui sont les personnes que je peux appeler pour me distraire (sans forcément parler du problème) ?
    • Exemple : Mon meilleur ami (nom + numéro), ma sœur (nom + numéro), un collègue sympa.
    • Le but est de rompre l'isolement et de vous changer les idées.
  4. Qui sont les personnes de confiance à qui je peux parler de mes pensées suicidaires ?
    • Exemple : Mon conjoint (nom + numéro), un ami très proche qui ne me jugera pas, mon thérapeute.
    • Ce sont les personnes ressources qui savent écouter et prendre votre souffrance au sérieux.
  5. Quels sont les professionnels que je peux contacter ?
    • Exemple : Le 3114, le numéro de mon médecin traitant, le numéro de mon psychologue/psychiatre, le Centre Médico-Psychologique (CMP) de mon secteur.
    • Avoir ces numéros à portée de main réduit les obstacles à l'appel.
  6. Comment puis-je rendre mon environnement plus sûr ?
    • C'est une étape cruciale. Si vous avez identifié un moyen, demandez de l'aide pour l'éloigner.
    • Exemple : Confier les médicaments à un proche, demander à quelqu'un de garder les objets dangereux.

Les solutions sur le long terme : construire un avenir plus serein

Le plan de sécurité gère l'urgence. La guérison, elle, se construit pas à pas.

  • Parler à un professionnel de santé : C'est le pas le plus important.
    • Le médecin généraliste : C'est souvent la première porte d'entrée. Il est tenu au secret médical, peut évaluer la situation, prescrire un traitement initial si nécessaire (antidépresseurs), vous mettre en arrêt de travail pour vous reposer, et vous orienter vers un spécialiste.
    • Le psychologue ou le psychothérapeute : La thérapie est un espace sécurisé pour explorer les racines de votre souffrance, apprendre des stratégies pour gérer vos émotions et changer les schémas de pensée négatifs. Les Thérapies Comportementales et Cognitives (TCC) sont par exemple très efficaces pour lutter contre la dépression et les pensées suicidaires.
    • Le psychiatre : C'est un médecin spécialiste des troubles psychiques. Il peut poser un diagnostic précis, prescrire et ajuster un traitement médicamenteux (qui peut être vital pour corriger les déséquilibres chimiques dans le cerveau) et proposer un suivi thérapeutique.
  • L'importance des piliers de vie : La thérapie et les médicaments sont des béquilles essentielles, mais la reconstruction passe aussi par des habitudes saines.
    • Maintenir le lien social : Forcez-vous, même un peu, à voir des gens, à répondre à un message. L'isolement nourrit le désespoir.
    • Instaurer une routine simple : Se lever à heure fixe, prendre une douche, s'habiller, manger à heures régulières... Ces petites actions structurent la journée et donnent un sentiment de contrôle.
    • Activité physique douce : Même 15 minutes de marche par jour libèrent des endorphines et peuvent améliorer l'humeur.

5. Comment aider un proche qui a des pensées suicidaires ?

Si vous lisez ceci pour un ami, un enfant, un parent ou un conjoint, votre inquiétude est légitime et votre aide peut être décisive. Mais il est normal de se sentir démuni.

Ce que vous pouvez FAIRE :

  • ÉCOUTER sans juger. Offrez une oreille attentive. Laissez la personne s'exprimer sans l'interrompre, sans donner de conseils non sollicités ("tu devrais faire ci ou ça"). Validez sa souffrance ("ça doit être terriblement difficile ce que tu vis").
  • PRENDRE AU SÉRIEUX. Ne minimisez jamais ses propos ("ça va passer", "ne dis pas de bêtises"). Toute mention du suicide doit être considérée comme un appel à l'aide.
  • POSER LA QUESTION DIRECTEMENT. Contrairement à une idée reçue, cela n'incite pas au passage à l'acte. Demander calmement "Est-ce que tu penses au suicide ?" montre que vous êtes prêt(e) à entendre la réponse et à aborder le sujet sans tabou.
  • RESTER AVEC LA PERSONNE. Si vous sentez que la crise est aiguë, ne la laissez pas seule. Votre présence est une sécurité.
  • AIDER À CONTACTER UN PROFESSIONNEL. Proposez d'appeler le 3114 ou son médecin avec elle. Aidez-la à prendre rendez-vous. Proposez de l'accompagner.
  • SÉCURISER L'ENVIRONNEMENT. Avec son accord si possible, retirez l'accès aux moyens potentiels (médicaments, armes, etc.).

Ce qu'il faut ÉVITER :

  • NE PAS GARDER LE SECRET. Si une personne vous confie ses intentions suicidaires en vous demandant de ne le dire à personne, vous devez briser cette promesse. Sa vie est plus importante. Parlez-en à un autre adulte de confiance ou à un professionnel.
  • NE PAS JUGER OU CULPABILISER. Évitez les phrases comme "Pense à ta famille" ou "Comment peux-tu penser à ça ?". Cela ne fait qu'ajouter de la honte à la souffrance.
  • NE PAS PROMETTRE UNE CONFIDENTIALITÉ ABSOLUE. Dites plutôt : "Je suis là pour toi, et si je pense que tu es en danger, nous chercherons de l'aide ensemble."
  • NE PAS LAISSER LA PERSONNE SEULE EN CAS DE CRISE.

Prendre soin de soi en tant qu'aidant

Aider un proche en crise est épuisant émotionnellement et physiquement. Vous n'êtes pas un professionnel de la santé mentale. Fixez vos limites, ne portez pas ce fardeau seul(e), et cherchez vous-même du soutien auprès d'autres proches ou de groupes de parole pour les familles. Votre bien-être est aussi une condition pour pouvoir aider efficacement.

Le chemin vers l'espoir est réel

Traverser une période d'idéations suicidaires est l'une des épreuves les plus sombres qu'un être humain puisse connaître. Mais la nuit n'est pas éternelle. La douleur que vous ressentez aujourd'hui n'est pas votre destination finale.

Des milliers de personnes sont passées par là et ont retrouvé le goût de vivre. La guérison est un processus, parfois long, mais elle est possible. Le premier pas, le plus courageux, est de demander de l'aide.

N'oubliez jamais : vous méritez d'être aidé(e), vous méritez de vous sentir mieux. Appelez le 3114. Parlez-en. Un avenir différent est possible.

Dr. Dominique HOLCMAN
Médecin généraliste
Spécialisée dans le diagnostic et le traitement des troubles cognitifs, le Dr. Laurent accompagne depuis plus de 15 ans les patients atteints de la maladie d'Alzheimer et leurs familles. Elle est particulièrement investie dans la recherche sur les thérapies innovantes et l'amélioration de la qualité de vie des patients.
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