Fonctionnalités

Équipe médicale

Téléconsultation

Rejoindre

Blog

Vous êtes une mutuelle ?

Consulter un médecin

Protéobactéries : Décryptez vos résultats et reprenez votre santé en main

Publié le 
July 20, 2025
L'application qui vous met en relation en moins de 10 minutes avec une équipe médicale de toutes spécialités. Échangez par messagerie instantanée sans rendez-vous, et recevez une ordonnance, si nécessaire.
Prendre rendez-vous
En moins de 15min
Fiche pratique Biloba
Télécharger
  1. Les Protéobactéries sont une grande famille normale de bactéries présentes en petite quantité dans un microbiote intestinal sain.
  2. Un excès de Protéobactéries (souvent >4-5%) indique une dysbiose associée à une inflammation intestinale et peut être lié à divers symptômes digestifs.
  3. Les causes principales d’un excès comprennent une alimentation riche en graisses saturées et sucres simples, certains médicaments (antibiotiques, IPP), le stress chronique et des maladies inflammatoires intestinales.
  4. Les symptômes fréquents incluent ballonnements, douleurs abdominales, troubles du transit et inflammation pouvant entraîner une perméabilité intestinale accrue.
  5. Pour rééquilibrer le microbiote, il faut privilégier une alimentation riche en fibres et polyphénols, gérer le stress, discuter des probiotiques avec un professionnel et revoir la prise de certains traitements médicamenteux.

Protéobactéries : Le Guide Complet pour Comprendre vos Résultats et Agir pour votre Santé Intestinale

Vous venez de recevoir les résultats d’une analyse de votre microbiote intestinal, et un terme a peut-être attiré votre attention, voire suscité une certaine inquiétude : Protéobactéries. Ou peut-être que votre médecin a mentionné ce nom lors d'une consultation. Face à ce mot à consonance scientifique, il est naturel de se poser des questions : Est-ce grave ? Est-ce normal ? Et surtout, que puis-je faire ?

Rassurez-vous. Vous êtes au bon endroit. Cet article est conçu pour vous, non pour des microbiologistes. Nous allons démystifier ensemble ce que sont les Protéobactéries, pourquoi leur équilibre est si important pour votre santé, et quelles sont les actions concrètes que vous pouvez mettre en place dès aujourd'hui pour retrouver un bien-être digestif et général.

1. Définition simple et démystification : "C'est quoi, au juste, les Protéobactéries ?"

Avant toute chose, il est essentiel de comprendre de quoi nous parlons, sans jargon inutile.

  • Qu'est-ce que c'est ? Une grande famille de bactéries.
    Imaginez le monde des bactéries comme un immense pays. Ce pays serait divisé en plusieurs grandes régions, appelées "phylums". Les Protéobactéries (ou Proteobacteria) sont l'un de ces phylums. C'est donc une très, très grande famille, une sorte d'immense tribu composée de milliers de membres aux caractéristiques et aux rôles très différents les uns des autres. Certains membres de cette famille sont inoffensifs, d'autres sont bénéfiques dans certaines conditions, et quelques-uns peuvent devenir problématiques s'ils ne sont pas contrôlés.
  • Où les trouve-t-on ? Absolument partout.
    Les Protéobactéries sont parmi les organismes les plus répandus sur Terre. On les trouve dans les sols, dans les océans, dans les lacs, sur les plantes... et aussi, naturellement, dans et sur notre corps. Elles font partie intégrante de l'écosystème de notre peau, de notre bouche et, en particulier, de notre intestin.
  • Est-ce que c'est normal d'en avoir ? OUI, c'est crucial de le comprendre.
    C'est le point le plus important pour vous rassurer : la présence de Protéobactéries dans votre microbiote intestinal est parfaitement normale. Dans un intestin sain et équilibré, elles cohabitent en minorité avec d'autres grandes familles de bactéries, comme les Firmicutes et les Bacteroidetes, qui sont généralement beaucoup plus nombreuses. En petite quantité, les Protéobactéries participent à l'équilibre général de cet écosystème complexe. Le simple fait d'en avoir sur vos résultats d'analyse n'est donc absolument pas un signe de maladie.

La véritable question n'est pas leur présence, mais leur proportion.

2. La question principale : "Sont-elles 'bonnes' ou 'mauvaises' ?"

C'est le cœur de l'inquiétude : ce nom est-il synonyme de "mauvaises bactéries" ? La réponse est plus nuancée et beaucoup plus intéressante. Pensez-y comme les prédateurs dans un parc national : leur présence en petit nombre est le signe d'un écosystème sain, mais leur prolifération peut dévaster l'environnement.

