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Plaque d Athérome : Comprendre, Agir et Prévenir pour une vie saine

Publié le 
July 20, 2025
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  1. La plaque d'athérome est un dépôt complexe de cholestérol, cellules inflammatoires, débris cellulaires, calcium et une chape fibreuse qui se forme lentement dans les artères, principalement les coronaires, carotides, membres inférieurs et l'aorte.
  2. Une plaque non traitée peut entraîner une sténose, réduisant le flux sanguin et provoquant angine de poitrine ou claudication intermittente, ou se fissurer, déclenchant une thrombose pouvant causer infarctus ou AVC.
  3. Les principaux facteurs de risque modifiables sont le tabagisme, l'excès de cholestérol LDL, l'hypertension, le diabète, le surpoids, la sédentarité et le stress ; l'âge, le sexe et les antécédents familiaux sont non modifiables.
  4. La maladie est souvent silencieuse jusqu'à un stade avancé ; les symptômes alertant comprennent l'angine de poitrine, l'accident ischémique transitoire (AIT) et la claudication intermittente.
  5. Le traitement repose sur trois piliers : un mode de vie sain (arrêt du tabac, alimentation équilibrée, activité physique régulière), les médicaments (statines, antiagrégants, contrôle tension et glycémie), et les interventions mécaniques (angioplastie, endartériectomie, pontage) si nécessaire.

Plaque d'Athérome : Comprendre, Agir et Vivre Sereinement

Recevoir un diagnostic de plaque d'athérome, ou apprendre que l'on est "à risque", peut être une source d'inquiétude et de nombreuses questions. Que se passe-t-il dans mon corps ? Est-ce grave ? Et surtout, que puis-je faire ?

Cet article est conçu pour vous. Il a pour but de vous apporter des réponses claires, de démystifier cette pathologie et de vous montrer que, loin d'être une fatalité, ce diagnostic est avant tout une opportunité de prendre votre santé en main. Vous êtes l'acteur principal de votre bien-être, et nous allons voir ensemble comment.

1. La Base : Qu'est-ce qu'une plaque d'athérome, en termes simples ?

Imaginez vos artères comme la tuyauterie d'une maison. Elles transportent le sang, riche en oxygène et en nutriments, vers tous vos organes, comme le cœur, le cerveau ou les muscles. Idéalement, cette tuyauterie est lisse et dégagée.

La plaque d'athérome, c'est un peu comme du calcaire ou de la rouille qui s'accumulerait progressivement à l'intérieur de ces tuyaux. C'est un dépôt qui se forme lentement, sur des années, sur la paroi interne de vos artères.

De quoi est-elle composée ?
Ce n'est pas un simple bouchon de graisse. Une plaque d'athérome est un mélange complexe de plusieurs éléments :

  • Du "mauvais" cholestérol (LDL-cholestérol) qui s'infiltre et s'oxyde dans la paroi de l'artère.
  • Des cellules inflammatoires (comme les macrophages) qui viennent "manger" ce cholestérol mais finissent par s'accumuler.
  • Des débris cellulaires.
  • Du calcium, qui vient durcir et "solidifier" la plaque avec le temps.
  • Une "chape" fibreuse qui la recouvre, plus ou moins solide.

Où se forme-t-elle principalement ?
L'athérome peut toucher toutes les artères du corps, mais il a ses zones de prédilection, souvent là où les artères subissent des virages ou des bifurcations. Les localisations les plus courantes et les plus critiques sont :

  • Les artères coronaires, qui irriguent le muscle du cœur.
  • Les artères carotides, situées dans le cou, qui alimentent le cerveau.
  • Les artères des membres inférieurs, qui amènent le sang vers les jambes.
  • L'aorte, la plus grosse artère partant du cœur.

2. Le Risque : Est-ce grave ? Ce que vous devez savoir

C'est souvent la question la plus angoissante. Oui, une plaque d'athérome non prise en charge peut entraîner des complications sérieuses. Comprendre ces risques est la première étape pour les maîtriser. Il existe deux dangers principaux.

Danger n°1 : La Sténose (le rétrécissement)
En grossissant, la plaque d'athérome réduit progressivement le diamètre de l'artère. C'est ce qu'on appelle une sténose. Le passage du sang devient plus difficile, et les organes situés en aval reçoivent moins d'oxygène, surtout lors d'un effort.