  • La notion clé : l'équilibre, ou la Dysbiose
    Le concept fondamental à comprendre est celui de dysbiose. La dysbiose est un terme qui décrit un déséquilibre dans la communauté des micro-organismes de notre intestin. Dans le cas des Protéobactéries, le problème ne survient que lorsqu'elles deviennent trop nombreuses par rapport aux autres bactéries, notamment les "bonnes" bactéries qui produisent des substances bénéfiques pour notre corps (comme le butyrate, un acide gras à chaîne courte qui nourrit les cellules de notre côlon).
  • Un taux de Protéobactéries élevé (souvent considéré comme supérieur à 4-5% de la composition totale du microbiote, bien que ce seuil puisse varier) est souvent considéré comme un marqueur de dysbiose et d'inflammation intestinale. Elles ne sont pas la cause unique du problème, mais leur prolifération est le symptôme d'un écosystème intestinal perturbé.
  • Les "membres" célèbres et problématiques de la famille
    Pour rendre les choses plus concrètes, il est utile de savoir que certaines bactéries pathogènes très connues appartiennent à la famille des Protéobactéries. Cela aide à comprendre leur potentiel pro-inflammatoire en cas de surpopulation :
    • Helicobacter pylori : Célèbre pour son association avec les gastrites chroniques et les ulcères d'estomac.
    • Salmonella et Shigella : Souvent responsables d'intoxications alimentaires sévères (gastro-entérites).
    • Certaines souches d'Escherichia coli (E. coli) : Alors que de nombreuses souches d'E. coli sont des habitantes normales et inoffensives de notre intestin, certaines peuvent provoquer des infections urinaires ou des troubles digestifs graves.
    • Vibrio cholerae : L'agent responsable du choléra.
  • Attention : Avoir un taux élevé de Protéobactéries dans votre intestin ne signifie PAS que vous êtes infecté par le choléra ou une salmonellose ! La plupart du temps, il s'agit d'une prolifération de souches moins agressives mais qui, en grand nombre, contribuent à entretenir une inflammation de bas grade et un inconfort digestif. Citer ces exemples sert simplement à illustrer pourquoi la prolifération de cette famille bactérienne est surveillée de près par les professionnels de santé.

3. Les causes : "Pourquoi ai-je un excès de Protéobactéries ?"

Comprendre l'origine de ce déséquilibre est la première étape pour pouvoir y remédier. Plusieurs facteurs liés à notre mode de vie moderne et à notre état de santé peuvent favoriser la prolifération des Protéobactéries au détriment des bactéries bénéfiques.

  • L'alimentation : votre premier levier
    C'est l'une des causes les plus fréquentes. Une alimentation de type "occidental", riche en graisses saturées (viande rouge, charcuterie, produits laitiers gras, plats ultra-transformés) et en sucres simples, semble créer un environnement intestinal particulièrement favorable à la croissance des Protéobactéries. Parallèlement, une alimentation pauvre en fibres (légumes, fruits, légumineuses, céréales complètes) affame littéralement vos "bonnes" bactéries, qui ont besoin de ces fibres pour prospérer et maintenir les Protéobactéries sous contrôle.
  • La prise de certains médicaments
    • Les antibiotiques : Bien qu'indispensables pour traiter des infections bactériennes, les antibiotiques à large spectre ne font pas la différence entre les "bonnes" et les "mauvaises" bactéries. Ils agissent comme un "nettoyant" puissant qui décime une grande partie de la flore intestinale. Dans l'espace laissé vacant, les Protéobactéries, qui sont souvent plus résistantes et opportunistes, peuvent se multiplier rapidement et prendre le dessus.
    • Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) : Ces médicaments très courants (oméprazole, ésoméprazole, etc.) sont utilisés pour réduire l'acidité de l'estomac, notamment en cas de reflux gastro-œsophagien. Cependant, l'acidité gastrique est une barrière de protection naturelle essentielle qui élimine de nombreuses bactéries ingérées avec notre nourriture. En réduisant cette acidité, les IPP permettent à plus de bactéries, y compris les Protéobactéries, de survivre au passage dans l'estomac et de coloniser l'intestin.
  • Le stress chronique
    Le lien entre notre cerveau et notre intestin (l'axe "intestin-cerveau") est de mieux en mieux compris. Un état de stress chronique libère des hormones comme le cortisol, qui peuvent directement altérer la composition de notre microbiote, diminuer la production de mucus protecteur dans l'intestin et augmenter l'inflammation, créant ainsi des conditions idéales pour la prolifération des Protéobactéries.
  • Les maladies sous-jacentes
    Un taux élevé de Protéobactéries est très souvent observé chez les personnes atteintes de Maladies Inflammatoires Chroniques de l'Intestin (MICI), comme la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique. Dans ce contexte, il est difficile de savoir si la dysbiose est la cause ou la conséquence de la maladie, mais les deux s'entretiennent mutuellement dans un cercle vicieux inflammatoire.