  • Au niveau du cœur : Quand une artère coronaire est rétrécie, un effort (monter des escaliers, courir) peut provoquer une douleur ou une sensation d'oppression dans la poitrine. Le cœur réclame plus de sang, mais l'artère rétrécie ne peut pas lui en fournir assez. C'est l'angine de poitrine (ou angor).
  • Au niveau des jambes : Lors de la marche, les muscles des mollets demandent plus d'oxygène. Si les artères sont rétrécies, une douleur semblable à une crampe apparaît, obligeant à s'arrêter. C'est la claudication intermittente. La douleur disparaît au repos, lorsque les besoins en oxygène diminuent.

Danger n°2 : La Rupture et la Thrombose (le caillot)
C'est le risque le plus aigu et le plus redouté. La plaque d'athérome n'est pas toujours stable. Sa surface (la "chape" fibreuse) peut se fissurer, un peu comme une crevasse.

En réaction à cette "blessure", le corps déclenche immédiatement son mécanisme de réparation : la coagulation. Des plaquettes sanguines s'agglutinent pour former un caillot (thrombus). Malheureusement, ce caillot peut :

  1. Boucher complètement l'artère à l'endroit même où il s'est formé, stoppant brutalement toute circulation sanguine.
  2. Se détacher et voyager dans la circulation pour aller boucher une artère plus petite en aval.

Les conséquences sont alors dramatiques :

  • Si cela se produit dans une artère coronaire : c'est l'infarctus du myocarde (la crise cardiaque). Une partie du muscle cardiaque n'est plus irriguée et meurt.
  • Si cela se produit dans une artère du cerveau (carotide ou autre) : c'est l'accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique. Une partie du cerveau est privée d'oxygène.

C'est ce mécanisme de rupture qui est le plus souvent à l'origine des accidents cardiovasculaires graves. L'objectif principal des traitements sera donc de stabiliser ces plaques pour les empêcher de se rompre.

3. Les Causes : Pourquoi ai-je développé cela ?

Il est naturel de se demander "pourquoi moi ?". Il ne s'agit pas de chercher un coupable, mais de comprendre les facteurs qui ont favorisé l'apparition de ces plaques. Cela permet d'identifier les leviers sur lesquels vous pouvez agir. On distingue deux types de facteurs de risque.

Les facteurs de risque modifiables (ce sur quoi VOUS pouvez agir) :
Ce sont les piliers de votre stratégie de prévention et de traitement.

  • Le tabagisme : C'est l'ennemi public numéro un de vos artères. Il agresse directement leur paroi, favorise l'inflammation, l'oxydation du cholestérol et la formation de caillots. L'arrêt total est non négociable.
  • L'excès de cholestérol LDL (le "mauvais") : C'est la "matière première" de la plaque d'athérome.
  • L'hypertension artérielle : Une pression trop élevée dans les artères "blesse" leur paroi et facilite l'infiltration du cholestérol.
  • Le diabète : Un excès de sucre dans le sang endommage les artères et accélère le processus d'athérome.
  • Le surpoids et l'obésité : Surtout l'accumulation de graisse au niveau de l'abdomen, qui est associée à un état inflammatoire chronique.
  • La sédentarité : Le manque d'activité physique régulière contribue à l'hypertension, au surpoids et à un mauvais profil lipidique.
  • Le stress chronique : Il peut influencer la tension artérielle et favoriser des comportements à risque (tabagisme, mauvaise alimentation).

Les facteurs de risque non modifiables (ce que vous ne pouvez pas changer) :
Il est important de les connaître car ils expliquent pourquoi une surveillance est nécessaire, même avec une bonne hygiène de vie.

  • L'âge : Le risque augmente naturellement avec le temps. C'est une maladie d'usure.
  • Le sexe : Les hommes sont généralement touchés plus tôt. Les femmes sont protégées par leurs hormones jusqu'à la ménopause, puis leur risque rattrape rapidement celui des hommes.
  • Les antécédents familiaux : Avoir un parent proche (père, frère) ayant eu un accident cardiovasculaire avant 55 ans, ou une parente proche (mère, sœur) avant 65 ans, indique une prédisposition génétique.

4. Les Symptômes : Comment aurais-je pu le savoir ?

C'est un point absolument crucial : la maladie athéromateuse est longtemps silencieuse et asymptomatique. Pendant des années, voire des décennies, les plaques peuvent se développer sans provoquer le moindre symptôme. On se sent en parfaite santé, alors que la maladie progresse à bas bruit.

C'est pourquoi le dépistage des facteurs de risque (prise de sang, mesure de la tension) est si important.