4. Les conséquences et symptômes : "Qu'est-ce que ça me fait concrètement ?"

Un taux élevé de Protéobactéries n'est pas qu'un chiffre sur un rapport de laboratoire. Il se traduit souvent par des symptômes concrets qui peuvent affecter votre qualité de vie.

  • Symptômes digestifs directs
    Ce sont les signes les plus courants d'une dysbiose avec excès de Protéobactéries :
    • Ballonnements et gaz fréquents, souvent malodorants.
    • Douleurs abdominales, crampes.
    • Troubles du transit : diarrhées chroniques ou alternance diarrhée/constipation.
    • Sensation de digestion difficile et de lourdeur après les repas.
  • Inflammation intestinale
    C'est la conséquence la plus significative. Les Protéobactéries possèdent sur leur paroi externe une molécule appelée lipopolysaccharide (LPS). Lorsque ces bactéries meurent, elles libèrent ces LPS dans l'intestin. Notre système immunitaire reconnaît les LPS comme un signal de danger majeur (semblable à une infection) et déclenche une puissante réponse inflammatoire pour les neutraliser. Quand les Protéobactéries sont en excès, cette production de LPS devient chronique et entretient une inflammation de bas grade dans la paroi intestinale.
  • Perméabilité intestinale (ou "Leaky Gut Syndrome")
    Imaginez la paroi de votre intestin comme un mur de briques très serrées, agissant comme un filtre intelligent. L'inflammation chronique causée par l'excès de LPS peut endommager le "ciment" qui lie ces briques (les jonctions serrées). Le mur devient alors plus perméable, plus "poreux". On parle de perméabilité intestinale ou "leaky gut". Cette porosité permet à des substances qui devraient rester dans l'intestin (comme les LPS, des fragments de protéines mal digérées) de passer dans la circulation sanguine, ce qui peut déclencher une inflammation dans tout le corps et contribuer à des allergies, des intolérances alimentaires ou des troubles auto-immuns.
  • Risques à plus long terme (sans alarmer)
    La recherche scientifique a établi des liens solides entre une dysbiose riche en Protéobactéries et un risque accru de développer d'autres problèmes de santé au-delà de l'intestin. Cette inflammation chronique et la perméabilité intestinale peuvent contribuer à :
    • Le syndrome métabolique : un ensemble de troubles incluant l'obésité abdominale, l'hypertension, un taux de sucre élevé et des anomalies des lipides sanguins.
    • Le diabète de type 2.
    • La stéatose hépatique non alcoolique (NASH), aussi appelée "maladie du foie gras".

5. Le diagnostic : "Comment sait-on que j'en ai trop ?"

L'information sur votre taux de Protéobactéries provient très probablement d'une seule source :

  • L'analyse du microbiote intestinal (ou test de la flore intestinale)
    Cette analyse se fait généralement à partir d'un simple prélèvement de selles que vous réalisez chez vous et que vous envoyez à un laboratoire spécialisé. Le laboratoire utilise des techniques de pointe (le plus souvent le séquençage de l'ADN bactérien, appelé "séquençage 16S") pour identifier et quantifier les différentes familles de bactéries présentes dans votre échantillon. Les résultats vous sont ensuite fournis sous forme de rapport, indiquant les pourcentages de chaque grand phylum, dont les Protéobactéries.
  • L'interprétation doit être faite par un professionnel !
    Ceci est un point capital. Un rapport d'analyse du microbiote est une mine d'informations, mais il est complexe et ne doit JAMAIS être interprété seul. Un chiffre isolé (comme un taux de Protéobactéries à 8%) n'a de sens que lorsqu'il est replacé dans votre contexte global par un médecin ou un professionnel de santé qualifié (gastro-entérologue, médecin nutritionniste, diététicien-nutritionniste formé). Ce dernier prendra en compte :
    • Vos symptômes (digestifs ou autres).
    • Votre mode de vie (alimentation, stress, activité physique).
    • Vos autres résultats biologiques (marqueurs d'inflammation, bilan hépatique, etc.).
    • Les traitements que vous prenez.

C'est cette vision d'ensemble qui permet de poser un diagnostic pertinent et de proposer une stratégie personnalisée.

6. Les solutions : "Que puis-je faire pour y remédier ?"

C'est la partie la plus importante, car elle vous redonne le pouvoir d'agir. Rééquilibrer son microbiote est un marathon, pas un sprint, mais les résultats sur le bien-être peuvent être spectaculaires. La stratégie vise à la fois à "affamer" les Protéobactéries et à "nourrir" les bonnes bactéries pour qu'elles reprennent leur place.