Les symptômes n'apparaissent que lorsque la maladie est déjà à un stade avancé, c'est-à-dire quand une artère est significativement rétrécie (sténose) ou qu'un accident aigu se produit.

Les signaux d'alerte à connaître :

  • Pour le cœur (artères coronaires) :
    • L'angine de poitrine : Une douleur, une gêne ou une sensation de serrement dans la poitrine, qui survient à l'effort et disparaît au repos. Elle peut irradier vers le bras gauche, la mâchoire ou le dos.
  • Pour le cerveau (artères carotides) :
    • L'Accident Ischémique Transitoire (AIT) : C'est un mini-AVC dont les symptômes sont brefs (quelques minutes à une heure) et régressent. C'est un signal d'alarme majeur ! Les signes peuvent être : une faiblesse ou un engourdissement brutal d'un côté du corps (visage, bras, jambe), des troubles de la parole, une perte de vision soudaine d'un œil. Un AIT est une urgence médicale absolue.
  • Pour les jambes (artères des membres inférieurs) :
    • La claudication intermittente : Une douleur de type crampe dans le mollet qui apparaît après une certaine distance de marche et qui force à s'arrêter. Elle cède rapidement au repos.

5. Le Diagnostic : Comment le médecin l'a-t-il trouvé ?

Le diagnostic se fait souvent en plusieurs étapes, des plus simples aux plus spécialisées.

  • L'interrogatoire et l'examen clinique : Votre médecin vous interroge sur vos habitudes de vie, vos antécédents familiaux et vos éventuels symptômes. Il mesure votre tension artérielle, votre poids, et peut écouter le flux sanguin dans vos artères avec un stéthoscope.
  • La prise de sang : C'est un examen fondamental pour évaluer les facteurs de risque. Elle mesure le taux de cholestérol (total, LDL, HDL), les triglycérides et la glycémie (taux de sucre) à jeun.
  • L'Écho-Doppler artériel : C'est un examen clé, simple, indolore et non-irradiant. À l'aide d'une sonde d'échographie, le médecin peut visualiser directement la paroi des artères (surtout celles du cou et des jambes), voir s'il y a des plaques, mesurer leur taille et évaluer le degré de rétrécissement. Il permet aussi de mesurer la vitesse du flux sanguin.
  • Les examens plus spécialisés : Si nécessaire, votre médecin pourra demander des examens plus poussés pour une cartographie précise :
  • L'Angioscanner : Un scanner avec injection d'un produit de contraste qui permet d'obtenir des images 3D très précises de l'ensemble de vos artères.
  • L'Angio-IRM : Une technique d'imagerie par résonance magnétique qui donne des informations similaires sans utiliser de rayons X.
  • La Coronarographie : C'est l'examen de référence pour les artères du cœur. Une sonde fine est introduite par une artère du bras ou de la cuisse et remontée jusqu'au cœur pour injecter un produit de contraste et visualiser les coronaires en direct.

6. Les Traitements : Et maintenant, on fait quoi ?

C'est la section la plus importante, car c'est ici que vous devenez l'acteur principal. La question n'est pas "peut-on s'en débarrasser ?", mais plutôt "comment la maîtriser pour vivre longtemps et en bonne santé ?".

L'objectif n°1 : Stabiliser la plaque et ralentir sa progression.
Il faut bien comprendre qu'il est très difficile, voire impossible, de faire "disparaître" une plaque installée. Le but du traitement est double :

  1. L'empêcher de grossir.
  2. La stabiliser : la rendre plus solide, moins inflammatoire, pour qu'elle ne se rompe pas.

Le traitement repose sur trois piliers indissociables.

Pilier 1 : Le Mode de Vie (ce que VOUS devez faire)

C'est le fondement de toute la prise en charge. Aucun médicament ne sera pleinement efficace sans ces changements.

  • Arrêt TOTAL et définitif du tabac : C'est le geste le plus bénéfique que vous puissiez poser pour vos artères. Des aides existent (patchs, gommes, consultations de tabacologie), parlez-en à votre médecin.
  • Alimentation saine : Adoptez un régime de type méditerranéen :
  • Privilégiez : les fruits, les légumes, les légumineuses (lentilles, pois chiches), les céréales complètes, les poissons gras (sardines, maquereaux, saumon) riches en oméga-3, et les huiles végétales de qualité (olive, colza).
  • Limitez : les graisses saturées (viandes rouges, charcuteries, beurre, fromage en excès), les produits sucrés et les plats industriels ultra-transformés.
  • Activité physique régulière et adaptée : L'objectif est d'atteindre au moins 30 minutes d'activité d'endurance modérée (marche rapide, vélo, natation) 5 jours par semaine. L'important est la régularité. Commencez progressivement et choisissez une activité qui vous plaît.