  • Action n°1 : Repenser votre alimentation (votre outil le plus puissant)
    • AUGMENTEZ RADICALEMENT VOTRE APPORT EN FIBRES (PRÉBIOTIQUES) : Les fibres sont la nourriture préférée de vos bonnes bactéries. Visez une grande variété de sources végétales.
      • Légumes : Tous, mais particulièrement les poireaux, asperges, oignons, ail, topinambours, brocolis, endives.
      • Légumineuses : Lentilles, pois chiches, haricots rouges et blancs.
      • Fruits : Pommes, poires, bananes (pas trop mûres), baies.
      • Céréales complètes et pseudo-céréales : Avoine, sarrasin, quinoa, orge, pain au levain complet.
    • FAITES LE PLEIN DE POLYPHÉNOLS : Ce sont des composés végétaux aux puissantes propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes. Ils aident à moduler le microbiote et à renforcer la barrière intestinale.
      • Fruits rouges et violets : Myrtilles, framboises, mûres, grenades, raisins noirs.
      • Boissons : Thé vert, café (avec modération), infusions d'hibiscus.
      • Autres : Huile d'olive extra-vierge, chocolat noir (>70%), noix, épices (curcuma, gingembre, clou de girofle).
    • RÉDUISEZ LES GRAISSES SATURÉES ET LE SUCRE : C'est le "carburant" des Protéobactéries.
      • Limitez la viande rouge et la charcuterie.
      • Évitez les plats ultra-transformés, les fritures et les sauces industrielles.
      • Diminuez drastiquement votre consommation de sucres ajoutés (sodas, bonbons, pâtisseries, céréales du petit-déjeuner sucrées).
  • Action n°2 : Discuter des probiotiques avec votre médecin
    Les probiotiques sont des micro-organismes vivants qui, ingérés en quantité suffisante, peuvent avoir un effet bénéfique sur la santé. Attention, tous les probiotiques ne se valent pas et ne sont pas adaptés à cette situation. Certaines souches spécifiques (de Lactobacillus et Bifidobacterium, par exemple) ont montré leur capacité à réduire l'inflammation et à concurrencer les Protéobactéries. Ne vous lancez pas seul. Discutez avec votre médecin ou pharmacien de la pertinence d'une cure de probiotiques ciblée et de qualité.
  • Action n°3 : Gérer votre stress
    Ne sous-estimez pas l'impact du stress. Intégrer des pratiques de relaxation dans votre quotidien peut avoir un effet direct sur votre santé intestinale.
    • Techniques de respiration : Cohérence cardiaque (5 minutes, 3 fois par jour).
    • Activité physique douce : Marche, yoga, tai-chi.
    • Pratiques méditatives : Méditation de pleine conscience.
    • Prioriser le sommeil : Un sommeil de qualité est essentiel pour la régénération de l'intestin.
  • Action n°4 : Dialoguer avec votre médecin sur vos traitements
    Si vous prenez des IPP au long cours, engagez la conversation avec votre médecin. Demandez-lui si le traitement est toujours absolument nécessaire, s'il est possible d'en réduire la dose ou s'il existe des alternatives. N'arrêtez ou ne modifiez JAMAIS un traitement prescrit sans son accord.

AVERTISSEMENT FINAL ET MOT DE LA FIN

L'information contenue dans cet article est destinée à vous éclairer et à vous guider, mais elle ne remplace en aucun cas un avis médical. Chaque individu est unique, et seul un professionnel de santé peut évaluer correctement votre situation.

Ne vous autodiagnostiquez pas et ne changez jamais un traitement médical sans l'avis de votre médecin.

Voir un taux de Protéobactéries élevé sur vos résultats n'est pas une fatalité, mais plutôt une invitation. C'est une information précieuse qui vous signale que votre écosystème intestinal a besoin d'aide. En adoptant une approche globale, centrée sur une alimentation riche en végétaux, une bonne gestion du stress et un dialogue ouvert avec votre médecin, vous détenez les clés pour restaurer l'équilibre, apaiser l'inflammation et retrouver un corps et un esprit en pleine santé.

Dr. Dominique HOLCMAN
Médecin généraliste
Médecin généraliste depuis plus de 30 ans, le Dr. Holcman est partenaire et rédacteur chez Biloba. Engagé dans des actions humanitaires, il met son expertise au service de tous, avec une attention particulière portée à l'écoute, à la prévention et à l'accès aux soins.
Voir le profil complet
Merci, et à très vite !
Oops! Merci de remplir votre adresse email.