Pilier 2 : Les Médicaments (ce que le médecin prescrit)

Ces médicaments sont vos gardiens. Ils protègent vos artères 24h/24.

  • Les Statines : C'est le traitement de référence. Leur rôle est double et essentiel :
  1. Elles baissent très efficacement le taux de "mauvais" cholestérol LDL.
  2. Elles ont un effet anti-inflammatoire qui stabilise la plaque d'athérome, la rendant moins susceptible de se rompre. C'est un effet tout aussi important.
  • Les Antiagrégants plaquettaires (Aspirine, Clopidogrel...) : Ils agissent en "fluidifiant" le sang. Plus exactement, ils empêchent les plaquettes de s'agglutiner trop facilement. Leur but est de prévenir la formation d'un caillot en cas de fissure de la plaque.
  • Les traitements de l'hypertension et du diabète : Il est fondamental de contrôler parfaitement la tension artérielle et la glycémie pour ne pas continuer à agresser les artères.

Pilier 3 : Les Interventions (quand la plaque est trop dangereuse)

Parfois, une plaque est trop volumineuse et provoque une sténose si serrée qu'elle met en danger l'organe irrigué. Il faut alors intervenir "mécaniquement".

  • L'Angioplastie et la pose de Stent : Le plus souvent réalisée pendant une coronarographie, cette technique consiste à introduire un petit ballonnet jusqu'à la zone rétrécie. On le gonfle pour écraser la plaque contre la paroi et rouvrir l'artère. Le plus souvent, on laisse en place un stent, sorte de petit ressort métallique, qui maintient l'artère bien ouverte.
  • L'Endartériectomie : C'est une véritable chirurgie qui consiste à ouvrir l'artère pour "gratter" et enlever la plaque d'athérome. Elle est très couramment pratiquée sur les artères carotides.
  • Le Pontage : Quand une artère est trop bouchée ou sur une trop longue portion, on crée une dérivation. Le chirurgien utilise un vaisseau (veine de la jambe ou artère du thorax) pour créer un "pont" qui contourne la zone obstruée et rétablit la circulation en aval. C'est le cas du pontage coronarien.

7. Le Suivi et le Futur : Comment vivre avec ?

Vous l'avez compris, l'athérome est une maladie chronique. Comme pour le diabète ou l'hypertension, la prise en charge se fait au long cours. Mais ce n'est absolument pas une fatalité.

L'importance cruciale du suivi médical
Des consultations régulières avec votre médecin traitant et/ou votre cardiologue sont indispensables. Elles permettent de :

  • Vérifier que les objectifs sont atteints (tension, cholestérol).
  • Ajuster les traitements si besoin.
  • Vous accompagner dans vos efforts sur le mode de vie.
  • Réaliser des prises de sang de contrôle (généralement une à deux fois par an).

"Vais-je devoir prendre des médicaments toute ma vie ?"

Dans la grande majorité des cas, la réponse est oui. Et c'est une bonne nouvelle. Ces médicaments sont là pour vous protéger durablement. Il est primordial de prendre son traitement tous les jours, sans jamais l'arrêter de soi-même, même si l'on se sent parfaitement bien. C'est justement parce que vous les prenez que vous vous sentez bien : ils travaillent en silence pour stabiliser la maladie.

Conclusion : Vous avez les cartes en main

Découvrir une plaque d'athérome est un tournant. C'est le signal que vos artères vous envoient pour vous dire qu'il est temps de prendre soin d'elles. En comprenant ce qu'est cette maladie, en agissant sur les facteurs de risque modifiables et en suivant rigoureusement les conseils et prescriptions de votre médecin, vous mettez toutes les chances de votre côté pour éviter les complications et vivre une vie longue et active.

Voyez ce diagnostic non pas comme une fin, mais comme le début d'une nouvelle alliance avec votre corps. Vous avez le pouvoir de changer le cours des choses.

Dr. Dominique HOLCMAN
Médecin généraliste
Médecin généraliste depuis plus de 30 ans, le Dr. Holcman est partenaire et rédacteur chez Biloba. Engagé dans des actions humanitaires, il met son expertise au service de tous, avec une attention particulière portée à l'écoute, à la prévention et à l'accès aux soins.
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